mardi 26 février 2019

JEU 43 : Remerciements...animés




Un énorme MERCI 
pour vos participations de ce mois-ci, 
qui furent de qualité...





C'est Célestine qui, vaillamment,
 s'est lancée la première...
en interpellant sans complexe 
(et elle n'a pas à en avoir)
l'un des plus grands écrivains français :
le prénommé Victor, 
grand défenseur des plus misérables
et très attaché aux droits et aux libertés...
que notre France d'aujourd'hui,
de toute évidence,
malmène de plus en plus...

Elle lui a parlé, avec ses mots à elle 
(et avec ceux de notre président, 
puisque c'était le challenge)
 de notre actualité "brûlante"...
Espérons qu'elle sera entendue...


  

 ..........




Puis ce fut Andréa qui nous tricota un texte
aussi touffu que profond, 
une conversation à bâtons rompus 
entre deux mamies, Madeleine et Léonie,
qui, derrière leurs binocles rondes, 
voient le monde  tel qu'il est,
tel qu'il était et tel qu'il sera...

C'est avec leur malice coutumière
qu'elles nous ont emmenés
 dans une réflexion flamboyante
digne des plus grands philosophes...
remontant même, dans leur élan enthousiaste,
 jusqu'au Big Bang.



 
Enfin, terminant la course, 
 juste "sur le fil", 
un ou deux jours avant la date limite,
nous eûmes la participation 
de Dodo, faux paresseux
mais vrai perfectionniste, 
qui, lui, tricota des deux gambettes
pour relever trois défis simultanés
(auquel il trouva bon d'en ajouter un quatrième)...


Quel est son secret pour réussir de tels tours de force ?
Ne le répétez pas trop, 
mais je soupçonne une petite prise d'EPO :
Expérience
Perspicacité
Opiniâtreté





P-S : De mon côté, pas de dopage, 
mais, comme vous l'avez sans doute remarqué
un beau plagiat ...
puisque je me suis permise de copier...
sans autorisation, 
le style des (ex)remerciements
des "Plumes d'Asphodèle"...

Petit clin d'oeil...nostalgique...
accompagné
d'un gros bisou à vous tou(te)s !

.

La Licorne



mercredi 20 février 2019

JEU 43 : J'vous ai apporté des bonbons...



 Pour le jeu 43 
et l'atelier "Mil et Une"
 


Quand je l'ai vu arriver, le grand ballot, avec son petit ballotin, je me suis dit, in petto, qu'il allait me refaire le coup de Brel : "J'vous ai apporté des bonbons, parce que les fleurs, c'est périssable...". 

Toujours la même antienne...Cela fait des mois qu'il cherche une occasion de m'aborder, et, à chaque fois que l'on se croise dans un couloir, il fait un saut de cabri et part dans une logorrhée incompréhensible, un galimatias de mots sans suite...avant de s'excuser et de repartir, penaud, dans son bureau. 

Gaëtan, c'est un peu le Gaston Lagaffe de la société : rêveur,  gaffeur, légèrement fainéant, réfractaire à l'effort, roi des carabistouilles et  de la poudre de perlimpinpin...
Mais voilà : c'est le neveu du patron, alors on fait tous attention de ne pas trop le froisser. Le voilà qui  se dirige droit vers moi, avec la bouche en coeur et une main dans le dos, comme s'il venait de commettre un larcin.

S'il savait, le pauvre, que je me suis pacsée le mois dernier... la situation est on ne peut plus croquignolesque. Dans un borborygme inaudible, il me tend un minuscule paquet. Emballé dans du kraft, le paquet !  Faute de goût impardonnable, me dis-je, surtout pour la Saint-Valentin. Je le retourne et je découvre la petite phrase ...Je bredouille un merci tout en pensant que les vendeurs ont parfois un sacré sens de l'humour...

Et puis je reste plantée là, bien embarrassée.
J'espère une catastrophe, un tremblement de terre, une explosion...n'importe quel événement violent et disruptif qui viendrait  mettre un terme à mon embarras. Mais rien ne se passe. S'égrènent alors les trente secondes les plus longues de ma vie. 

