mercredi 30 mars 2016

Bout rimé : La lune et les tartuffes



La lune et les tartufes

Quand la lune semblait voilée comme une femme
Elle était accusée  telle Catalina
De tramer pour séduire, oubliant son âme
Mais de l’inceste point, jura et ne  fouina
Se défendit la lune qui ne jongle
Avec les lois cosmiques non plus des citoyens
Mais comme elle se trouvait à se ronger les ongles
Elle se décida de les traiter de  païens  
Ces tartufes jaunis comme des mirabelles
Qui pensaient avoir la droiture de Mirabeau
Et se complaisaient dans leur façon ni juste ni belle
La lune éclairée reprit son grand flambeau
Déclama sa geste comme Eschyle son Orestie
Ou nul acteur pas même Gabriel Gabrio
Ne pourrait imiter sa suprême répartie
Elle hua ces ragots sans valeur ni agio
De ces gredins mal léchés aux airs de figues
Ces drôles d’oiseaux qu’on chasse comme des faisans
Il est un beau jour où tous les chasseurs se liguent
Pour un bon  rôti de faisan au parmesan
Farci aux cornichons et plein de noisettes
Sinon penser à le transformer en pâté
Auquel on ajouterait quelques grisettes
Ces beaux champignons que mangeaient nos ânes bâtés
.
.
(Les mots en italiques étaient imposés...)





mardi 29 mars 2016

Evasion


Participation à l' Atelier d'écriture Mil et une

A partir de ce tableau de Vladimir Kush

Mot à placer : joaillier
.

Une fois de plus, il avait craqué…
Le soleil, miracle doré, s’étalait dans le ciel, qui, 
un instant plus tôt, était noir comme la plume d’un corbeau.
L’homme avait fait vite : malgré l’éblouissement,
 il avait réussi à ramer jusqu’au rivage. 
Il avait les yeux larmoyants… 
Six mois de pénombre lui avait fait oublier la lueur du jour 
et la magie de la pleine lumière.
Chacun avait fini, sur cette planète, par vivre à la façon des chauves-souris, 
s’orientant à tâtons, comme il le pouvait, dans une nuit qui n’en finissait pas. 
Avec un peu de chance, il arriverait à parcourir quelques kilomètres 
avant que les ouvriers androïdes ne parviennent à refermer la coquille géante.
Incroyable, quand même, à quel point ce soleil échappé lui donnait des ailes… 
il sentait sa chaleur sur sa peau 
et c’était le plus bel encouragement qu’il puisse imaginer…
Il ne se lassait pas d'admirer ce diamant lumineux, 
oeuvre parfaite du Grand Joaillier de l'Univers. 
Mais l'heure n'était pas à la contemplation. 
Dans très peu de temps, les policiers seraient à ses trousses 
et tenteraient de le ramener sur l’autre rive, 
là où on le retenait depuis des mois…
Pas de barrières dans cette prison mercurienne 
pour dissidents récalcitrants...
La nuit était la gardienne la plus sûre, 
celle qui dissuadait quiconque de tenter sa chance . 
La nuit comme geôlière : la nuit continuelle, la nuit totale, 
opaque, pesante, implacable.
Mais l’œuf immense avait, pour la deuxième fois, craqué… 
Enfin.
Par chance, il connaissait bien le commandant du vaisseau 
qui faisait la navette jusqu’à la Terre…
Tout était encore possible…
La liberté était à portée de main…
Dans quelques heures,
il serait loin…très loin, 
très très loin.

La Licorne
.

samedi 26 mars 2016

Bout rimé : Le paon et la sorcière





Le paon et la sorcière


Un paon prétentieux, voulant devenir femme,
Se rendit un matin chez la Catilina,
Une vile sorcière, au visage sans âme,
Qui aussitôt fouina
Dans son fumeux grimoire épais comme une jongle,
Où se serait perdu l’honnête citoyen.
Et la voilà cherchant, du bout de l'ongle
Crochu et venimeux, quelque philtre païen :
Mélange habile d'un jus noir de mirabelle
Avec le pus qui défigura Mirabeau.
« Il te faudra boire le tout, pour être belle ! »
Ricane-t-elle, hideuse aux lueurs du flambeau.
Le paon déjà se voit devenir Orestie
Epousant, pour ses sous, le prince Gabrio
Le volatile rêve : fortune répartie,
De l’or qui coule à flots, c’est un prêt sans agio,
Et la cupidité lui donne un air de figue !
Mais pour la maléfique, il n’est qu’un bon faisan...
Le paon comprend, trop tard, que son destin se ligue
Elle va le râper comme du parmesan
Le broyer comme une noisette
En un mot comme en cent, en faire du pâté.
Voyez-le maintenant : il se nomme Grisette
Il n’est plus qu’un âne bâté.
 


