samedi 9 décembre 2023

Agenda ironique 6 : "Décembre ou les 24 jours de Julia" - John Duff

 



 

John Duff nous déroule, 

avec la fantaisie et le brio qu'on lui connaît,

une histoire complètement "décalée"...

Pour retrouver les aventures

de Momo et Yuja, c'est

ICI

.

(avec une petite musique en prime) 

 


 

vendredi 8 décembre 2023

Agenda ironique 5 : "Le calendrier de Juliette" - Isabelle-Marie D'Angèle

 


 

Isabelle-Marie a eu la belle idée de remplacer ,

pour nous faire patienter jusqu'à noël,

les chocolats par des mots. 

Un par jour, 

c'est un délice...

Allez donc découvrir les huit premiers...

.

 

 

 

jeudi 7 décembre 2023

La lettre

 

Pour l'Atelier de Villejean

 


 

"On n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans"...disait Arthur. 

C'est vrai. C'est l'âge des premières amours, de celles qui vous fendent le coeur en deux, en quatre, en huit...et qu'on n'oublie jamais. 

C'est l'âge où les filles tracent des lettres aussi rondes que leurs joues d'adolescentes, l'âge où elles font aussi des bulles sur les i, parce que c'est plus joli...l'âge où elles sont romantiques et encore innocentes, souvent.

C'est l'âge où les garçons veulent avoir du succès, l'âge où ils veulent montrer aux copains qu'eux aussi, ils ont des flirts, des conquêtes, l'âge où ils collectionnent les filles comme ils collectionnaient les billes...il n'y a pas si longtemps.

Alors, quand, à la sortie du lycée, la voisine de Paolo a glissé une enveloppe dans sa main en lui disant tout doucement : "Donne-la à Giambattista, s'il te plaît...c'est important", Paolo n'a pas trop écouté ce qu'elle disait...il a surtout vu ses yeux de biche et son sourire de miel, son cerveau s'est brouillé et il est rentré chez lui en serrant la lettre très fort.

Dans sa chambre, il a déchiré l'enveloppe et il a lu les mots. Dès le début, il s'est rendu compte de son erreur. "Cher Giambattista ! ". Bien sûr...ce n'était pas pour lui...c'était toujours pour le beau JB que leur coeur battait. C'était toujours lui dont la boîte à lettres s'emplissait de mots doux, tandis que la sienne restait désespérément vide.

Cette fille, il la connaissait à peine. Il l'avait croisée plusieurs fois dans les couloirs, mais il aurait été incapable de dire comment elle s'appelait. D'après la signature, c'était Coralie. Bizarre, cette signature, d'ailleurs. Elle finissait en "sac de noeuds"...sûrement une fille à problèmes.

Le message était d'une mièvrerie confondante. "Je te regarde pendant les cours et chaque jour, je t'aime davantage. Maryline m'a dit que tu lui avais dit que tu trouvais que j'avais de jolies lèvres. De celles qu'on a envie d'embrasser. Moi aussi, j'ai envie de t'embrasser."

Ah, les filles ! Toutes plus "nunuches" les unes que les autres. Mais quand même, il a de la chance, JB. Moi, avec mon acné et mes lunettes, je ne fais rêver personne. Si ce n'était pas mon meilleur pote, je la jetterais à la poubelle, cette lettre pleine de sentiments sucrés. Mais, bon, je ne peux pas lui faire ça. Je vais l'appeler :

"Allô , Mme Facchini ? Oui, vous pouvez me passer Giambattista, s'il vous plaît ? Merci à vous ! Bonne soirée, Madame. Allô, JB ? C'est Paolo. Dis, y'a une fille qui m'a donné un mot pour toi, à la sortie de la classe. Une brune, avec les cheveux longs. Son nom ? Coralie. Tu ne connais pas de Coralie ? T'es sûr ? Pourtant, c'est ce qui est écrit sur l'enveloppe : "De la part de Coralie", avec un coeur sur le "i".. Que je jette la lettre ? Tu as assez d'admiratrices en ce moment ? Tu ne veux pas t'encombrer d'une greluche de plus ? Bon, ben...écoute, c'est comme tu veux. On se voit demain, au foot, OK ? Oui, j'apporte le ballon. A bientôt, JB !"

