vendredi 29 avril 2016

Sur le fil.....

 
photo personnelle
 
 
Médite sur la sérénité du ciel,
la légèreté du nuage,
éloigne de toi tout ce qui encombre
et alourdit l'esprit.
Change ta manière de voir et de sentir.
.
Sagesse amérindienne
.



 
 

Robe de soie

 
Pour l'atelier d'écriture  Mil et une
 
 
Mot à placer : ficelle


Une fille, nue sur les galets,
Allongée sur le côté,
Attend sous le soleil
Que la mygale, ô merveille
Lui tisse une robe de soie
Depuis le haut jusqu'en bas
Toute de fils et de ficelles
D'une finesse presque irréelle
Une robe magique, une robe de fée
Couleur de nuage irisé
Toute incrustée de coquillages
Et parfaite pour la plage !
.
La Licorne
.


 

jeudi 28 avril 2016

Klee

 
 
 
Un peu de vie
Un peu d'enfance
Des choses, qui
Légères, dansent
 
Beaucoup de rêve
Et d'innocence
Une envie brève
De vrai silence
 
Comme dans un
Tableau de Klee
Comme un parfum
Un fruit doré
 
Un peu de vie
Un peu d'enfance
Des choses qui,
Légères, dansent
 
D'étranges images
Venues d'ailleurs
Pour un passage
Tout en couleurs
 
Beaucoup de rêve
Un peu de chance
Une envie brève
De vrai silence
 
Comme dans un
Tableau de Klee
Comme un parfum
Un fruit volé
.
La Licorne
..
  
 
Seiltanzer
 
 
 

mercredi 27 avril 2016

Elle marchait sur un fil

 
 
 
Elle avait gardé cette faculté de se fondre dans le paysage,
la sensation de devenir tout ce qui l'entourait,
 les bois flottés, les galets, le vent qui se levait,
la mer sous le soleil.
.
... le funambulisme était la vie même
 - une aventure permanente où prendre le risque du bonheur
était forcément un vertige. 
 
.
Philippe Delerm
"Elle marchait sur un fil"
 
.

Un grand silence



Il ne faut jamais faire de littérature,
il faut écrire, et ce n'est pas pareil.
.
.

  

Je hais l'excès de mots.
.
Je voudrais n'écrire
que des mots insérés
dans un grand silence
.
Comme cette estampe
avec une branche fleurie
dans un angle inférieur
.
Quelques coups de pinceaux délicats
et tout autour un grand espace
Non pas un vide
disons plutôt un espace inspiré
.
Si j'écris un jour
et qu'écrirai-je au juste
je voudrais tracer ainsi
quelques mots au pinceau
sur un grand fond de silence
.
Etty Hillesum
en 1942
.



mardi 26 avril 2016

L'écriture selon Bobin



Combien de mois, combien de vies
faut-il pour écrire une phrase
qui égale en puissance la beauté des choses ?
Ecrire c'est affaire de musique plus que de sens,
c'est affaire de silence plus que de musique.
Mon vrai désir ce n'était pas d'écrire, c'était de me taire.
 .
Christian Bobin
.

dimanche 24 avril 2016

Paroles d'un vieux sage

"Les plumes 51"
 
20 mots à placer : Abeille, arabesque, ambre, arpenter, automobile, abricot, actif, azimuté, s’agenouiller, anamorphose, aimer, accroche-coeur, ajouter, affirmativement, approximatif, alléchant, ambiance, ahuri, agir, abreuver.
Et une phrase : "La soif ne (vous) quitte plus."


 
Ce n'était pas prévu, mais hier soir,  
un deuxième texte m'est "venu" :
je vous le partage !
.
 
  
 
Paroles d'un vieux sage
 
Il s'agit, nous répétait le vieil homme à la peau d'ambre,
de ne pas vous laisser tenter par les offres alléchantes
qui vous assaillent en permanence...
et qui toutes, sans exception, conduisent à l'anamorphose
 de votre être essentiel...à sa déformation... 
 
Avez-vous vraiment besoin de cette nouvelle automobile,
de ce nouveau gadget ou de cette lotion au parfum d'abricot ?
 Réfléchissez bien avant de répondre affirmativement.
A quoi vous sert-il donc de butiner sans cesse,
 telle une abeille en folie, d'un désir à l'autre ?
Ces désirs toujours renouvelés,  ne sont que des accroche-cœur
 qui vous distraient de ce que voulez vraiment...
Ils vous laissent insatisfaits, ahuris, désorientés. 
 