Moralité

A trop vouloir gagner, l’on risque de tout perdre
Quand on faisait la roue
On peine sous le joug.
Et l’on se dit : « Chuis dans la merdre ! »     
.

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vendredi 25 mars 2016

Un peu de culture : "Bouts-rimés"


 
L'exercice des "rimes imposées" 
ne date pas d'hier...
Jugez-en plutôt :


Dans un article en forme de causerie pour Le Petit Journal 
auquel il faisait parvenir des correspondances, 
Alexandre Dumas raconte avoir hérité 
d'un lot de papiers de sa sœur Marie, dernièrement décédée. 
Il y a redécouvert un poème co-signé de lui 
et de son ami et collaborateur Joseph Méry. 
C'est le prétexte pour raconter à ses chers lecteurs 
comment se passaient ces bonnes soirées entre amis 
au cours desquelles on improvisait des vers 
à partir de rimes choisies par un tiers

A ce jeu des bouts-rimés, raconte Dumas, 
Méry était un as de l'improvisation. 
Il cite les alexandrins que Méry avait vite pondus 
à partir de 24 mots plutôt difficiles à agencer 
dans l'ordre à l'intérieur d'un même texte. 
Les voici:

Femme – Catilina – Âme – Fouina – Jongle – Citoyen – Ongle – Païen – 
Mirabelle – Mirabeau – Belle – Flambeau – Orestie
 – Gabrio – Répartie – Agio – Figue – 
Faisan – Ligue – Parmesan – Noisette – Pâté – Grisette - Bâté.

Dumas précise dans une note que Gabrio était le sobriquet affectueux 
de la comtesse Dash, dont le prénom était Gabrielle.

A titre d'exemple, voici le début du poème composé par Méry:

En vous voyant ce soir, jeune et charmante femme,
Chez l'auteur d'Henri Trois et de Catilina,
Pour écrire ces vers, la peur glaça mon âme,
Ma plume tressaillit, le poète fouina.

Il en profite pour lancer un concours
Le lecteur qui réussira le meilleur poème avec les mêmes bouts-rimés
recevra l'original qui porte les rimes de Dumas,
le texte de Méry et leurs deux écritures.

Il raconte avoir eu la conviction que peu seraient en mesure de relever le défi. 
Le succès fut tel cependant qu'il se vit incapable de choisir un seul gagnant. 
Il proposa donc une souscription à un franc
aux quelque 200.000 lecteurs du Petit Journal. 
S'il en obtenait 500, alors il ferait un volume avec tous les poèmes reçus. 
Sa préface du 9 mars 1865 en forme de causerie témoigne 
qu'il a obtenu le nombre de souscriptions désirées. 
D'où ce volume qui reprend l'ensemble des poèmes
envoyés par les lecteurs.

De ce livre jamais réédité de près de 300 pages, 
seules les dix premières sont de Dumas. 
On comprend bien, vu la nature du propos, 
que l'ouvrage ne figure pas dans ses œuvres complètes
chez Lévy ou Levasseur.

Il n'empêche que ce court texte est fort attachant à plus d'un titre. 
D'abord, il y a la référence à sa sœur Marie dont on sait trop peu de choses. 
Avis aux chercheurs, Dumas affirme avoir récupéré 
beaucoup des lettres qu'il lui a écrites.
 



 
Ensuite, il nous campe un Joseph Méry plutôt sympathique. 
C'est à ce collaborateur qu'on doit le roman 
"Un médecin de Java" (titre de la version en feuilleton) 
ou "L'île de feu" (version en volume).

