lundi 25 mars 2024

Printemps de guerre ?

 


Le 22 mars 1968, 142 étudiants occupent une tour de la faculté de Nanterre, à l'ouest de Paris. Ils protestent contre l'arrestation de manifestants contre la guerre du Vietnam. Le mouvement, qui porte d'autres revendications, s'amplifie, migre vers La Sorbonne et débouche sur Mai-68.

Ce jour-là (et les mois suivants), aucune réaction dans la famille. Je suis bien trop jeune pour y comprendre quoi que ce soit...et mes parents, eux, sont bien trop vieux pour s'intéresser à ce qui se passe à l'université...Mars 1968 puis Mai 1968 glisseront sur eux comme l'eau sur les plumes d'un canard. Mais toute leur vie, ils se souviendront de leur adolescence ravagée par la guerre de 39-45.

56 ans plus tard... une constatation : les guerres n'ont pas disparu...mais les opposants aux guerres... se font discrets. 

Où sont-ils les jeunes (et les moins jeunes) qui se mobilisent pour dire "Plus jamais ça" ? Où sont ceux qui pourraient rappeler qu'il n'y a jamais, jamais, jamais rien de bon à attendre d'une guerre et que celle-ci ne sème que le sang et le malheur ? Qu'aucune graine de "paix" n'a jamais germé à la suite d'un conflit armé ? Qu'il n'y a jamais de vainqueurs, mais seulement deux pays exsangues qui s'arrêtent parce qu'ils n'en peuvent plus et que leur jeunesse est décimée ? 

Se pourrait-il que l'ombre noire qui se dresse aujourd'hui porte une nouvelle casquette ? Se pourrait-il que les leçons du vingtième siècle soient déjà oubliées ? Que les mêmes erreurs reviennent encore et encore ?

Ou alors  y a-t-il quelques personnes de bon sens qui sont capables de se lever et de dire : ce n'est pas l'avenir que nous voulons, ce n'est pas l'avenir que nous souhaitons pour nous et pour nos enfants...Vos guerres ne sont pas les nôtres...VOUS décidez...et NOUS souffrons. VOUS décidez et NOUS mourons. 

Y a-t-il encore quelqu'un dans ce pays des soi-disant "libertés"...quelqu'un qui soit capable d'éteindre son téléphone diffuseur de sornettes et d'arracher son baillon ?


La Licorne


 The War That Never Ends (for the U.S. Military High Command) And It's Not the War on Terror. - Beyond Chron

 

"Je ne sais pas si c'est une qualité ou un défaut :
c'est un fait.
Je déteste la guerre.
Je refuse la guerre pour la simple raison
que la guerre est inutile.
Oui, ce simple petit mot.
Je n'ai pas d'imagination.
Pas horrible ; non, inutile, simplement.
Ce qui me frappe dans la guerre
ce n'est pas son horreur : c'est son inutilité."

.

Jean Giono



samedi 23 mars 2024

En vers...et contre tout

 

 

 

 Pour écrire un seul vers

il faut bien des années,

il faut bien des hivers,

de longues traversées,

des bonheurs, des calvaires,

des histoires fanées,

des éclats d'univers,

de folles odyssées

et des échecs sévères,

des rêves enluminés

et des jours à l'envers,

des idées cabossées

et des yeux entrouverts.

Il faut être obstiné

supporter les revers

cent fois recommencer

et puis offrir un verre

aux muses époumonées

qui soufflent de travers

juste pour t'escagasser.

Pour écrire quelques vers,

il faut se coltiner

les fâcheux, les pervers,

qui viennent te rire au nez :

"Contemplez le trouvère,

ce qu'il nous a troussé !"

   Pour écrire tous tes vers

il faut les ignorer

"Pfff ! Au diable vauvert,

les malintentionnés !"

Sans cesse persévère

sans te laisser froisser

Garde le coeur ouvert

ta mine bien taillée

et cueille la primevère

tout juste nouvelle-née.

.

La Licorne

.

 

 


mercredi 20 mars 2024

Les trois soeurs

 

Pour l'atelier Mil et Une

 
 
Les trois soeurs Dalton
Dans le grand canyon
Volent sur leur planche
En robe du dimanche
 
 Bandites de grand chemin
Dans la brume du matin
Dévorent les kilomètres
Un chapeau sur la tête
 
Comment ça, ça n'va pas ?
ça n'existe pas ?
ça n'existe pas ?
Et...pourquoi pas ??? 
.
 
