jeudi 9 mai 2024

Aujourd'huit : rendez-vous chez le psy

 

 

Pour l'atelier Mil et Une



 

Il y avait deux écoles : 

celle où l'on s'allongeait sur le divan

 et où le psy vous écoutait (ou faisait semblant),

en émaillant vos propos de "hum, hum"

afin que vous ne vous arrêtiez pas...

et puis, l'autre, plus moderne, 

où vous vous asseyiez devant lui, 

où il vous regardait dans les yeux...

La première, freudienne, ne me disait rien qui vaille...

je sentais que j'allais "tourner en boucle",

parler "sans fin" de papa, maman, la bonne et moi...

La deuxième me plaisait et m'intimidait à la fois. 

Comment faire pour trouver ses mots 

quand la présence de l'autre s'impose autant à vous ?

N'allais-je pas bafouiller, "trembler" ?

Allais-je supporter ce long monologue, 

ce "huit clos" à deux ?

Allez, le temps n'était plus à l'hésitation...

Passant par-dessus mes résistances

je pris une longue respiration et je frappai à la porte.

Chaise ou divan ?

On verrait bien.

La Licorne

.



dimanche 5 mai 2024

JEU 94 : "La femme du boulanger" - La Licorne

 

 

 

Mars 1938

Trifouilly-les-Bois

- Dis, Raymond, t'as-t-y pensé à la miche pour le pain bénit ?

- Mais oui, Germaine, que j'y ai pensé...j'ai pris la plus belle...la plus grosse. Y'en aura pour tous les paroissiens, t'en fais donc pas. 

- C'est bien. Bon, moi, j'n'irai pas, c'dimanche. Je viens d'balayer le d'vant d'la porte, j'ai encore mon tablier et mes sabots...pis j'ai pas fini d'faire cuire la viande sur le fourneau. Y dira ben c'qu'y voudra, l'curé. Et l'Bon Dieu,  tu crois qu'y m'pardonnera d'avoir manqué un office ?

- Mais bien sûr, Germaine. S'y m'd'mande, le curé, j'ui dirai qu't'es malade...ça va ben aller. Y verra p'têt même pas qu't'es pas sur les bancs.

- Merci...mon Raymond. T'es bien brave. Embrasse ben toute la famille, la Jeanne, le Jacques...pis traîne pas trop au café après, hein ! La dernière fois, la poularde était toute brûlée quand t'es rentré. 

- Faut c'qu'y faut...j'peux quand même pas lâcher les gens trop tôt...tu sais c'que c'est...sinon, y s'formalisent et y n'viennent plus à la boulangerie. 

- C'qui faut pas entendre...Allez, cause un peu moins et dépêche-toi...Va prier pour que les gens mangent ton pain...et pour que ta femme continue à préparer la soupe qui va avec !  


La Licorne

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Consigne du Jeu 94

ICI

.

 

 

jeudi 2 mai 2024

Aux oubliettes

 

 Pour l'Agenda ironique de mai

 


 

    Dame Liberté croupissait depuis des années dans les oubliettes du Castel de Montdactuel. Elle, si joliette quand elle était jouvencelle, avait maintenant le teint terne et les dents jaunies. Ses cheveux longs avaient perdu leur brillance et son mantel, aux fleurs de lys, n'était plus que lambeaux. 

    "Comment diantre en suis-je arrivée là ?" se demandait-elle. Tout avait pourtant si bien débuté. J'étais belle et aimée. Riche et admirée. 

 

 

    J'ai souvenance que je fêtais mes accordailles avec le chevalier Braillard... que nous étions tous en train de festoyer et de ripailler dans la cour du château, quand, soudain, venue de Nulle Part, a surgi, à la brune, une silhouette noire et crochue, un laideron caracolant sur son balai tordu, une intruse non bienvenue.

    - Mortecouille, que fait là cette garce ? s'est écrié mon amoureux. Allez quérir mon épée, que je la boute hors de ma vue, que je la pourfende, que je l'empale ! 

    Son courroux était grand car il venait de reconnaître, sous cette sombre vêture, son ennemie de toujours, la vile Panika, une sorceresse cruelle qui lui avait causé, au cours des ans, bien des tracas et des malaventures.