Paolo avait posé la lettre sur son bureau, au milieu d'un tas d'autres papiers. Et puis, le lendemain, la vie avait repris. Le foot, les amis, il avait fourré les papiers dans un tiroir et puis il avait oublié. 

43 ans plus tard, alors qu'il vient de prendre sa retraite, il se dit que c'est le moment de trier la valise dans laquelle il avait entassé, pêle-mêle, ses cahiers et ses notes de lycée. Entre deux pages de philo, il tombe sur une enveloppe jaunie...et en parcourant les lignes, les souvenirs enfouis remontent soudain. La fille...JB...le coup de fil.

Il regarde la signature. Et quelque chose lui saute aux yeux. Caroline ! Le prénom de la fille , c'était Caroline ! Pas Coralie.

Caroline ? Nom d'un p'tit bonhomme ! Mais il connaît une Caroline...qui était au lycée en même temps que lui.

"Dis, chérie...ta soeur, qui est en maison de repos...Caroline oui...tu m'as dit qu'elle avait toujours été dépressive. Mais en fait, elle a commencé quand exactement ... sa dépression ? Ah.....l'année du bac ? Un chagrin d'amour ? Dont elle ne s'est jamais remise ? Pourquoi je te demande ça ? Oh, comme ça. Je me demandais..."


La Licorne

.

 

Consigne  d'écriture :

Mais qu’est-ce qui lui a pris à Paolo d’aller fouiller dans cette valise, pleine de cahiers et de lettres, qu’il avait presque oubliée dans son grenier ? Voilà qu’il y a trouvé une lettre adressée à Giambattista, son meilleur ami de ses années de jeunesse, par une certaine Coralie dont il ne se souvient absolument plus. Il est dit dans ce courrier que Paolo devait transmettre la lettre où elle déclare son amour à Giambattista à l'intéressé et, visiblement, il ne l’a pas fait.

Quarante-trois ans après Paolo ne voit plus Giambattista et on ne sait rien de plus de Coralie qui, d’après la signature ambiguë, se prénommait peut-être Caroline.

Faites parler un ou une de ces quatre personnages à propos de cette lettre, de cette époque, de son statut actuel de sexygénaire ou de la gestion de ses archives personnelles.

Ou racontez une histoire similaire de lettre retrouvée ou perdue.

(Remarque : Je n'ai pas tenu compte du contenu intégral de la lettre, un peu trop explicite à mon goût. J'ai préféré imaginer autre chose,  juste à partir de la photo,  ça laissait plus de place à l'imagination...)

 

mercredi 6 décembre 2023

Agenda ironique 4 : "NoElle, avant : Toute…" - Tiniak

 

 Infinite hug; Xaviera Lopez; illustration d'un poLème de tiniak; magie de Noël.
poLétiquerment vôtre, tiniak

 

Tiniak, très inspiré,

nous a concocté une "joliette" histoire de noël,

pleine de douceur, de tendresse et de bons mots.

Allez vite vous réchauffer 

devant sa cheminée...

 


 


mardi 5 décembre 2023

Agenda ironique 3 : "Pencher à noël" - La Licorne

1er décembre :  Aujourd'hui, Papa a rapporté le sapin à la maison. Après l'avoir traîné sur deux étages, il était en nage. Moi, j'étais trop content. J'ai tapé des mains et j'ai sauté dix fois sur le divan en criant "Merci Papa, merci Papa !". Mais maman est arrivée et elle n'avait pas l'air aussi contente que moi. Elle a regardé Papa d'un drôle d'air et a dit : "Il fait au moins deux mètres cinquante ! Tu es sûr qu'il va rentrer dans le salon ?". "Mais oui, a dit Papa, fais-moi confiance ! "