La Licorne
.


lundi 18 mars 2024

Dans la maison vide

 

Pour le 188 ème Devoir du lundi

 

 

Je me souviens, moi, de cette pièce nue, c'était l'été dans le château
Je me souviens moi de cette pièce nue, c'était l'été de nos amours
Le temps n'est plus où passaient les oiseaux dans le ciel pur et sans défaut
Il a tant plu sur les toits, sur mes maux, le temps n'est plus aux troubadours

Moi dans la maison vide, dans la chambre vide, je passe mon temps à contempler
Cette pièce déserte qui était si belle et qui me rappelle une vie finie

Moi dans la maison vide, dans la chambre vide, je passe mon temps à regarder
Les oiseaux qui passent comme des menaces
Et dans cet automne, moi, je n'attends personne.

Je me souviens moi, de cette vie d'antan, de la liesse, des fêtes et des chants
Je me souviens moi, de cette vie d'antan, de chevalier, de combattant 
Et chaque soir lorsque le jour s'enfuit, j'entends la vielle de septembre
Et le passé tout en polyphonie fait son entrée dans cette chambre.

Moi dans la maison vide, dans la chambre vide, je passe la nuit à écouter
Cette mélodie, aujourd'hui finie et qui me rappelle ma belle Damoiselle

 

 

Moi dans la maison vide, dans la chambre vide je passe mon temps à regretter
Ces croisades maudites, ces années de fuite
Et je m'abandonne au tocsin qui sonne...
 
Moi dans la maison vide, dans la chambre vide, je passe mes nuits à écouter
Cette mélodie, aujourd'hui finie et qui me rappelle ma tendre Isabelle

Moi dans la maison vide, dans la chambre vide, je passe ma mort à regarder
Les corbeaux qui passent, le temps qui m'efface
Fantôme qui frissonne, je n'attends personne

 

La Licorne

 

 

 

JEU 92 : "La farce de la salle de bains" - Lilousoleil

 

 


  

La Farce de la Salle de Bains

 

Dans le cadre exigu de la salle de bains, l'homme se tenait, figé dans une posture improbable, vêtu d'un costume sombre qui semblait tout à fait déplacé dans ce lieu d'intimité. Son regard se fixait dans le miroir, où son reflet semblait le défier avec un sourire moqueur.

L'eau de la baignoire stagnait là, comme une mare abandonnée, attendant désespérément d'être libérée de sa torpeur. Des bulles d'ennui semblaient éclater à sa surface, ajoutant une touche de comédie à cette scène absurde.

Soudain, un frisson parcourut l'homme, brisant la monotonie de l'air. Il entreprit alors de se dévêtir avec une grâce maladroite, comme s'il se battait avec ses propres vêtements. Sa cravate, rebelle, semblait s'accrocher à son cou comme un enfant à sa mère le jour de la rentrée des classes.

Le regard toujours fixé sur son reflet, l'homme se mit à débattre avec ses pensées, comme s'il tentait de convaincre une audience invisible de la justesse de ses actions. Puis, dans un geste théâtral, il se précipita vers la baignoire, manquant de glisser sur le sol carrelé dans sa hâte.

Une fois assis dans la baignoire, il jeta un regard circulaire autour de lui, comme s'il s'attendait à découvrir un public dissimulé derrière le rideau de douche. Mais la seule réponse à son acte était le silence, ponctué par le doux gargouillis de l'eau s'écoulant du robinet.

 
 
 

jeudi 14 mars 2024

Chat hébété

 

Pour l'atelier Mil et Une

 

 

 

Chat blanc, chat roux,

Touriste, tout triste,

T'es peu ou prou

Hors de la piste

 Qui t'a quitté ?

Abandonné ?

Quel maître fou

T'a jeté où ?

Quel égoïste

Quel nombriliste

T'a laissé là

T'a laissé las

Seul et perdu

Comme un rebut ?

Sur le trottoir

T'attends le soir

Et dans tes yeux

S'éteint le feu.

.

La Licorne



 

 

mardi 5 mars 2024

JEU 92 : "Bain Corse Pour Pointures" - Lothar


 

 

Si vous ne savez pourquoi souvent les vieilles baignoires percées 

sont rangements de chaussures jolies. Amis, oyez donc ceci :

 

Un soir d’orage, où
le bruit du tonnerre
se mêlait à un plastiquage,
près de la maison de Dumè,
de l’île des bains,
s’envola soudain l’ennemi …

La chaussure des bassins qui,
qui
des deux clans,
sous leurs masques vendettés
était la cause, la chose

la notre …

Toi, ô Merta !

Véchju-Jacozzi
en aïeul prodigue
tel Rodrigue,
au lendemain du dimanche,
la même bouteille avait vidé,

encore,
et encore,
en cause,
en l’absence, tombé,
en la salle, en l’entrée,

et tut tous ces non, en son nom …
si tragiques.

Ma douce,
des ronces parapluies
tombent
sur notre lit,
conjuguées.