    Son honneur étant en jeu, mon brave fiancé se leva prestement et se mit à donner quelques grands coups d'estoc dans les airs...La vilaine en fut-elle impressionnée ? Que nenni ! La félone, en retour, agita sa baguette de noyer et usant d'une jactance diabolique, fit pleuvoir des dizaines de hallebardes sur les convives qui s'enfuirent derechef en poussant des cris de Mélusine.

    - Pleutres ! Couards ! Jean-foutres ! Boursemolles ! hurla mon futur époux. Je vous donne gîte et bonne pitance...et dès qu'il faut un peu guerroyer, vous me laissez  choir ! Vous êtes de fieffés coquins ! Si je sors de cet attrapoire, je vous ferai pendre haut et ...

    Il n'eut pas le temps de finir sa phrase. Avant le dernier mot, une hallebarde perdue se ficha violemment dans son chef. Ce qui se passa ensuite, je ne peux vous le dire car, à cette vue, je perdis contenance et m'écroulai sur le sol.

    Quand je me réveillai, j'étais prisonnière de ces lieux. 

Depuis, chaque jour, Panika me tend, sous la fente de la porte, un infâme brouet...juste de quoi ne pas trépasser. Sans visite et sans espoir, je me morfonds sans fin et je me demande, si, quelque part, quelqu'un se souvient encore de moi...

 

     

 

    J'ai ouï, il y a peu, au travers des murs de mon cachot, le chant d'un menestrel. Il chantait les louanges d'une Dame inconnue. Son nom revenait comme un refrain. M'aurait-elle remplacée désormais dans le coeur des manants ?  En tendant bien l'oreille, j'ai pu enfin saisir, derrière la musique et le bruit des grelots, le faible murmure des syllabes chantées : si je ne me trompe, la Dame louangée se nomme "Sé-cu-ri-té".

 

La Licorne

 




 

Consignes de L'agenda ironique

chez Jobougon


En prenant exemple sur  «Le livre du Cœur d’amour épris » 

du bon roi René d'Anjou,

 elle nous a proposé ce mois-ci de personnifier « Liberté » 

et de lui faire traverser moult tribulaventures 

 en inventant des noms de lieux et personnages 

dans le style de cette époque et de ce livre, 

en incluant dans le texte au moins deux jurons bien tournés 

dans un langage tout aussi fleuri.



 
 
 
 

mercredi 1 mai 2024

JEU 94 : "La femme du boulanger"

 


 - Atelier d'écriture pour le mois de mai -

 

Ce mois-ci, faites courir votre imagination 
à partir de cette image :
 
 


et de ce livre  :

"La femme du boulanger"

de Marcel Pagnol

.

Concernant le titre de livre , 

vous pouvez , au choix :


- Tout simplement, placer les mots de ce titre dans votre texte

(dans l'ordre que vous voulez)

- Ou faire en sorte que ce titre de livre soit aussi le titre de votre texte

(et donc le choisir comme fil conducteur de votre création)

- Ou , troisième et dernière possibilité, 

faire référence, tout au long du texte, à l'oeuvre citée

(en l'imitant, en la résumant, en la complétant, en la détournant...etc)

.

 

Envoi à undeuxtrois4@orange.fr

avant le 21 mai 2024

.

J'attends avec impatience

de "déguster" vos textes...

.

La Licorne

.


samedi 27 avril 2024

AI et JEU 93 : "Fugues" (fin) - La Licorne

 

Pour l'Agenda ironique d'avril

 


 

Epitaphe

(et pis...Paf !)

 

Hélas notre ami Max est mort

Il est mort sans préavis

Un quart d'heure avant sa mort 

Il était encore en vie
 

 Il mourut comme il vécut :

Avec courage et panache

Il voulait voir le monde

Il le vit une seconde...

Il vécut dans sa bulle

Mais pas en somnambule

 

Oui notre ami Max est mort

Il est mort de ses envies

Mais un quart d'heure avant sa mort 

Il goûtait encore la vie

.

La Licorne

.

 

 

 

 "carpe diem"

  
 
 
 
Lire aussi
 
 
.
 