2 décembre : Il est magnifique, notre sapin. Avec ma soeur Juliette, on a accroché plein de trucs brillants dessus. Pour une fois, Maman nous a laissés faire tout seuls...Faut dire qu'elle était fatiguée, maman. Elle venait de passer plus d'une heure à balayer les marches parce que la voisine du dessous, qui a 80 ans, était venue se plaindre. "Je vais me casser les deux jambes !" avait-t-elle crié dans la cage d'escaliers. Dépêchez-vous d'enlever ces aiguilles de malheur ou je vais me plaindre au concierge !"

Papa était fatigué aussi : il avait mis deux heures à scier le tronc pour que la cime ne touche pas le plafond. Il avait dû s'y reprendre à plusieurs fois et puis ensuite Maman l'avait aidé à le placer dans le pied en plastique, mais ça avait été compliqué. Elle s'est griffée deux ou trois fois le visage avec les branches (trop longues), et à la fin, elle a dit : "C'est bon, je te laisse faire". Du coup, Maman a un pansement sur le nez et le sapin penche beaucoup...vraiment beaucoup. Moi et Juliette, on trouve que ça lui donne un air original. 

On adore noël, ma soeur et moi. On ne pense qu'à ça, pendant le mois de décembre...à la fête, aux cadeaux. Si on osait, on ferait l'école buissonnière et on passerait 24 jours à décorer l'appartement !

5 décembre : Aujourd'hui, le facteur est venu chez nous pour nous vendre ses calendriers. "Entrez donc, Michel ! " a dit Maman. Il est entré dans le salon et il a regardé longuement le nez de maman... et le sapin. A mon avis, c'est parce que c'est le plus beau du quartier ! J'étais drôlement fier !

 

 

Maman lui a offert un café et ils ont discuté trois quarts d'heure, tous les deux. Il est bavard, le facteur. Maman l'aime bien, je crois. J'ai remarqué qu'il reste plus longtemps chez nous que chez tous les autres voisins. Mais Papa ne l'aime pas, lui. Il dit toujours : "Quel péroreur, ce facteur !".  

 "C'est quoi un Père Horreur ? a demandé une fois Juliette, c'est une sorte de Père Noël ?" Qu'est-ce qu'on a ri !!!

10 décembre : Cet après-midi, nos parents sont allés faire des courses. Et contrairement à d'habitude, on ne les a pas accompagnés. C'est bizarre, ça n'arrive pas souvent. "Tu es grand, m'a dit maman, tu vas rester à la maison et bien t'occuper de ta petite soeur, d'accord ? On revient vers 5 heures.  Soyez sages, tous les deux !"

J'ai promis d'être sage et Juliette aussi. On a joué un peu au Monopoly, mais pas longtemps, parce que Juliette, elle est trop petite pour compter les billets et moi, j'en ai eu vite assez de compter pour deux. 

"Qu'est-ce qu'on pourrait faire ?" a demandé ma soeur. J'ai cherché quelque chose d'intelligent à faire. D'abord, je ne trouvais pas, et puis soudain, j'ai eu une idée. "On pourrait peut-être terminer la décoration du sapin, maman dit qu'il manque un peu de guirlandes. "Oh, oui, super !" a dit ma petite soeur.

Je suis allé cherché le carton : il était vide. Alors Juliette a commencé à chouiner : "Je veux décorer le sapin, je veux décorer le sapin ! Ouin ! Ouin !" J'étais bien embêté. Je n'aime pas quand elle pleure. "Attends ! ai-je dit, on va trouver quelque chose pour remplacer les guirlandes. Je suis allé dans la pièce du fond, celle où maman met sa machine à coudre. 

Et là, miracle ! J'ai trouvé tout un tas de guirlandes toutes blanches, très jolies. On a pris des ciseaux et, avec Juliette, on en a découpé plein de petits bouts, qu'on a posés au bout des branches. On aurait dit des flocons de neige, c'était vraiment beau.