Enfin, ce texte montre comment, à partir de petits riens, 
Dumas arrive à susciter beaucoup d'intérêt.

Pour les versificateurs amateurs enfin, 
notons que quelques collaborations sont bien troussées. 
Ils apprécieront peut-être surtout celle de G. Dorval 
intitulée Alexandre Dumas, 
que nous reproduisons intégralement ici.

Alexandre Dumas
 
Dumas est fin, aimable et doux comme une femme;
Son génie a créé Kean et Catilina,
Et tous ceux qui l'ont lu l'aiment de cœur et d'âme,
Car son brillant esprit jamais ne fouina.
Roi de la blague, avec les mots sa plume jongle;
Il nous fait dans Pitou voir un bon citoyen;
Nous montre d'Artagnan qui, sans peur, rogne l'ongle
De Richelieu, le prêtre à l'âme de païen.
Son souple talent, doux comme une mirabelle,
Dans un livre émouvant nous fait de Mirabeau
Admirer aisément la voix puissante et belle,
Eclairant les esprits comme un divin flambeau.
En admirables vers ciselant l'Orestie,
Dans cette œuvre il a mis le cœur de Gabrio,
La verve de Méry, l'esprit, la repartie,
Dont il s'est fait le roi, seul et sans agio.
On lit ce qu'il écrit comme on mange une figue,
Une tarte à la crème, une aile de faisan;
Que ce soir un roman sur la Fronde ou la Ligue,
Ou le moyen de faire un plat au parmesan;
Car il cause de tout: la modeste noisette
Inspirerait sa verve autant qu'un gros pâté,
Et ce grand enchanteur sait peindre une grisette
Aussi bien qu'une reine ou qu'un âne bâté.
.
Article trouvé ici
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mercredi 23 mars 2016

Rimes




 
 
 
J'aime la vie quand elle rime à quelque chose
J'aime les épines quand elles riment avec la rose
J'aimerais même la mort si j'en sais la cause.
 

"Rimes" 
Claude Nougaro
 
 
 
 
 




lundi 21 mars 2016

FIN DU JEU 15 : Amis de la poésie, merci !



Jongleurs de mots, lancés dans le vent comme pétales de rose,
Ou chercheurs du coeur qui cueillez, ravis, rayons de lune ou de soleil...
Vous nous avez tous offert de si belles choses
Trésors de tendresse ou de malice, colliers de petites merveilles...

Merci. Maintenant, vous avez mérité une semaine de pause...
mais prenez garde : le premier avril, je vous "réveille" !
.
La Licorne
.


dimanche 20 mars 2016

Un peu d'humour (2)


"On n'arrête pas le progrès..."




1. On n'arrête pas le progrès
Présentation publique de la toute nouvelle version de l'e-book :
le livre choisi peut désormais être téléchargé directement
dans le cerveau du lecteur...

2. Insolite
Après un an et demi de gestation, 
une éléphante vient de donner naissance
à un curieux éléphanteau aux yeux rouges...
et aux minuscules oreilles (orientables).

3.  Budget : des économies dans l'armée
Grâce aux miracles de l'imprimante 3D,
les défilés requièrent maintenant 
beaucoup moins de militaires.

4. Reprise
Conseillé par Sha-ki-ral,
le chanteur David Bowie 
songerait à reprendre le célèbre titre :
"Borgne to be alive".

5. Cinéma
Jacques Perrin tourne en ce moment
un remake de Microcosmos
avec Luc-Anne Besson et Rainette de Monaco.

6. Pub
Avec la pommade Arthro-calm,
vos douleurs articulaires ne sont plus 
qu'un lointain souvenir...

La Licorne


samedi 19 mars 2016

Un peu d'humour (1)


Participation au jeu de la Revue de presse




Il s'agissait 
de donner un titre à chaque image
et une légende en une seule phrase


1. Etude médicale
Une récente étude effectuée en milieu naturel, 
sur les rats de bibliothèque,
confirme un risque élevé 
de développer des ampoules...
sur le haut du crâne.

2. Pub
Elle est fan...tastique, 
la nouvelle petite Fiat,
elle se faufile vraiment partout !

3. Cirque
Les clônes blancs sont de retour !

4. Petite phrase
David Bowie, 
récemment accueilli au Paradis, 
en même temps que son chat,
aurait dit en arrivant :
"D'yeux, notre paire..."