 
 

jeudi 25 avril 2024

AI et Jeu 93 : "Fugues" (deuxième épisode) - La Licorne


Pour l'Agenda ironique d'avril

chez Carnetsparesseux

 

Pour lire le premier épisode, rendez-vous ICI

 


Dans les jours qui suivirent sa première tentative d'évasion, Max se montra d'humeur morose. Il retournait sans cesse l'épisode dans son esprit et se demandait comment il avait pu, tel l'okapi, rater son cou.

La chose avait de toute évidence été trop spontanée, prise sur un coup de tête. S'il ne voulait pas rester sur un échec, il allait falloir s'y prendre autrement et faire des plans. Il y pensa désormais à plein temps. Le matin, le midi et le soir. Comment faire ? Il y pensait tant que sa petite cervelle de poisson menaçait d'exploser.

- Pfff ! J'ai beau chercher et chercher encore...je ne trouve aucun stratagème valable, soupira-t-il.

Ce soupir de découragement était un vrai soupir. Et il créa, en une seconde, une jolie petite bulle, bien ronde. 

Pff! Pffff ! Pfffff ! recommença-t-il...Une bulle, deux bulles, trois bulles...le jeu était amusant. 

Il essaya un très gros soupir. Aussitôt, apparut une très grosse bulle. Il essaya un énorme soupir. Une ENORME bulle se forma. Elle était si grosse qu'il aurait pu monter dedans ! 

Et, sans plus attendre, c'est ce qu'il fit.

La bulle monta jusqu'à la surface, puis continua à monter...de plus en plus haut. Max se retrouva à flotter dans les airs un bon mètre au-dessus de la commode et de l'aquarium.

- Où es-tu, Max ? cria Lola, qui, venait de s'apercevoir de son absence.

- Là-haut ! Là-haut ! Regarde !

Lola leva les yeux et poussa un hurlement (un hurlement muet, car c'est ce que font les poissons...en général).

- Non, mais, tu exagères ! La première fois ne t'a pas suffi ? Tu veux vraiment te retrouver sur le carrelage ? T'es vraiment un...pou...dingue, mon ami !

Mais Max ne l'entendait plus...Dans sa bulle, il ne percevait de son discours qu'un murmure étouffé, une sorte de volapük indistinct...un concerto de gargouillis qui lui chatouillait agréablement les ouïes.

Il était déjà loin, très loin...perdu dans ses rêves et dans le multiv-air...

La liberté lui donnait des ailes.


La Licorne

 


Consigne de l'Agenda ironique (suite)

Carnets paresseux nous a proposé 

d'écrire un nouvel épisode à notre histoire

en y insérant au passage les mots suivants : 

poudingue, concerto, volapük, multivers et okapi

ainsi qu' une petite musique

.

 

Fin de l'histoire  

ICI

.

 


... .

mercredi 24 avril 2024

"Fugues" selon Arthur H

 

 

 

 Arthur H parle de son livre...

(celui que je vous ai proposé ce mois-ci)



 

mardi 23 avril 2024

Fugue-As

 

Pour l'atelier Mil et Une 

(et le Jeu 93)

 


 

 

Fugue-As

 

Le chemin vers l'ailleurs, depuis quand je le trace ?

C'est une bonne question, cher ami Stanislas !

Je crois que c'est chez moi un désir primitif

Une envie permanente, un vrai leitmotiv


Dès la petite enfance, de la fugue, j'étais l'as.

Né dans un océan de fadeur et d'ennui

Sans cesse, je cherchais la porte de sortie,

Le p'tit trou dans le sol, l'envolée dans l'espace...


Je ne supporte pas de vivre dans un lieu clos

Je ne supporte pas les barrières, les impasses

De toutes les prisons, je brise les barreaux

De mes lèvres émues, Liberté, je t'embrasse


Certaines célébrités ont le swing dans la peau

Moi, j'ai depuis toujours la fugue dans le sang

Mon héros c'est le Comte de Monte Christo

J'aime me faire la belle, m'évader à plein temps

 

Et aucun château d'If ne sera dissuasif

Aucune cage, aucune mer, aucun récif

N'arrêtera celui qui porte dans son coeur

L'élan vers le ciel et vers sa splendeur

.

La Licorne

.