J'étais sûr que Maman allait trouver ça beau aussi. Quand elle est revenue, je l'ai accueillie avec un grand sourire et je l'ai emmenée au salon pour lui montrer notre créativité.

Mais au lieu  de nous féliciter, elle s'est mise à hurler : "Ma guipure ! Ma guipure ! " et puis elle s'est fâchée tout rouge et nous avons été privés de dessert , tous les deux. On n'a pas vraiment compris pourquoi. Les adultes, c'est difficile à comprendre.

15 décembre  : Hier soir, Tonton Gérard est passé nous rendre visite. Il est rigolo, Tonton...Il a toujours le mot pour rire. Quand il a vu le sapin, il a dit : "Génial ! On se croirait à Pise !" . "Tu veux pas commencer par une petite lichette de Rome ? " a surenchéri Papa, en sortant les verres.

20 décembre : Ce matin, Papa s'est enfermé dans le débarras, avec un air sérieux, des grands ciseaux et du scotch. On a entendu comme des bruits de papiers froissés...ça a duré un certain temps...et puis, tout d'un coup, il est sorti en se tenant le doigt. Il était tout blanc. Maman a essuyé le sang et puis, elle lui a bandé l'index...Moi, hum...j'ai bien essayé de jeter un coup d'oeil dans la pièce interdite, mais sans succès.

23 décembre : Nous avons passé toute la journée chez Grand-Mamie. Parce que Maman avait beaucoup à faire pour préparer la veillée de noël. Le ménage, la cuisine..."Ce serait mieux que je ne les aie pas dans les pattes, a-t-elle dit à Grand-Mamie. Tu peux me les garder ?". Elle a dit oui, Grand-Mamie.

Grand-Mamie, c'est notre arrière grand-mère. Elle est gentille. Elle a les cheveux tout blancs, blancs comme la guipure. Et puis elle raconte bien les histoires. Elle a des expressions bien à elle. Elle dit de jolies phrases d'avant. Ce soir, elle nous a dit : '"A mon âge, on a tellement de souvenirs...Vous savez, les enfants, la mémoire est comme le dessus d'une cheminée, pleine de bibelots qu'il sied de ne pas casser, mais qu'on ne voit plus."

24 décembre : ça y est ! Enfin ! Le grand jour est arrivé ! Après l'office vespéral, toute la famille est réunie autour de la table ! Y'a Tata Monique, Tonton Gérard, Mamie, Papi et Grand-mamie...mes cousins, mes cousines et nous. Tout le monde félicite maman pour sa dinde. Elle est ravie. Papa débouche de grosses bouteilles, Tonton raconte des blagues, Papi verse une larme en évoquant sa jeunesse et nous, les enfants, on est excités comme des puces...on n'attend qu'une chose : les cadeaux !

 Vers 22 heures, Juliette nous appelle : le lait et les carottes, déposés dans l'entrée pour les rennes, ont disparu ! Le Père Noël est passé !

On se précipite...vers les paquets. En moins de deux, Juliette déballe le sien : c'est une grande poupée aux boucles blondes. Moi, juste à côté, je ne bouge pas. Je fixe intensément le papier cadeau : sur le côté du paquet, il y a, bien nettes, trois petites gouttes de sang. 

Je comprends. Je blêmis. Et c'est à cette minute précisément, à 22h04, que la magie de noël s'écroule d'un coup...pile en même temps que le sapin du salon...dans un grand fracas. 

Grand-Mamie ne va pas être contente : les bibelots sur la cheminée sont tous cassés.


La Licorne




lundi 4 décembre 2023

Agenda ironique 2 : "Bonhomme hiver" - Lothar


Participation à l'Agenda ironique de décembre

 

 

 

Ne vous méprenez pas...

Bonhomme Noël est comme tout le monde :

il a ses heures de découragement...

et de blues !

