mardi 6 août 2019

JEU 49 : Le pianiste






Le pianiste


Il me fascine...
Il me fascine avec sa folie créatrice
avec le déchaînement déferlant
de gammes, d'arpèges, de staccatos...
Ses doigts courent légers sur le piano
il avale les triples croches et les tempos
il crée, il invente, il improvise
pose ses doigts juste sur la touche qu'il faut
Et soudain le fou-rire le prend
d'un glissement précipité
avec son pouce sur le clavier
des aigus aux graves
dans un roulement de cascade
il descend et il efface tout
les phrases musicales et les pièges
les gammes et les arpèges
il est passé maître à faire exploser les bravos
quand il joue je retiens mes sanglots
sa musique m'entraîne jusqu'au fond de l'ego
on dirait qu'une muse l'habite
Sous les sifflets des enfants prodiges
il joue debout, porté par sa musique
et la foule dit «oh oui » avec le cœur
et crie encore, encore , encore
elle bisse avec ses bravos
Quand ses doigts courent sur le piano
les sons qu'il en sort
de toutes les couleurs
réveillent le visage du bonheur

Lecrilibriste







6 commentaires:

  1. Magnifique !
    J'aime beaucoup...la façon dont tu t'es appropriée la poésie de Prévert pour un faire un autre "moment de bonheur" !
    Merci...

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  2. splendide !
    si je n'avais pas été au courant des emprunts à Prévert, je n'aurais rien vu (sauf un superbe poème qui vit tout seul) !

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  3. Tes vers s'enchaînent tels une mélodie entraînante. Bravo !

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