Toi, ma savate, ma sandale, ma tongue
à la langue si douce,
je t’aime, sais-tu …

Je t’aime,
sur la trace de tes pas,
sur la lignée de Puppulata
la mère de ta mère,
la pointure première.

Délavé par tes mots,
appâté doux sous tes casseroles,
sous tes semelles,
aimanté grave par tes caresses,

Ma mie,
Ma grolle d’amour,

dans la baignoire des chaussures à l’envie,
tout est possible,
je ferai fi des différences,
des apparences,
des vacances …

encore bien trop loin de nos chats ?

 

Lothar

 

 

lundi 4 mars 2024

Jeu 92 : "La Salle De Bains Du Bas" - Lothar

 

  •  
    ♪ jacuzzi vais-t-y, ou jacuzzi vais-t-y pas ♪ ?

     

     

    Pensées dans la salle de bains du haut : le temps de la réconciliation est arrivé

     

    Le long de ta ligne de fuite, hors du temps,
    Par mille flambeaux de vie aérienne,
    Tu sortis du bain, toi, mon doux printemps,
    Tel un champ de blé d’allure olympienne.

    Nue, si belle enfant, éclat de lumière,
    Lapis-lazuli bronzé, indolent,
    Tu cambrais ton dos, ma rose trémière,
    Sous le vent fripon au souffle insolent.

    Vêtue en rais d’ors, mon ange soleil,
    Ta chute de reins aux reflets de reine,
    Réveillant mes sens en simple appareil …
    Me fit te rejoindre, enfin, ma sirène.

     

    Lothar

     

     

    Mon ange soleil
     

dimanche 3 mars 2024

JEU 92 : "Baignoires d'Outre-Tombe" - AlainX

 


 

Baignoires d'outre-tombe

Gonzague de Saint-Esthète souffre depuis très longtemps d'une maladie rare. Entre confrères, on l'appelle couramment le « syndrome du vertige de l'amour de la baignoire ». Cette affection serait apparue à l'époque de la Révolution française. D'ailleurs un certain Marat était tellement épris de sa baignoire qu'il ne la quittait ni de jour, ni de nuit. Il écrivait des lettres enflammées à sa copine Charlotte pour lui demander un amour de feu qui hélas se noyait dans l'eau de la baignoire. Charlotte se sentant tellement délaissée au profit de cette micro-piscine qu'elle finit par commettre l'irréparable en ne manifestant plus sa flamme pour lui, mais sa lame qu'elle lui enfonça jusqu'au fond du cœur. C'est dire si c'était passionnel.

La symptomatique de Gonzague est tout autre. Son syndrome comporte une dimension mystique depuis qu'il a mis de l'eau bénite dans son bain. Il a d'ailleurs écrit une sorte de psaume religieux :      « Du fond de ma baignoire, je crie vers toi Seigneur » qui comprend pas moins de 666 vers dans la version initiale. Diable ! Ça fait beaucoup. Satan l'habite.

C'est pour lui un refuge sécure où il est en cure de manière permanente. Un de mes éminents confrères estime que c'est le mieux pour lui et, ajoute-t-il, pour mes honoraires également. Personnellement je pense qu'il serait préférable qu'il soit en peignoir dans sa baignoire, là au moins ça rime… à quelque chose. Mais, nul ne l'ignore, les querelles au sein de la « Faculté de mes deux cygnes » prennent leur envol très fréquemment.

Personnellement ma déontologie m'oblige à aviser clairement Gonzague des risques qu'il encourt en raison du principe médical que chacun connaît : «Tout corps plongé dans une baignoire ne doit pas profiter de ce moment pour changer une ampoule ». Ainsi que l'a démontré le professeur émérite Claude François en payant de sa personne.

Enfin bref, on ne va pas constamment épiloguer sur le cas de Gonzague de Saint-Esthète. Pour me distraire une amie délicate m'invite pour une opération à l'opéra. Nous serons en tête-à-tête dans sa baignoire au premier balcon. Je vous raconterai la suite dans ma salle de bain.

  

AlainX

 

 

 

samedi 2 mars 2024

AI et Jeu 92 : "La salle de bains" - La Licorne

 

 

- Driiiing !

- Mince, c'est Jérémy ! Cache-toi !

Je prends ma veste et j'ouvre la première porte que je trouve : celle de la salle de bains. Je la ferme à double tour et juste après, j'entends, de loin, une voix grave et deux voix aiguës.

- Chérie ! La maîtresse des jumeaux est malade ! Je te les ramène pour l'après-midi...une chance que tu ne travailles pas aujourd'hui. Allez, bisous, mon amour ! A ce soir !

 - Maman ! Maman ! On n'a pas école ! Génial ! On peut jouer avec les jeux vidéo...? S'il te plaît !