Cette semaine, il fallait placer les dix mots suivants :

chemin, primitif, océan, question, lèvre, 

sol, trou, célébrité, peau, swing



jeudi 18 avril 2024

JEU 93 : "Fugues"- Lilousoleil

 

 

 


Je feuillette l’album des souvenirs, une photo en noir et blanc trône avec délicatesse, fige un instant de liberté dans un cadre intemporel. Deux enfants, aux visages espiègles et aux sourires éclatants, s'évadent de l'objectif en glissant par-dessus un vieux portail grillagé. Leurs silhouettes graciles se découpent sur un fond de parterres de fleurs, d'arbres majestueux et de buissons touffus, créant une toile de nostalgie où le temps semble suspendu. Pourvu que la robe ne se déchire pas ! Mon frère et moi !

Mon regard se perd dans les détails figés de cette scène d'enfance, où chaque élément semble avoir une histoire à raconter. Je me souviens ! Les fleurs, témoin muet de jeux innocents et de rires cristallins, conservent encore l'essence des saisons passées. Les arbres, fidèles gardiens de secrets enfouis et de rêveries éphémères, étirent leurs branches comme pour toucher le ciel lointain.

Au cœur de cette composition, le mot "fugue" s'inscrit discrètement, comme une note en suspens dans une partition de vie. Il évoque les accords de piano de Bach, Nous nous échappions pour éviter ces répétitions qui nous ennuyaient comme dans la chanson de Maxime Le Forestier. Dans l'air imprégné de souvenirs, j’imagine le doux murmure des notes s'entremêlant aux rires enfantins, créant une symphonie de joie et de liberté.

 

Lilousoleil 

 

 

 

jeudi 11 avril 2024

JEU 93 : "F comme fugues"- Adrienne


 

vendredi 5 avril 2024

AI et Jeu 93 : "Fugues" (premier épisode) - La Licorne

 

 


 

Max et Lola sont en plein conciliabulle  :

- T'as fait un tour ce matin ?

- Plusieurs, répond Lola. Comme d'habitude.

- Et t'en a pas marre de faire toujours la même chose ? De lécher toujours la même vitrine ? 

- Ben non, quelle idée ? 

- Moi, j'en peux plus ! Toujours la même rengaine, toujours la même vue. Y'a des jours, j'ai des envies...de...de...de me jeter à l'air...et d'en finir une bonne fois pour toutes.

- Max ! Qu'est-ce que tu dis là ? Faut te reposer, mon ami. Ou alors manger un peu. Tiens, justement, c'est l'heure de la Main. Viens voir, il pleut des flocons ! Hum, délicieux ! Ils ont un petit goût de...rhubarbe.

- C'est bien ce que je dis...il pleut à heure fixe. Rien de nouveau sous le soleil ! Déprimant. 

 - Max, tu parjures ! Tu devrais remercier la Grande Main de nous nourrir aussi régulièrement et aussi généreusement.

- Je sais, toi, tu aimes le confort et la paresse.... Mais moi, je rêve d'autre chose...Lola. J'ai besoin de voir grand...je veux visiter le monde...je veux nager dans l'étang de Vierzon, dans le lac de Garde, dans la mer Baltique, dans l'océan Pacifique...

Lola ne répond pas...En entendant ces mots, elle fait une moue dubitative tout en lissant ses écailles, qui brillent dans la lumière du matin.

-  Je veux vivre, vivre, tu m'entends ? dit Max en haussant le thon.

- Eh bien, vas-y, lance Lola, ironique et passablement vexée. Quitte-moi ! Pars au bout du monde ! Réserve un train, un bus, un avion...Il suffit de décrocher le taxiphone ! Comme tu le sais, y'en a un dans chaque bocal...

Mais Max n'écoute déjà plus les propos de sa compagne. Il lorgne vers ce que la Main vient tout juste de poser sur la commode.

D'ici à là, y'a quoi, tu crois ? Juste assez, ou presque...

Il ne termine pas sa phrase. Sur une impulsion, il s'élance...s'envole et...plouf ! retombe dans l'eau du vase d'à côté.

- J'y suis arrivé, Lola ! Regarde ! Regarde !

La Main revient. Tout doucement, avec une épuisette , elle le repêche et le ramène dans le bocal. 

- Maman ! Maman ! Max est incorrigible, il a encore essayé de fuguer !

.

La Licorne

.

 

Suite ICI

(deuxième épisode)

.