"C'est gentil à vous...il ne fallait pas..." je bafouille, comme une gourde,  les yeux sur mes souliers. Comment lui avouer que la surprise n'en est pas une... pour la bonne raison que le cadeau, je l'avais vu depuis la première seconde par le truchement du miroir placé derrière lui ? Et comment lui annoncer que j'ai quelqu'un dans ma vie ?

Allez, courage ! 
"Gaëtan, il faut que je vous dise..." 
Je me décide à relever la tête : il n'est plus là. 
Mince ! Il devait être aussi gêné que moi...il s'est éclipsé pour ne pas avoir à s'expliquer. 
Hum...la timidité a du bon, parfois...cela me laisse le temps de trouver mes mots 
et de lui envoyer un SMS.

Je vais attendre un peu pour ouvrir le paquet.
Je l'ouvrirai chez moi, ce soir....en toute discrétion.
Au toucher, je sens un truc en forme de coeur.
M'étonnerait pas qu'il soit rose bonbon...
.
La Licorne
.

Pour Mil et Une, il fallait écrire un texte en rapport avec l'image et placer le mot SMS.


 

mardi 19 février 2019

AI et Jeu 43 : Eviter la chute !



 
Léobille rêve : deux bicyclettes filent sur le chemin qui se tortille d’aise sous le chatouillis caoutchouteux de leur pneu à la gomme. Sur les talus, les arbres se poussent pour éviter les circonvolutions tortillonneuses du chemin qui les bousculent – les circonvolutions – en grognant – les arbres. Fières, les deux cyclettes ne prêtent pas attention à ce galimatias et filent en raison inverse du carré du défilement du développement de la circonférence de leur roues sur le linéaire du chemin, et en vrombissant. Surpris, Léobille demande au Major fièrement perché  sur l’autre selle :
« En raison inverse du carré ? »
– Oui, parce qu’elles sont rondes, les roues : c’est donc l’inverse du carré qui s’applique ».

Léobille a le temps de voir, perché sur un arbre du talus, un corbeau ; le piaf, interloqué par la réponse savante du cycliste, ouvre un large bec ébaubi ; il regarde son fromage qui, libéré, délivré, ne tombe pourtant pas. Il a évité la chute. En voilà un qui n’est pas prêt de se faire larciner par le renard.

De la saynète entraperçue et sitôt disparue, le Major pérore doctement : « Éviter la chute, d’accord, mais laquelle ? La chute des anges rebelles ? Une belle bande de réfractaires ! Et si on croit la Bible, il est un peu tard pour l’éviter, et puis cette chute-là rentre dans le plan de Dieu, non ? Avoue que ça serait ballot d’aller contre. Alors celle de l’empire romain ? Même pas en rêve : tout un tas de fainéants qui n’ont même pas inventé la rustine ! Cela dit, éviter la chute, c’est la meilleure façon pour un gromancier de tenir la distance, de pondre de bons gros romans bien gras… »

Léobille n’écoute plus les carabistouilles de son compagnon : il rêve à la belle Pelisse qu’ils doivent rejoindre à la surprise partie, tout en récitant in petto une page du Vomi qu’il conjugue à tous les temps de l’imparfait. En effet, son végétalocipède issu des meilleurs serres de l’Haÿe-les-Roses a depuis longtemps délaissé l’énergie médiocre du mollet humain pour se convertir à l’énergie grammaticale. Il lui faut donc conjuguer, accorder, déclinaisonner et patin-couffin jusqu’au bout du chemin sous peine de végéter sur le bord de la route. Voilà pourquoi ses fontes sont chargées des œuvres complexes de Jean-Sol Patre. Il y a des jours où il envie le Major qui, armé d’une triviale cyclette à pédalier, mollète fièrement et ne parle que quand il veut – c’est-à-dire tout le temps.