Lothar nous les décrit en détail et en vers

 

 


 

dimanche 3 décembre 2023

Agenda ironique 1 : "B comme bibelots" - Adrienne

 

Participation à l'Agenda ironique de décembre

 


 

Adrienne nous rappelle judicieusement 

que les "bibelots de la mémoire" 

ne sont pas invisibles pour tout le monde

et que dans certaines régions, 

on ne compte pas 24 jours avant la fête.

Allez  vite la lire

ICI

.

 

 

vendredi 1 décembre 2023

Jeu 89 pour l'Agenda ironique de décembre : "Décembre ou les 24 jours de Juliette"

 

- Atelier d'écriture pour le mois de décembre -

 
Chers ami(e)s écrivant(e)s,
 
Ce mois-ci sera un peu particulier 
puisque j'ai la joie de reprendre le flambeau 

J'y participe depuis longtemps
(depuis 2016)
mais c'est la première fois
que je l'héberge.

Je vais donc changer (en partie)
la formule habituelle du blog...

 

Il y aura comme d'habitude 

une photo dont on pourra-  éventuellement - s'inspirer :

 
 
ainsi qu'un titre de livre  :

"Décembre ou les 24 jours de Juliette"

d'Hélène Desputeaux

(livre pour enfants)

.

Bon, avec ce titre, vous l'aurez compris, 

il s'agira tout simplement d'égrener,

à votre guise, l'attente du jour "magique"...

 celui qui illumina notre enfance,

sous la forme qui vous plaira :

récit, nouvelle, dialogue,

conte, comptine, chanson, poème, 

anecdote, lettre, recette, blague, 

journal intime, article de presse, compte-rendu...

ou

fiche de fabrication d'un calendrier de l'avent !


Délires, fantaisies et imaginations débridées

sont les bienvenus...


Mais il serait bienvenu que vous placiez 

zégalement  dans votre texte les 7 mots suivants :

Juliette, mètre, vespéral, surenchérir, 

péroreur, guipure et buissonnière

 

ainsi que cette phrase 

(empruntée à Georges Perros) : 

 "La mémoire est comme le dessus d'une cheminée. 

Pleine de bibelots qu'il sied de ne pas casser, 

mais qu'on ne voit plus."

...
 
en introduisant, de plus,
 
quelques petites "bulles" d'ironie, 

pour rendre le breuvage de fête plus "pétillant"... !
 
:-)
 


Vous pouvez laisser le lien de votre texte

dans les commentaires,

ou l'envoyer

à undeuxtrois4@orange.fr

avant le 24 décembre 2023

(à minuit)

 

En "avent toute" ...

et au plaisir de vous lire !


La Licorne

 .

 

 P-S  : Le principe habituel des jeux sur Filigrane 

implique la publication ici-même des textes proposés

...
 
mais pour ce mois-ci, 
 
et afin de ne pas perturber les habitués de l'AI,
 
je me contenterai d'une brève présentation
 
et d'un renvoi vers le blog du participant.


 

Un grand MERCI, en passant, à Carnets paresseux

qui conçut et anima brillamment  

l'Agenda ironique de novembre...

et qui se propose, sympathiquement, 

de m'aider pour l'organisation vote final.

 

Vous pouvez trouver la liste des textes de novembre,

sur son blog

(15 participations émérites)

 .

 

jeudi 30 novembre 2023

JEU 88 : "Marguerite" - Lilousoleil

 


Marguerite

« Blanche fille aux cheveux roux,
Dont la robe par ses trous
Laisse voir la pauvreté
Et la beauté »

Mais quelle beauté ? T’es moche, t’es moche vraiment moche ! Tu n’es pas une fleur et pourtant je t’aime, tu es triste et sinistre et je t’aime. T’es sotte très sotte et pourtant je t’aime.

Vois-tu la vie ne t’a pas ménagée et pourtant tu ne vois pas le mal !