C'est bien ma veine. Pour une fois qu'on se retrouve chez elle...et pas chez moi, il faut que le plan foire. Non, mais comment est-ce que je vais sortir d'ici ? Il faut traverser tout l'appartement pour accéder à la porte d'entrée. Et la fenêtre de la salle de bains est minuscule. Même un enfant y resterait coincé. A propos d'enfants, ceux de Marlène ont déjà huit ans. L'âge où l'on ne peut plus leur faire croire n'importe quoi. Je les entends se chamailler, dans le couloir. Et j'entends Marlène qui fait tout ce qu'elle peut pour les calmer. 

Hum... la fenêtre donne directement sur la rue, quelqu'un pourrait me voir.  Je vais m'allonger dans la baignoire, c'est plus prudent. Aïe, zut, je me suis cogné ! Il manque au moins cinquante centimètres à cette foutue baignoire, je suis obligé de plier les genoux, impossible de m'étendre complètement. C'est malin, j'ai mal au crâne, maintenant. Voyons si je trouve un cachet de paracétamol dans la pharmacie...Ouais, y' a une plaquette qui traîne. J'en prends deux, faut bien ça. 

Je me rallonge doucement en prenant mes précautions...et j'écoute la discussion dans la pièce d'à côté. Les deux garnements ont refusé la proposition de leur mère d'aller jouer au foot dans le jardin, ils tiennent absolument à rester dans le salon devant leur écran de jeux. Je sens que l'après-midi va être longue...soyons patient... attendons que Marlène trouve une occasion de me libérer, en toute discrétion...

Résigné, je contemple le plafond. Pas grand-chose à voir à part la bouche d'aération. Mais c'est bizarre, j'ai l'impression qu'elle bouge. Oui, elle bouge ! Une impression de mal de mer m'envahit. Ouh là ! Ma vue se brouille. Dans mon bateau blanc, emporté par une inexplicable calenture, je dérive peu à peu...et je divague. 

Des images se mettent à défiler à toute vitesse devant mes yeux. Un flot d'images. Des images floues, hachées, agitées...comme celles d'un antique phénakistiscope...

Incroyable ! Je vois plusieurs créatures étranges surgir de l'océan. Toutes plus extraordinaires les unes que les autres. Il y a surtout une sorte de dragon des mers, vert, à la gueule immense...qui me poursuit...obstinément...et une jolie sirène, qui cherche à l'éloigner, à faire diversion. Elle virevolte habilement à droite, à gauche, entre deux eaux, tout en me lançant des regards inquiets...A un moment donné, elle s'approche tout près...tout près...Ses yeux bleus penchés sur moi, m'attirent...et m'hypnotisent...

- Eh, Sam ! Secoue-toi !  Réveille-toi ! Qu'est-ce que tu as avalé ?  Du Dictame ? Deux ? Mais ça va pas ? La dose, c'est un demi-cachet, pas plus ! Sinon, ça provoque des hallucinations ! 

Marlène n'hésite pas une seconde : elle prend la douchette et me passe la tête sous l'eau froide. L'effet est radical. Je sors de ma torpeur...et de ma baignoire.  

- Lève-toi...vite. Les garçons sont partis chez un ami. Mais Jérémy se pointe dans dix minutes. S'il te voit ici, ça va faire un drame.

Un drame ? Le drame, on baigne déjà dedans, non ? C'est ce que je pense en tout cas, en sortant dehors, dégoulinant et transi. 

Une chose est sûre : Andersen ne connaissait rien à l'amour. C'est Ulysse qui avait raison.


La Licorne

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J'ai (entre)mêlé deux consignes ...


La consigne de l'Agenda Ironique de mars

chez Toutlopéra


Sur le thème "Les créatures fantastiques"

il fallait placer les mots rares suivants :

calenture, dictame et phénakistiscope

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Et la consigne du Jeu 92 :

ICI

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vendredi 1 mars 2024

JEU 92 : "La salle de bains"



- Atelier d'écriture pour le mois de mars -

 

Il s'agira ce mois-ci, si vous le voulez bien 
 
et si le printemps vous laisse quelques loisirs, 
 
de créer un texte
 
directement inspiré de cette image :

 


 
Titre associé :
 

de Jean-Philippe Toussaint

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Concernant le titre de livre , 

vous pouvez , comme d'habitude :


- Soit placer les mots de ce titre dans votre texte


- Soit faire en sorte que ce titre de livre 

soit aussi le titre de votre texte


- Soit, troisième et dernière possibilité, 

faire référence, tout au long du texte, 

au contenu du livre en question


 

Envoi à undeuxtrois4@orange.fr

avant le 21 mars 2024

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La Licorne