Certes, ajouta-t-il en esquissant du doigt une arabesque,
 vous avez grandi dans cette ambiance de consommation incessante,
dans ces plaisirs approximatifs et temporaires
et vous ne connaissez rien d'autre.
 Chaque samedi, vous arpentez les rues commerçantes,
 vous vous pensez efficaces et actifs, raisonnables et organisés,
 alors que vous  êtes perdus, stressés, azimutés.
 
A force de vous agenouiller devant le Dieu Argent,
 à force de vous abreuver de publicités imbéciles,
qui vous vantent les mérites de tout ce qui est inutile,
vous ne savez plus qui vous êtes, ni où vous allez...
La soif d'avoir et de posséder ne vous quitte plus.
 
Arrêtez-vous un instant...
Regardez autour de vous...
Les oiseaux, les arbres, les fleurs...
Ouvrez vos yeux et votre cœur...
Laissez la vie vous rejoindre...vous toucher...
Ressentez...
Riez !
Ayez confiance...
Aimez !
Et soyez heureux !
Enfin...
 
La Licorne
.
(250 mots)
  




vendredi 22 avril 2016

Une si belle histoire...

Pour "Les plumes 51" d'Asphodèle :

20 mots à placer : Abeille, arabesque, ambre, arpenter, automobile, abricot, actif, azimuté, s’agenouiller, anamorphose, aimer, accroche-coeur, ajouter, affirmativement, approximatif, alléchant, ambiance, ahuri, agir, abreuver.
Et une phrase : 
"La soif ne me quittait plus."

 
 
 
 
 
 

 
 
C'était un soir d'avril, pendant les vacances de printemps. Après sept heures de route, j'avais garé l'automobile devant l'hôtel, monté les valises...j'avais baigné la poulette, je lui avais mis son  pyjama-abeille - jaune rayé de noir - et je m'étais agenouillé près de son lit, en pensant déjà au match de foot d'anthologie qui allait commencer dans une demi-heure...
Je pensais m'en tirer avec un bisou approximatif, mais...
- Dis, papa, tu me racontes une histoire ?
- Euh...c'est maman qui les raconte d'habitude, ma puce...
- Oui, mais ce soir, je voudrais que ce soit toi...
- Ah .. je vais chercher un livre, alors...
- Non, non, c'est toi qui inventes ! Allez, s'il te plaît...Papounet...
Il y a des creusements de fossettes et des battements de cils auxquels aucun père ne peut résister.
- Hum...alors, voilà ...c'est l'histoire d'une petite fille très très mignonne, avec de jolis accroche-coeur, comme toi. Elle s'habillait toujours en orange...c'est pourquoi, dans son village, on l'appelait Le petit Abricot.
-...ça me rappelle une autre histoire...
- Mais non, celle-là, c'est la mienne...bon, un jour, elle partit cueillir des fleurs dans la forêt...et elle rencontra un loup, un loup tout noir avec de grands yeux d'ambre, qui s'abreuvait à un ruisseau.
- Y'avait un agneau tout près de là ?
- Mais non, écoute donc la suite...
Le loup lui dit : "Petite, tu peux peut-être m'aider...vois-tu, cela faisait des jours et des jours que j'arpentais les sentiers de cette forêt, la faim et la soif ne me quittaient plus, j'étais harassé...j'étais épuisé...quand tout à coup, au fond d'une clairière, j'ai rencontré une grand-mère...elle était bien maigre, toute noueuse, pas très alléchante à vrai dire, mais je l'ai quand même mangée !
- Oh ! Je  la connais déjà ton histoire, Papounet...
- Attends ! Ce n'est pas fini..."Je l'ai mangée, ajouta le loup , mais ce que je ne savais pas, c'est que ce n'était pas une grand-mère ordinaire...c'était une sorcière...la sorcière Anamorphose...une sorcière qui pouvait changer de forme à volonté et qui jetait des sorts affreux à tous ceux qui l'approchaient...
- Humm...l'ambiance change, dis donc...j'ai un peu peur...
- Oui, elle était terrible, cette vieille-là, et depuis que le loup l'avait mangée...il se sentait bizarre...tantôt ahuri...incapable d'agir, tantôt hyper-actif, exubérant, totalement azimuté ..il sautait partout, .il était comme fou...et on raconte même qu'il avait acquis d'étranges pouvoirs...
- Ah oui ? Quel genre de pouvoirs ?
- Eh bien, on dit que...non, je ne peux pas te le dire...tu aurais trop peur !
- Si, si, dis-le, je suis grande maintenant !
- Sûr ? Alors, voilà : il avait le pouvoir de sortir du récit et d'apparaître dans la chambre des enfants à qui l'on raconte cette histoire...
- AAAAaaaah !
- Oui, mais je connais une façon de l'en empêcher...
- Laquelle ?
- Eh bien, si l'on répond affirmativement trois fois de suite à une question, il ne peut plus rien faire...Si tu dis OUI trois fois, tu seras protégée...et lui, il sera délivré de son sort...
- Vraiment ? Vite ! Pose-moi vite trois questions, Papounet...
- Tu es prête ?...
  Est-ce que tu as aimé mon histoire ?
- Euh...oui !
- Autant que celles de maman ?
- Hum...oui !
- Et est-ce que tu me promets que tu vas t'endormir très très vite, maintenant ?
- Oui, papa !...Je te le promets...
- Alors, petit bisou sur le front, petite arabesque sur les joues...petite caresse sur le menton...dors, petite fille...dors...le loup est délivré de son sort...tu as dit trois fois oui...c'est fini...tout va bien...dors...dors...on est les plus forts...