 

Pour le Jeu 93


 

 

et pour l'Agenda ironique d'avril

chez Carnetsparesseux

 

Il s'agissait d'écrire l'histoire d’un poisson 
qui ne serait peut-être pas un poisson, ou pas que poisson.
 
Et puis de parler d’une maison, d’un lieu clos. 
Il fallait que ce lieu ne soit pas un simple décor, 
mais participe à l’action, 
voire pique la vedette au poisson. 
 
Il y avait aussi quatre mots imposés : 
taxiphone, rhubarbe, paresse et Vierzon.
 
Et puis une ou deux phrases à glisser dans le etxte, 
à choisir parmi ces deux-là: 
 
« D’ici à là, y a quoi, tu crois ? Juste assez, où presque…» 
 
« Xénophon rapporte qu’Alexandre pleura 
quand il eut achevé la conquête du monde. 
Tamerlan et Attila, eux, pas une larme. » 

 . 

On pouvait aussi "feuilletonner"
(écrire plusieurs épisodes)

.

 


lundi 1 avril 2024

JEU 93 : "Fugues"

 

- Atelier d'écriture pour le mois d'avril -
 
Ce mois-ci, laissez-vous librement inspirer par cette image  :

 
et par ce livre

"Fugues"

 d' Arthur H

.

 

Concernant le livre , 

vous pouvez , comme d'habitude :


- Soit placer les mots de ce titre dans votre texte


- Soit faire en sorte que ce titre de livre 

soit aussi le titre de votre texte


- Soit, troisième et dernière possibilité, 

faire référence, tout au long du texte, 

au contenu du livre en question

 .

Envoi à undeuxtrois4@orange.fr

avant le 21 avril 2024

.

La Licorne

.

 

 


lundi 25 mars 2024

Printemps de guerre ?

 


Le 22 mars 1968, 142 étudiants occupent une tour de la faculté de Nanterre, à l'ouest de Paris. Ils protestent contre l'arrestation de manifestants contre la guerre du Vietnam. Le mouvement, qui porte d'autres revendications, s'amplifie, migre vers La Sorbonne et débouche sur Mai-68.

Ce jour-là (et les mois suivants), aucune réaction dans la famille. Je suis bien trop jeune pour y comprendre quoi que ce soit...et mes parents, eux, sont bien trop vieux pour s'intéresser à ce qui se passe à l'université...Mars 1968 puis Mai 1968 glisseront sur eux comme l'eau sur les plumes d'un canard. Mais toute leur vie, ils se souviendront de leur adolescence ravagée par la guerre de 39-45.

56 ans plus tard... une constatation : les guerres n'ont pas disparu...mais les opposants aux guerres... se font discrets. 

Où sont-ils les jeunes (et les moins jeunes) qui se mobilisent pour dire "Plus jamais ça" ? Où sont ceux qui pourraient rappeler qu'il n'y a jamais, jamais, jamais rien de bon à attendre d'une guerre et que celle-ci ne sème que le sang et le malheur ? Qu'aucune graine de "paix" n'a jamais germé à la suite d'un conflit armé ? Qu'il n'y a jamais de vainqueurs, mais seulement deux pays exsangues qui s'arrêtent parce qu'ils n'en peuvent plus et que leur jeunesse est décimée ? 

Se pourrait-il que l'ombre noire qui se dresse aujourd'hui porte une nouvelle casquette ? Se pourrait-il que les leçons du vingtième siècle soient déjà oubliées ? Que les mêmes erreurs reviennent encore et encore ?

Ou alors  y a-t-il quelques personnes de bon sens qui sont capables de se lever et de dire : ce n'est pas l'avenir que nous voulons, ce n'est pas l'avenir que nous souhaitons pour nous et pour nos enfants...Vos guerres ne sont pas les nôtres...VOUS décidez...et NOUS souffrons. VOUS décidez et NOUS mourons. 

Y a-t-il encore quelqu'un dans ce pays des soi-disant "libertés"...quelqu'un qui soit capable d'éteindre son téléphone diffuseur de sornettes et d'arracher son baillon ?