5. Conte défait
Et maintenant, Tornado, 
qui nous délivrera
d'un baiser ?

6. Con-torsion
Noeud me parlez plus 
du yoga de la marine !
.

La Licorne


vendredi 18 mars 2016

JEU 15 : En plein vol




Je ne sais pas...je ne sais plus...mais je suppose
Que je pilotais l'appareil

Je ne me rappelle plus grand-chose
La mer, les nuages, le soleil...
Des images folles se juxtaposent
Le ciel clair, la radio, un dernier conseil
Avant qu'au sol je ne me pose...
J'allais presque atteindre Marseille
Et puis voilà que tout explose...

C'est trop bête une histoire pareille
Que va dire mon ami Dalloz ?
J'aimais tant la vie, ses merveilles
Que je survolais en virtuose...
Mais je m'envole  et je m'éveille
Tous mes souvenirs se déposent...

Le renard du désert sommeille
Et tant de mots se surimposent...
Un petit garçon m'interpelle
Il est beau avec ses joues roses
Son air d'ange tombé du ciel...
Il vient vers moi, timide, puis ose :
"La terre des hommes, tu sais, m'effraye...
S'il te plaît, dessine-moi une rose..."
.
La Licorne
.



Archives INA:
.Emission radio
à écouter ICI
.




mardi 15 mars 2016

JEU 15 : La pause du voisin





Me voilà, dans le plus simple appareil,
Prête à prendre la pose.
Courant d'air, clac, porte close.
Sur le balcon, en plein soleil,
Appeler, je n'ose.
J'entends alors ce genre de prose:
Mademoiselle, de vous voir, je suis tout chose,
Et n'ai de ma vie éprouvé aussi délicieux éveil.
Voisin de mon balcon, véritable apothéose,
Un homme, tout perclus d'arthrose,
Me contemple, de sous sa treille,
D'un air point du tout morose.
Me tend galamment une rose,
Ses joues, rougissant couleur groseille,
Son nez strié de couperose.
Mes géraniums, c'est comme ça que tu les arroses?
Dit une voix de corneille.
Sur sa bouche, un doigt pose,
Se déplace, alerte virtuose,
Décidant de faire sourde oreille.
J'entends s'ouvrir  la porte, et pour cause:
Jusqu'à quand, mademoiselle se repose ?
Jamais plus, ne reprendrai modèle pareil.
.
.
 

 
 
 
 

lundi 14 mars 2016

Agenda ironique : "De la véritable origine d'un célèbre proverbe"


Participation au Concours de l'agenda ironique :


"Le 2 Mars 1898, Charles-Bernard Michel, 
qui posait le 6 ème rail de la ligne 6 du Métro de Paris, 
inventait un proverbe en s’adressant à Claude-Joseph Sainte-Barbe, 
son second de sidérurgie, comme celui-ci ne plantait des rivets 
qu’à 10 cm d’intervalle alors que le manuel précisait 
qu’il en fallait tous les 8,5 cm. 
Suivirent l’inauguration de la ligne le 1er Janvier 1900 
et le déraillement du 3 Janvier 1900 
mais c’est une autre histoire bien trop longue…"




Tout le monde sait, en effet, que les meilleures sont les plus courtes...
Alors, ne nous attardons pas pour rétablir la Vérité, avec un grand V, 
celle qui est toujours bonne à dire, celle qui, 
cachée au fond du puits, attend qu'on l'en sorte....

Le proverbe en question, le proverbe énoncé en ce jour de printemps 1898, 
n'avait, je vous l'assure, rien à voir avec le mois de mars, le mois de mai 
ou un quelconque mois de l'année. Il était fort différent et tenait à un détail 
que tout le monde a, depuis longtemps, oublié : 
ce jour-là, le poseur de rails était venu au travail avec ses deux chiens 
et les avait laissé divaguer sur le quai.

Or, ces deux molosses, peu nourris le matin, à cause du départ précipité de leur maître, 
ne cessèrent, tout au long du jour, de manifester bruyamment leur appétit non satisfait 
par des allées et venues incessantes et de furieux jappements.
Claude-Joseph, le "second",  en fut tout perturbé 
et, incapable de se concentrer, se mit soudain à planter ses rivets 
de façon peu orthodoxe, sans en mesurer ni l'écart, ni les conséquences.