« Tu portes plus galamment
Qu'une reine de roman
Ses cothurnes de velours
Tes sabots lourds. »

Fallait être dingue pour te draguer tant tu es moche. T’es bête et même très bête et pourtant je t’aime

Tu n’as rien pour accrocher le regard et pourtant nous voilà accrochés.

Finalement moi aussi je suis moche, t’es cloche et je suis cloche ;

Tu m’aimes et je t’aime. D’ailleurs la Marguerite n’a plus de pétales. Nous les avons extirpés un à un. C’est bête l’amour et c’est chouette. 

 

Lilousoleil

 

 

 

mercredi 29 novembre 2023

Jeu 88 et Devoir 179 : "La fleur du mâle"

 

(d'après l'image proposée pour le 179 ème Devoir du lundi

 


 

Blanche fille aux cheveux roux,
Dont la robe rouge échancrée
Laisse voir la fragilité
Et la beauté

A moi, peintre expressif
Ton jeune corps pensif
Plein de taches de rousseur
Ensorceleur

Tu portes plus galamment
Qu'une reine de roman
Tes folles histoires d'amour
Ton chagrin lourd

Tes cheveux mal attachés
Dévoilent tous tes péchés
Tes deux beaux seins, radieux
Tes jours heureux ;

Mais pour te déshabiller
Oui, tes bras se font prier
Et chassent à coups mutins
Les doigts lutins

Car tu comptes dans tes lits
Tant d'amants de comédie
Que tu rêves juste une fois
D'un prince, d'un roi

Cependant tu vas croquant
Dans la vie à contre-temps
Offrant chaque fois tes atours
Aux troubadours

Tu cèdes au charme aigre-doux
De maris à moitié saouls
Qui ne peuvent que, oh ! pardon !
Te faire faux-bond

Perle de la plus belle eau,
Muse de mes plus beaux tableaux
Laisse tes amours délétères
Tes amours éclairs

Chasse tous ces frimeurs
Te dédiant leurs primeurs
Qui se lavent les dents
Pendant que tu attends...

Va donc ! sans autre ornement,
Parfum, perles, diamant,
Que ta vraie vérité,
Ô ma beauté !

 Et laisse faire le hasard
Le choix du coeur, celui de l'art
Ecoute la vie qui te conduit
Au bout de la nuit

.

 La Licorne

(qui a tout copié...sur Baudelaire :-)

.

 



mardi 28 novembre 2023

Eloge de la rousseur


A une mendiante rousse

(Charles Baudelaire) 

 



Blanche fille aux cheveux roux,
Dont la robe par ses trous
Laisse voir la pauvreté
Et la beauté,

Pour moi, poète chétif,
Ton jeune corps maladif,
Plein de taches de rousseur,
A sa douceur.

Tu portes plus galamment
Qu'une reine de roman
Ses cothurnes de velours
Tes sabots lourds.

Au lieu d'un haillon trop court,
Qu'un superbe habit de cour
Traîne à plis bruyants et longs
Sur tes talons ;

En place de bas troués,
Que pour les yeux des roués
Sur ta jambe un poignard d'or
Reluise encor ;

Que des noeuds mal attachés
Dévoilent pour nos péchés
Tes deux beaux seins, radieux
Comme des yeux ;

Que pour te déshabiller
Tes bras se fassent prier
Et chassent à coups mutins
Les doigts lutins,

Perles de la plus belle eau,
Sonnets de maître Belleau
Par tes galants mis aux fers
Sans cesse offerts,

Valetaille de rimeurs
Te dédiant leurs primeurs
Et contemplant ton soulier
Sous l'escalier,

Maint page épris du hasard,
Maint seigneur et maint Ronsard
Épieraient pour le déduit
Ton frais réduit !

Tu compterais dans tes lits
Plus de baisers que de lis
Et rangerais sous tes lois
Plus d'un Valois !

- Cependant tu vas gueusant
Quelque vieux débris gisant
Au seuil de quelque Véfour
De carrefour ;

Tu vas lorgnant en dessous
Des bijoux de vingt-neuf sous
Dont je ne puis, oh ! pardon !
Te faire don.