La Licorne


 The War That Never Ends (for the U.S. Military High Command) And It's Not the War on Terror. - Beyond Chron

 

"Je ne sais pas si c'est une qualité ou un défaut :
c'est un fait.
Je déteste la guerre.
Je refuse la guerre pour la simple raison
que la guerre est inutile.
Oui, ce simple petit mot.
Je n'ai pas d'imagination.
Pas horrible ; non, inutile, simplement.
Ce qui me frappe dans la guerre
ce n'est pas son horreur : c'est son inutilité."

.

Jean Giono



samedi 23 mars 2024

En vers...et contre tout

 

 

 

 Pour écrire un seul vers

il faut bien des années,

il faut bien des hivers,

de longues traversées,

des bonheurs, des calvaires,

des histoires fanées,

des éclats d'univers,

de folles odyssées

et des échecs sévères,

des rêves enluminés

et des jours à l'envers,

des idées cabossées

et des yeux entrouverts.

Il faut être obstiné

supporter les revers

cent fois recommencer

et puis offrir un verre

aux muses époumonées

qui soufflent de travers

juste pour t'escagasser.

Pour écrire quelques vers,

il faut se coltiner

les fâcheux, les pervers,

qui viennent te rire au nez :

"Contemplez le trouvère,

ce qu'il nous a troussé !"

   Pour écrire tous tes vers

il faut les ignorer

"Pfff ! Au diable vauvert,

les malintentionnés !"

Sans cesse persévère

sans te laisser froisser

Garde le coeur ouvert

ta mine bien taillée

et cueille la primevère

tout juste nouvelle-née.

.

La Licorne

.

 

 


mercredi 20 mars 2024

Les trois soeurs

 

Pour l'atelier Mil et Une

 
 
Les trois soeurs Dalton
Dans le grand canyon
Volent sur leur planche
En robe du dimanche
 
 Bandites de grand chemin
Dans la brume du matin
Dévorent les kilomètres
Un chapeau sur la tête
 
Comment ça, ça n'va pas ?
ça n'existe pas ?
ça n'existe pas ?
Et...pourquoi pas ??? 
.
 
La Licorne
.


lundi 18 mars 2024

Dans la maison vide

 

Pour le 188 ème Devoir du lundi

 

 

Je me souviens, moi, de cette pièce nue, c'était l'été dans le château
Je me souviens moi de cette pièce nue, c'était l'été de nos amours
Le temps n'est plus où passaient les oiseaux dans le ciel pur et sans défaut
Il a tant plu sur les toits, sur mes maux, le temps n'est plus aux troubadours

Moi dans la maison vide, dans la chambre vide, je passe mon temps à contempler
Cette pièce déserte qui était si belle et qui me rappelle une vie finie

Moi dans la maison vide, dans la chambre vide, je passe mon temps à regarder
Les oiseaux qui passent comme des menaces
Et dans cet automne, moi, je n'attends personne.

Je me souviens moi, de cette vie d'antan, de la liesse, des fêtes et des chants
Je me souviens moi, de cette vie d'antan, de chevalier, de combattant 
Et chaque soir lorsque le jour s'enfuit, j'entends la vielle de septembre
Et le passé tout en polyphonie fait son entrée dans cette chambre.

Moi dans la maison vide, dans la chambre vide, je passe la nuit à écouter
Cette mélodie, aujourd'hui finie et qui me rappelle ma belle Damoiselle

 

 

Moi dans la maison vide, dans la chambre vide je passe mon temps à regretter
Ces croisades maudites, ces années de fuite
Et je m'abandonne au tocsin qui sonne...
 
Moi dans la maison vide, dans la chambre vide, je passe mes nuits à écouter
Cette mélodie, aujourd'hui finie et qui me rappelle ma tendre Isabelle

Moi dans la maison vide, dans la chambre vide, je passe ma mort à regarder
Les corbeaux qui passent, le temps qui m'efface
Fantôme qui frissonne, je n'attends personne

 

La Licorne

 

 

 

JEU 92 : "La farce de la salle de bains" - Lilousoleil

 

 


  

La Farce de la Salle de Bains

 

Dans le cadre exigu de la salle de bains, l'homme se tenait, figé dans une posture improbable, vêtu d'un costume sombre qui semblait tout à fait déplacé dans ce lieu d'intimité. Son regard se fixait dans le miroir, où son reflet semblait le défier avec un sourire moqueur.