Remarquons en passant que toute l'Histoire tient à ce genre de petits détails : 
une gamelle trop peu remplie pouvant parfois, 
par des enchaînements hasardeux et improbables, 
aboutir à une catastrophe épouvantable causant des dizaines de morts...


Les rivets du 6ème rail de la ligne 6, donc, furent plantés de travers 
et causèrent l'accident fatidique.
Quand il l'apprit, Charles-Bernard, dans un éclair de compréhension,  
s'écria alors, visiblement ému :
"Les chiens aboient ... et là, quatre rames cassent !".

Un journaliste, dépêché par la Gazette parisienne, était sur place 
et s'empressa de recueillir le propos...
mais  le sort voulut que, par une répétition incroyable, 
il n'eut lui-même que fort peu déjeuné ce matin-là...
Tenaillé par la faim (faut-il rappeler que  "Ventre affamé n'a pas d'oreilles" ?), 
il ne retint que le début des paroles du sieur Michel 
et en déforma, assez malencontreusement, la suite.

Le lendemain, la phrase remaniée fit les gros titres des journaux : 
on se posa beaucoup de questions sur cette déclaration énigmatique, 
et sur cette caravane qui n'avait rien à faire là...
tellement de questions d'ailleurs que la phrase, devenue culte, 
finit par s'inscrire dans la mémoire collective.

Voilà donc, mesdames et messieurs,  la Vérité. La vraie. La seule.
Il fallait rendre à Charles-Bernard  ce qui est à Charles-Bernard 
et je suis heureuse qu'on m'ait donné l'occasion de le faire.

Les bons contes font les bons amis...
Merci.

Faim.
(euh...FIN)

La Licorne
 
 

P-S : Mais...bon...était-ce vraiment une bonne idée 
de participer à ce concours ironique et bizarroïde ?
Est-ce que je ne risque pas de me mettre, sans le vouloir, 
les railleurs (et les dé-railleurs) à dos... ?
L'avenir nous le dira.
Réponse entre le 23 mars et le 30 octobre...
.

Autres textes du concours
(et vote pour les 3 préférés) :
ICI
.




dimanche 13 mars 2016

JEU 15 : Fin de journée




Enfin une petite pause.
Je m'affale dans un fauteuil, prêt à bayer aux corneilles.
Satisfait, détendu, je reste néanmoins en éveil.

Un bien être étrange s'installe. Doucement, le "vide" s'impose...
Bizarrement, aucune pensée n'affleure. Quelle merveille !
Cette sensation d'être hors du temps. Quelle en est donc la cause ?
Une impression de légèreté m'enveloppe et me repose.
Je flotte dans un océan d'Amour, baigné de soleil...
Abandon total. Lâcher prise. C'est grandiose !

Tout à coup, une voix susurre à mon oreille,
Ou peut être, une phrase, en mon esprit, se pose :
"La Vie ne s'arrête jamais. Aie Confiance. Ose...!"

Ces mots se déversent en moi comme de la lave en fusion et m'émerveillent.
D'une intensité extraordinaire, ils m'envahissent et, de mon corps, disposent.
En un instant, une coque se fracasse tout autour de moi et implose,
Pour laisser mon cœur à nu, lumineux comme un diamant rose...
Toutes mes peurs s'effondrent et se décomposent.
Mes culpabilités d'évanouissent. Il y avait "surdose".

La Confiance gagne toutes les cellules. C'est une overdose !
Je me sens profondément en paix avec toute chose...

Toc, toc, toc... Eh, Jacques, il faut que tu te réveilles.
On attend ta prose.
Sors de ton sommeil !
Voyons voir ce que tu nous proposes...
.
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samedi 12 mars 2016

JEU 15 : Les demoiselles de Rochechose


images proposées par Valentyne


Elles étaient trois soeurs presque trumeilles
nées sous le signe des merveilles
L'aînée voulait devenir vedette, frêle Primerose,
Elle rayonnait comme la chaleur du soleil.
La cadette aimait les fanfreluches, tendre Mireille,
Elle levait la main avant de chanter vers le ciel  rose
et de son arbribustier sortait des chants en prose.