8h55. Pitchounette a fermé les paupières et rêve, tout sourire, d'un Petit Abricot qui nargue le méchant loup...
- Hé, hé...C'est vrai que c'est moi le plus fort...me dis-je, en appuyant juste à temps sur le bouton de la télécommande...

(645 mots)
. 
 
 
 



Ecrire à plusieurs...


Chers écrivain(e)s associé(e)s,

Le mois d'avril fut décidément placé sous le signe du "fil à suivre",
puisque, jusque dans la consigne de ce mois,
 il ne fallait pas le perdre, le fil,
afin de poursuivre une histoire, qui, de phrase en phrase,
suivait des détours aussi imprévus qu'improbables...
Dans ce jeu aussi bringuebalant que déstabilisant,
vous avez tous fait preuve d'une grande maîtrise plumesque,
ne dérapant que fort peu...
et nous gratifiant d'envolées assez réjouissantes,
 puisées à la source d'une imagination inépuisable...
J'espère que vous y avez pris
autant de plaisir que moi !
Un peu essoufflés sur la fin (et je vous comprends),
le rythme de création s'est ensuite ralenti...
et le texte D du 13 avril a été quelque peu abandonné...
(quelle idée, aussi, de commencer le 13 !)
A cette heure, il attend encore une conclusion, qui,
j'en suis sûre, ne saurait tarder...
(on en est justement...à la phrase 13 !)
Exceptionnellement,
je vous laisse donc encore quelques jours
pour le terminer...(allez...jusqu'au 26).
Merci à tou(te)s !
Et rendez-vous le premier Mai
pour un défi plus...individuel !
.
La Licorne
.
P-S : Si vous avez apprécié l'exercice,
sachez qu'il existe des sites comme
sur lesquels on peut faire ça...
plus longuement ou...plus sérieusement !
.



samedi 16 avril 2016

Mots tissés


Sur le thème : "Suivez le fil"



Prenez un mot prenez-en deux
Prenez-en cent prenez-en mille
Et croisez-les comme des fils
C'est un travail ou bien un jeu
N'ayez pas peur d'entrelacer
De mélanger, d'entremêler
Et puis soyez méticuleux
Montrez, cachez, tissez serré
Faites des essais, recommencez
Jusqu'à ce que le texte il...
Vous laisse enfin tranquille
Alors laissez-le reposer
Puis remettez sur le métier
Prenez un mot, prenez-en mille
Et croisez-les comme des fils
En une tapisserie subtile
Prenez un mot prenez-en deux
Mariez-les, faites de votre mieux
Pour qu'ils s'accordent et qu'ils s'enlacent
Et que leur harmonie fugace
Inscrive au fond des coeurs sa trace...
Laissez quand même quelques silences
Retaillez pour donner du sens
Assemblez comme il vous plaira
Et puis offrez à qui voudra !
.
.






vendredi 15 avril 2016

Fiiiii...lings

Sur le thème "Suivez le fil"


                                                           Fil rouge de l'amour
                                                           Entre deux âmes
                                                           Espoir cousu au coeur
                                                           Lien mystérieux
                                                           Imprévisible
                                                           Noué par le temps
                                                           Grâce du ciel
                                                           Secret tissé par les anges
                                                                             .

                                                           La Licorne                                                                             .



Le JEU 16 se poursuit ICI


jeudi 14 avril 2016

Fileuses


Sur le thème : "Suivez le fil"



File la laine, filent les jours...
Mais sait-elle ce qu'elle file, cette vieille aux doigts gourds ?