L'eau de la baignoire stagnait là, comme une mare abandonnée, attendant désespérément d'être libérée de sa torpeur. Des bulles d'ennui semblaient éclater à sa surface, ajoutant une touche de comédie à cette scène absurde.

Soudain, un frisson parcourut l'homme, brisant la monotonie de l'air. Il entreprit alors de se dévêtir avec une grâce maladroite, comme s'il se battait avec ses propres vêtements. Sa cravate, rebelle, semblait s'accrocher à son cou comme un enfant à sa mère le jour de la rentrée des classes.

Le regard toujours fixé sur son reflet, l'homme se mit à débattre avec ses pensées, comme s'il tentait de convaincre une audience invisible de la justesse de ses actions. Puis, dans un geste théâtral, il se précipita vers la baignoire, manquant de glisser sur le sol carrelé dans sa hâte.

Une fois assis dans la baignoire, il jeta un regard circulaire autour de lui, comme s'il s'attendait à découvrir un public dissimulé derrière le rideau de douche. Mais la seule réponse à son acte était le silence, ponctué par le doux gargouillis de l'eau s'écoulant du robinet.

 
 
 

jeudi 14 mars 2024

Chat hébété

 

Pour l'atelier Mil et Une

 

 

 

Chat blanc, chat roux,

Touriste, tout triste,

T'es peu ou prou

Hors de la piste

 Qui t'a quitté ?

Abandonné ?

Quel maître fou

T'a jeté où ?

Quel égoïste

Quel nombriliste

T'a laissé là

T'a laissé las

Seul et perdu

Comme un rebut ?

Sur le trottoir

T'attends le soir

Et dans tes yeux

S'éteint le feu.

.

La Licorne



 

 

mardi 5 mars 2024

JEU 92 : "Bain Corse Pour Pointures" - Lothar


 

 

Si vous ne savez pourquoi souvent les vieilles baignoires percées 

sont rangements de chaussures jolies. Amis, oyez donc ceci :

 

Un soir d’orage, où
le bruit du tonnerre
se mêlait à un plastiquage,
près de la maison de Dumè,
de l’île des bains,
s’envola soudain l’ennemi …

La chaussure des bassins qui,
qui
des deux clans,
sous leurs masques vendettés
était la cause, la chose

la notre …

Toi, ô Merta !

Véchju-Jacozzi
en aïeul prodigue
tel Rodrigue,
au lendemain du dimanche,
la même bouteille avait vidé,

encore,
et encore,
en cause,
en l’absence, tombé,
en la salle, en l’entrée,

et tut tous ces non, en son nom …
si tragiques.

Ma douce,
des ronces parapluies
tombent
sur notre lit,
conjuguées.

Toi, ma savate, ma sandale, ma tongue
à la langue si douce,
je t’aime, sais-tu …

Je t’aime,
sur la trace de tes pas,
sur la lignée de Puppulata
la mère de ta mère,
la pointure première.

Délavé par tes mots,
appâté doux sous tes casseroles,
sous tes semelles,
aimanté grave par tes caresses,

Ma mie,
Ma grolle d’amour,

dans la baignoire des chaussures à l’envie,
tout est possible,
je ferai fi des différences,
des apparences,
des vacances …

encore bien trop loin de nos chats ?

 

Lothar

 

 

lundi 4 mars 2024

Jeu 92 : "La Salle De Bains Du Bas" - Lothar

 

  •  
    ♪ jacuzzi vais-t-y, ou jacuzzi vais-t-y pas ♪ ?

     

     

    Pensées dans la salle de bains du haut : le temps de la réconciliation est arrivé

     

    Le long de ta ligne de fuite, hors du temps,
    Par mille flambeaux de vie aérienne,
    Tu sortis du bain, toi, mon doux printemps,
    Tel un champ de blé d’allure olympienne.

    Nue, si belle enfant, éclat de lumière,
    Lapis-lazuli bronzé, indolent,
    Tu cambrais ton dos, ma rose trémière,
    Sous le vent fripon au souffle insolent.

    Vêtue en rais d’ors, mon ange soleil,
    Ta chute de reins aux reflets de reine,
    Réveillant mes sens en simple appareil …
    Me fit te rejoindre, enfin, ma sirène.

     

    Lothar

     

     

    Mon ange soleil