Pas de nénufar dans le poumon droit de la dernière, Isabeille,
mais le dos fragilisé par une fougère-scoliose,
elle complétait le tableau de ces jeunes filles sous la treille.
 


 
Isabeille n'en était pas moins une diva de la tête aux orteils
Elle déclamait des verts, tressait des lauriers roses.
Père inconnu pour ces demoiselles, que la  mère Anna Morphose,
appelle en secret Fabre d'Eglantine, elle ose :
"L'anniversaire de mes filles tombe en nivôse, pluviôse,  ventôse "

Ce fut à Mireille que la fortune sourit grâce à son teint (ou bien à cause)
Sous les feux des projecteurs ses branches poussèrent au soleil
Elle emmena ses soeurs dans le sillage de son talent, puce à l'oreille.
Ainsi naquit la  réputation des grâces vermeilles,
La chanteuse, la danseuse et la poétesse en prose.
Un paparazzi Joël les mit en valeur, en symbiose
Nul besoin de verres fumés pour créer le mystère  de l'osmose.

Mireille, la jeune fille s'effeuilla, il en fut tout chose
Joël appella ses trumeaux Noël  et Sixtroène, ce virtuose.
Ils tournèrent un film sans prétention "Les parapluies de Torreilles".
 



Jusqu'au jour où,  Primerose  prit racine dans une jardinerie close
Amoureuse d'un fermier local aux yeux de maquereau à groseilles
Elle se barricada derrière son chapeau d'âme à fleur de pose,
Lumineuse, elle bourgeonna et rejetonna d'arbrisseaux vert bouteille
Elle oublia ses sœurs pour son Jacques demi-magicien d'Oz.

Et elles partirent  les deux sœurs restantes,  un peu moroses
Regrettant leur  étoile, le coeur gros , le coeur arraché de sa corbeille.
Leur complicité avait vécu ce que vivent les roses.
 

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vendredi 11 mars 2016

Paparazzi

Participation au jeu des "Plumes 50" d'Asphodèle

Sur le thème "Célébrité" :
22 mots à placer : Vedette, fragiliser, fortune, film, projecteur, fumé, paparazzi, fanfreluche, réputation, prétention, chanteur, oublier, local, gros, météorite, étoile, talent, chaleur, lumineux, diva,  barricader, moi





Comment je suis devenu paparazzi ?
Bonne question ...Par  vocation, pardi !
Déjà, quand j'étais tout petit,
Je traquais ma soeur, ma cousine...
J' les poursuivais dans la cuisine
Je leur piquais leurs peluches
Je déchirais leurs fanfreluches
J'adorais leur tirer les tifs...
Pour les voir pleurer, s'énerver
Et ensuite immortaliser
Leurs larmes dans mon objectif !
J'ai ce talent depuis toujours...
Aujourd'hui je traque les vedettes
C'est la même chose mais en plus chouette
Etoiles, divas, c'est plus glamour !
Elles ont beau se barricader
Ou se parer de verres fumés
Tenter de se faire oublier,
Je sais toujours les retrouver...
Les gloires locales, les  grandes fortunes
Je les suivrais, sans prétention,
Même si elles partaient sur la lune !
Je m'attaque aux réputations
Les plus solides, les plus assises
Les grosses têtes, je les fragilise
Les chanteurs, les acteurs
Tous ceux qui se pavanent
Dans la chaleur des projecteurs
Dans des films ou sur une scène
Et tous ceux qu'on condamne
Pour leurs actes obscènes...
D'un petit clic, je les capture
Sur la plage ou dans la nature
Tout à coup mon flash crépite
Un éclair lumineux et vite
Je file comme une météorite...
J'enfourche d'un bond ma moto
Et je vais livrer mes photos
Dans l’heure, à  tous les magazines
Dont raffole ma chère cousine.
Voilà, maintenant, vous savez tout…
C’est ça ma vie d’paparazzi
Ma sœur me dit
Que je suis fou…
Mais entre nous, moi, je m’en fous !
.
La Licorne
.
(246 mots)
.