Va donc ! sans autre ornement,
Parfum, perles, diamant,
Que ta maigre nudité,
Ô ma beauté !

 .

 

  La rousse au chocolat

Jacques Higelin



 
 

lundi 27 novembre 2023

Devoir 179 : "Histoire sans paroles"

 

Pour le 179ème Devoir du lundi

 


Elle : J'en ai marre de ces chambres d'hôtel...j'en ai marre. Quand va-t-il enfin se décider à quitter sa femme ?

Lui : Mais pourquoi met-elle toujours autant de parfum ? Même la douche ne suffit plus à en ôter l'odeur de ma peau. Ghislaine va finir par se douter de quelque chose.

Elle : Non, mais j'y crois pas ...on ne se voit qu'une fois par semaine, et il passe la moitié du temps...dans la salle de bains !

Lui : Vite, vite, il faut que je me dépêche...plus de deux heures pour acheter une bricole à l'épicerie du coin, hum...les enfants vont trouver ça louche.

Elle : Dire que j'ai mis deux jours à choisir une paire de chaussures à talons et une robe affriolante...et lui, il se débarbouille...en marcel !

Lui : Quelle idée quand même de s'habiller de cette façon ! Cela crève les yeux que c'est pour un rendez-vous galant. Un peu de discrétion serait la bienvenue. Comment pourrais-je le lui dire...sans la vexer ?

Elle : Faudra bien qu'on finisse par l'aborder un jour, cette question du divorce. Comment diable lui en parler...sans le braquer ?

Lui et Elle (en même temps) : Allez, tant pis, j'me lance...


La Licorne


P-S : Pas appliqué la deuxième partie de la consigne

(phrases du début et de la fin), 

je m'en suis aperçue trop tard, désolée...

 

 

samedi 25 novembre 2023

Questionnaires

 

Pour l'atelier Mil et une

(avec retard)


 

 Questionnaire de Pivot


A. Votre mot préféré ?  

Liberté

B. Le son, le bruit que vous aimez ?  

Le chant des oiseaux dans la forêt

C. Le son que vous détestez ?

Le crissement du polysthyrène

D. Votre juron, gros mot ou blasphème favori ?

En privé :  "P..........!"  , 

En public : "Nom d'une pipe !"

E. Votre drogue favorite ?

Le chocolat

F. Un homme ou une femme 

pour illustrer un nouveau billet de banque ? 

Picsou

G. La plante ou l'animal dans lequel 

vous aimeriez vous réincarner ?

Une Licorne... ;-)

H. Si Dieu existe, qu'aimeriez-vous, 

après votre mort, l'entendre vous dire ?

Dans mes bras !





Questionnaire de Proust
 
 
1 Le principal trait de mon caractère :
Toujours en train d'apprendre quelque chose...

2 Ce que j’apprécie le plus chez mes amis :
Simplicité, chaleur, sincérité, humour, profondeur
 
3 Mon principal défaut :
La moutarde me monte parfois au nez...

4 La couleur que je préfère :
La couleur du ciel

5 La fleur que j’aime 
Les fleurs blanches en général
(avec une exception : le myosotis)
 
6 Mes auteurs favoris en prose 
Christiane Singer...en tête, 
suivie de près par quelques centaines d'autres...
 
7 Mes poètes préférés :
Christian Bobin, Andrée Chedid, La Fontaine
 
8 Mes héros/héroïnes favoris dans la fiction :
Les gens ordinaires qui se dépassent

9 Ce que je déteste par-dessus tout :
La bêtise et le mensonge

10 Comment j’aimerais mourir :

La conscience tranquille, sereine

11 État présent de mon esprit :
Inquiète devant la folie du monde

12 Fautes qui m’inspirent le plus d’indulgence :
Celles que l'on admet


La Licorne




mercredi 22 novembre 2023

Les thés...l'été

 

Pour l'atelier Mil et une

 


 

En toute simplicité

Chaque jour de l'été

Au moment du goûter

J'aime bien papoter

Autour d'une tasse de thé

Afin de profiter

Du calme mérité

D'ma vie de retraitée.

