mercredi 16 septembre 2015

JEU 9 : Le chat du roi


Lamba, chat du roi
 

                                             Lamba, nonchalamment, guettait une souris, 
                                         À cette heure tardive où tous les chats sont gris...
                                         Faudrait-il, ventrebleu !, qu’un compagnon du roi
                                         Orné de sa médaille, et de fort bon aloi,
                                         Ne fasse encor ce soir que dîner misérable, 
                                         Tordant de la souris le cou et puis le râble ?
                                         Argumentait, hautain, le greffier patenté,
                                         Ignorant la provende avec témérité, 
                                         Niant la providence et refusant son choix
                                         En dépit du bon sens et sans la moindre foi.
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Amezeg
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5 commentaires:

  1. Encore un dédaigneux...qui finira le ventre vide... :-) :
    http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/jean_de_la_fontaine/le_heron.html

    Merci Amezeg...pour ce "morceau poétique" de choix...
    je ne fais pas la fine bouche...je prends...
    même si la consigne de départ n'est pas tout à fait respectée ! ;-)

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    Réponses
    1. Ah ! chère consigne... faut-il donc que je signe
      Pour donner plus de poids à ta syllabe indigne ?
      De tout temps, je l’avoue, dans le pays des mots,
      Consignes m’ont semblé - je sais, ce n’est pas beau ! -
      Des étouffe-chrétiens qu’il ne faut pas signer,
      Sous peine, je le crois, de trop bien se renier.
      Mais un jeu est un jeu ! et j’eusse dû, c’est vrai,
      Écrire dans les clous, me plier en effet
      À la règle commune, en recourbant l’échine,
      En oubliant ce chat et toute sa combine...

      Mais il me faut te dire qu’à cette l’illustration
      Par toi si bien trouvée, je tire mon chapeau,
      Qu’elle donne par sa grâce une consolation.
      À la folle dérive qui emporta mes mots...

      Considère toutefois que le petit prologue,
      Que la petite entrée qui, dans mon commentaire,
      Voulait nous présenter la chose et la matière
      Tentait à sa façon de compenser le bogue,
      De donner à comprendre que l’embarras du choix
      Fit naître en mon esprit ce Lamba, chat du roi,
      Qui, semblable au Héron du très cher La Fontaine,
      Se contait à part soi quelques calembredaines...

      Amezeg ;-)

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    2. Erratum :
      " Mais il me faut te dire qu’à cette illustration..."

      Amezeg :-)

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    3. :-)

      Que ces choses par vous avec grâce sont dites...
      Comment voulez-vous, après ça, que je sévisse ?
      Oui, l'important c'est que la poésie crépite...
      Et donc de la consigne je fais le sacrifice !
      Laissons-la à la gare...et fabulons en choeur
      En toute liberté et sans inquisiteur... :-)

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  2. Ceci dit, il existe, si l'on cherche bien, un dialogue entre les deux animaux sus-cités...
    Dialogue signé...Jean de La Fontaine, lui-même...
    mais l'histoire se termine moins bien pour le petit rongeur ...

    Le vieux Chat et la jeune Souris

    Une jeune Souris de peu d'expérience
    Crut fléchir un vieux Chat, implorant sa clémence,
    Et payant de raisons le Raminagrobis :
    Laissez-moi vivre : une Souris
    De ma taille et de ma dépense
    Est-elle à charge en ce logis ?
    Affamerais-je, à votre avis,
    L'Hôte et l'Hôtesse, et tout leur monde ?
    D'un grain de blé je me nourris ;
    Une noix me rend toute ronde.
    A présent je suis maigre ; attendez quelque temps.
    Réservez ce repas à messieurs vos Enfants.
    Ainsi parlait au Chat la Souris attrapée.
    L'autre lui dit : Tu t'es trompée.
    Est-ce à moi que l'on tient de semblables discours ?
    Tu gagnerais autant de parler à des sourds.
    Chat, et vieux, pardonner ? cela n'arrive guères.
    Selon ces lois, descends là-bas,
    Meurs, et va-t'en, tout de ce pas,
    Haranguer les soeurs Filandières.
    Mes Enfants trouveront assez d'autres repas.
    Il tint parole ; Et pour ma Fable
    Voici le sens moral qui peut y convenir :
    La jeunesse se flatte, et croit tout obtenir ;
    La vieillesse est impitoyable.

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