JEU 15 : Histoire triste







Elle venait du Nord de Marseille
Tout l' monde l'app'lait la Marie-Rose
Pas Le Quesnoy, plutôt Groseille
Et pis du genre qui en impose
Moche comme un pou, d'après Mireille
Pleine de tatouages et d'ecchymoses
De son père elle avait les oreilles
Et de sa mère les belles joues roses
Mais pour le reste, jusqu'aux orteils,
Plutôt une gueule d'anamorphose...
Elle n'avait, certes, pas son pareil
Pour entraîner à la cirrhose
Des mecs qui n' voyaient le soleil
Qu'une fois par mois, des gars qui causent...
Elle bossait au café d'la Treille
Depuis des années... je suppose
Que c'est là qu'elle croisa l'Marcel
Entre deux verres, pendant la pause.
Il lui promit monts et merveilles
Et elle l'a cru, la Marie-Rose
Mais il n'en voulait qu'à sa paye
Ce moins que rien, ce pas grand-chose...
Elle aurait dû suivre nos conseils
Et du contrat relire les clauses...
Il partit, lui, avec l'oseille
Elle partit, elle, d'une overdose.
Elle venait du Nord de Marseille
La p'tite jeunette, la Marie-Rose
Ces histoires finissent toutes pareil :
Putain, c'est court, la vie d'une rose...

.
La Licorne
.
 


jeudi 10 mars 2016

JEU 15 : Plume ensommeillée




Faut que je trouve autre chose
 Les autres sont passés la veille
Même l'avant-veille
J'en suis bien morose
Mais je suis là, je glose, je glose
 Ne pas mettre pareil
Me distinguer par ma prose
Mais ma plume s'ensommeille
Guettée par la sclérose
 Renoncer à toute rime en eil ?
Seule solution si j'ose ?
 Et j'o, j'ose, j'ose, ah j'en bégaye.
.
.


mercredi 9 mars 2016

JEU 15 : Slam




Alors les petits loups, qu’est-ce qu’on attend ?  On ose ?
Vous voyez bien que ma Licorne n’a pas eu sa  dose
Je la vois, tout là-bas, elle est toute morose

Elle attendait de vous, je crois bien, des merveilles
Et que vous lui fassiez voler des avions, des soleils
Ben alors mes loulous, jamais on se réveille ?

Vous ne voudriez pas qu’elle fasse une névrose
Qu’elle boive du whisky et risque la cirrhose ?

Allez à vos plumiers bougez vous les orteils
Et concoctez un petit texte qui nous sorte du sommeil !
.
.

Réponses :

Ben alors moi qui pensait la voir en conseil
Lui apporter verre et champagne à l’œil
Le sabler dans une réception sans pareil

Mais ton poème me rappelant la chose
Dite : chez Licorne, la rime s’impose
Et nul obstacle ou autre ne s’oppose

Je me plie à ton gré Céleste en éveil
Heureux celui qui te lit des vers à Corneille
Il trouverait accueil et sourire au réveil
.
.

Ah, mais Bizak, apporte-nous ta bouteille ! :-)
Trinquons, chers poètes, et fêtons toute chose
Les vers et les verres, non, jamais ne s'opposent
Que l'ivresse des mots enchante nos oreilles...
Et que nos lèvres sur les vers tus se posent
Afin d'en goûter le nectar et le miel !
.
La Licorne
.

Oui, j'arrive, j'arrive avec le champagne :

 Je te réserve, Champagne, pour des moments pareils
Je te retirerais tout doucement de ton sommeil
Je te mettrais dans le seau à glace où tu reposes
Je te sablerais avec mes amies à pleine dose
Tu sembles hautain, mais tu n’es que de la vieille treille
Tu te fais désiré, et doré dans la bouteille
Mais cette nuit ta fête est finie à merveille
.
Bizak
.

OK, Champagne ! On arrose !!!

Les bulles éclatent en soleil
Tout au fond des coupes roses...
Et créent la joie qui balaye
Toutes nos idées moroses...
De la tête aux orteils
Des grains de folie se posent
Et soudain notre coeur s'ensoleille...

Merci mille fois d'être la cause
De ce slam... qui égaye ! :-)
.
La Licorne
.