.

 Et quand j'ai dégusté

Madeleine humectée

J'aime aussi grignoter

Avec mes invitées

Carrés chocolatés

Et desserts émiettés

Qu'elles aiment m'apporter

Souvent au débotté

 

J'peux pas vous raconter

Toutes les futilités

Les incongruités

Ni les énormités

D'nos propos déjantés


Mais je suis épatée

Du nombre de rimes en -té

Du nombre de tasses de thé

Que l'on peut supporter

Au cours d'un seul été.

.

La Licorne

.


P-S ; Tout cela n'est que projection, bien sûr...

je ne suis pas (encore) retraitée  :-)

 

 

vendredi 17 novembre 2023

JEU 88 : "L'heure du florilège" - Joe Krapov

 

 

L’HEURE DU FLORILÈGE

 

Jeu 88 de Filigrane - fleursNB

 

Je ne suis pas ici pour raconter ma vie mais l’heure est peut-être venue de rassembler les fleurs que je sème à tous vents. Ce n’est pas que l’idée de disparaître ou celle de tout changer me taraudent. Tout changer, mon épouse s’en charge, tout le temps ! Disparaître, je n’y tiens pas, j’ai encore un puzzle plein de ciel à terminer et j’attends d’abord qu’il neige à Noël. Vous voyez, ça peut durer encore longtemps ! 

 

2023-11-17 285 3

 

C’est juste que j’ai éclaté de rire comme ce n’est pas permis, récemment, en relisant le classeur transparent. J’y ai retrouvé les textes que j’écrivais vers 2005 et alentours, après l’aventure de « Rennes en délires » et avant celle des ateliers d’écriture en ligne. J’allais les dire ou les chanter, à cette époque, au café-slam des Champs libres ou au 1er étage du café l’Amaryllis.

En voici deux qui croisent le grand Charles et qui sont bien contents de venir se poser sur la toile comme des insectes sur une fleur. Puissent-ils y butiner vos sourires !

 

2023-11-17 285 2

 

BLA BLA ATROCE

Souvent, pour abuser, les hommes d'équipage
Tiennent bla-blas atroces, aphtes oiseux, délétères,
Qui suivent, insolents compagnons de voyage,
Le sabir incessant des ondes nycthémères.

A peine les ont-ils tenus sur les radeaux,
Que ces rois de l' « Osons ! », bien droits et peu honteux,
Laissent éhontément leurs insanes propos
Comme des alluvions traîner à côté d'eux.

Ces blablateurs zélés, comme ils sont moches et veules !
Du langage si beau, qu'il est tragique et laid
L'usage qu’ils nous font, tous ces va-de-la-gueule
Qui nous miment en trois temps Bouvard et Pécuchet!

Le vent d’Ouest est semblable au souffle désuet
Qui promet la tempête et ne fait que passer,
Chantant le droit du sol au milieu des nuées :
Son zèle de béant l'empêche de penser.


 

RECUEILLEMENT CHEZ LE DENTISTE

Sois sage ô ma douleur et laiss’ fair’ le dentiste !
Pour soigner mon palais où règne la fournaise
Tu réclamais sa science : il ramène sa fraise !
Il s’en vient t’apaiser : fais confiance à l’artiste !

Pendant que des mortels la multitude triste
Sous le fouet du travail, ce bourreau sans merci
Va et souffre au-dehors, nous ici, à l’abri,
Dans le blanc cabinet de ce grand spécialiste

Nous allons mettre un terme à ton travail de sape.
Mais à bien regarder l’élève d’Esculape
Une frayeur me vient devant son attirail :

Sa tenaille est rouillée, son chalumeau pourri
Et l’homme a revêtu un vieux bleu de travail :
Entends, ma chère, entends le plombier qui sévit !