Connaît-elle encore l'histoire 
De la Belle qui se blessa tout en haut d'une tour
Avant de s'endormir pour cent ans et un jour ?



Se souvient-elle du mythe des trois Moires
Qui tissent, inexorables, leurs desseins
Mesurant notre vie et tranchant le destin ?




Et pense-t-elle encore à ce long fil d'amour
Qu'Ariane dans le dédale déroula pour Thésée ?



N'est-elle que Pénélope assise à son métier
Faisant et refaisant l'ouvrage sans se lasser ?



Ou est-elle sage femme
Qui telle l'araignée
Tisse patiemment la trame
Dont elle a le secret ? (*)
.
La Licorne
.





"File la laine, filent les jours
Garde ma peine et mon amour
Livre d'images des rêves lourds
Ouvre la page à l'éternel retour..."
.
 
 
(*) Lire sous le lien
 le mythe amérindien
de la femme-araignée
.
 
 

mercredi 13 avril 2016

JEU 16 : Texte collectif D: "Didier"


Règle du jeu 16 : ICI


 
 
Jamais je n'aurais cru que ce serait si facile.
Me retrouver parmi ces inconnus, qui, pas un seul instant,
n'exprimèrent de doute sur mon identité.
Il faut dire que les questions qu'ils me posaient
me facilitaient la tâche : elles incluaient déjà la réponse:
"Et votre chère maman, passe-t-elle encore ses hivers à La Valette?"
"Aimez-vous toujours autant le cinéma ?"
Ayant eu peu l'occasion et la possibilité
d'aller au cinéma, ces temps-ci,
cette dernière question me laissa un instant sans voix.
J'avalai une gorgée de café avant de répondre :
"A vrai dire, moins qu'avant...
en ce moment, je préfère la lecture..."

A travers la verrière, je voyais s'agiter en tous sens
des infirmières en blouse qui me rendaient tout chose,
et mon sentiment de malaise s'accentua...
Difficile pour moi d'avouer à ces voisins dévoués
que je n'étais pas le frère du malade...
mais son ex-compagnon !
 
Soudain, les têtes se tournèrent vers une personne,
pénétrant dans la pièce, complètement ivre.
 -Qui...c'est...celui-là ? balbutia l'homme
en me désignant du doigt.
 Je pris les devants:
 "Et vous qui êtes-vous,
pour ne pas me reconnaître ?"
Il allait me répondre...mais quelqu'un a crié :
 « Il est au plus mal, il veut voir Didier ! »
 et c'est là que je me suis aperçu
que le type bourré s'appelait comme moi,
 parce qu'on a dressé l'oreille ensemble,
et un troisième aussi s'est levé...
 
Cinq minutes plus tard, nous étions tous les trois
au chevet de Jacques, qui, malgré sa faiblesse,
semblait s'amuser de la situation.
 
- Mes Didiers...vous êtes là...
vous êtes tous venus...c'est incroyable,
ainsi...il faut maintenant
 que je vous avoue mon secret...
Voilà : depuis que j'ai quitté Paris et que j'ai déménagé
dans cette petite bourgade de province,
je me suis inventé...un frère...
que j'ai prénommé comme vous...Didier.
Vous savez que j'aime les hommes...
mais ce n'était pas très facile pour moi,
dans la famille on n'accepte pas,
alors j'ai trouvé ce stratagème,
ne sortir qu'avec des Didiers ...
mais aujourd'hui...
il n'est plus l'heure de se cacher...
ni de dissimuler...
je voulais que vous vous rencontriez
 et que vous sachiez la vérité.
 
- D'accord, allons-y ! mettons nous à table
 et dis-nous la vérité notre bon Jacques.
- Ne dites pas que je suis bon :
la vérité, c'est que j'ai toujours fait en sorte
qu'aucun de vous ne soupçonne l'existence des deux autres
et que ma succession risque d'être compliquée !
- Mais pas du tout, car, si vous en êtes d'accord,
nous allons, grâce à ce que tu vas nous laisser,
 fonder l'association des frères Didier
et aider les malades, dans le monde entier.
 
 Et c'est ainsi que fut créé l'Hospice du Cœur
dont la réputation a égalé sinon dépassé
celle des Restos du Coeur.
 
FIN
.
Auteur(e)s  :


Vous pouvez aller lire 
les textes collectifs déjà terminés ici :
.

Merci à tous les talentueux participants !
.