Pour faire mentir le rêve de Léobille, voilà le Major qui se tait et glisse un disque sur le plateau de la fourche avant, celle qui est équipée d’un saphir : en échange d’un bon coup de pédale (l’idéal est d’assurer un quarante-cinq tours bien régulier), et par le truchement de deux petits hauts parleurs reliés par un circuit disruptif ad-hoc il va pouvoir finir la ballade en écoutant un petit jazz pas piqué des hannetons.

Las, la côte s’obstine à grimper le long de la colline qui ne fait rien qu’à se dérober sous la route, et le jazz coince sous l’effort ; les clarinettes grincent et la trompinette barrit plaintivement. Dérangé dans sa quête amoureuse (il voit l’image de sa belle dans le ciel, dans les nuages, dans les arbres et dans les feuilles, dans les herbes et dans les champs et jusque dans les branchettes de son guidon), l’oreille écorchée par les couinements plaintifs, Léobille gémit : « Pelisse partout, justesse nulle part ».

Indifférent au tohu-bohu, le Major reprend son antienne : « Si c’est la chute de la pluie qu’il faut éviter, il y a plusieurs façons : si ça tombe léger, des sauts de cabri suffisent pour passer entre les gouttes ; si ça drache en logorrhée, il n’y a pas de perlimpinpin qui tienne : faut s’arrêter et sortir le parapluie ; mais là, on n’avance plus. »

Quoi disant, il pose le pied à côté de son vélo, retire sa casquette à trois pans d’un geste coquet et fait un petit bond habile en hurlant à l’adresse de Léobille :
 « Le meilleur moyen d’éviter la chute des cheveux, c’est de faire un pas de côté. »
.
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samedi 9 février 2019

JEU 43 : Big Bang




Big Bang
Madeleine et Léonie



– (in petto) "Ils avaient pensé avec quelque raison qu’il n’est pas de punition plus terrible que le travail inutile et sans espoir " .

Léonie


Quels crétins, ces humains. Le bordel qui règne sur la planète ne leur suffit pas, désormais l’espace est devenu un vrai bric-à-broc. C’est bien beau d’envoyer des sondes, des satellites et autres objets mi-cariens mi-robolants dans l’espace…

 – (même jeu) « Si ce mythe est tragique, c’est que son héros est conscient. Où serait en effet sa peine, si à chaque pas l’espoir de réussir le soutenait ? » (S’adressant à Léonie). Oh, tu pourrais lire ou chanter in petto, que diable !
– Tu me fatigues avec tes antiennes !
– (même jeu) " Les mythes sont faits pour que l’imagination les anime " .
– Mais comment vont-ils éliminer tous ces débris qui flottent au-dessus de nos têtes ? Avec de la poudre de perlimpinpin ? L’espace est devenu un vrai dépotoir. On met un pognon de dingue dans ces bibelots ! Mais à quelle fin ?
– (à voix haute) « Je ne sais pas si ce monde a un sens qui le dépasse. Mais je sais que je ne connais pas ce sens et qu’il m’est impossible pour le moment de le connaître. »
– Ah ah, quelle blague ! Et quand bien même tout ce cirque aurait une once de sens (que dis-je, une once… un micro-nanogramme de sens !), qu’adviendrait-il de l’être humain ? Rien. Il continuerait de vaquer à ses occupations, tranquillement, comme si de rien n’était.
.
– (toujours à haute voix) " Le bonheur et l’absurde sont deux fils de la même terre. Ils sont inséparables. L’erreur serait de dire que le bonheur naît forcément de la découverte absurde. Il arrive aussi bien que le sentiment de l’absurde naisse du bonheur " .
– (avec un sourire de satisfaction) Par bonheur, je ne suis qu’un personnage de fiction.
– (in petto) " L’ouvrier d’aujourd’hui travaille, tous les jours de sa vie, aux mêmes tâches et ce destin n’est pas moins absurde. Mais il n’est tragique qu’aux rares moments où il devient conscient ".

– (soudain, un doute tragico-absurde s’empare de son esprit). Saperlotte, suis-je réellement un être de fiction ? La question mérite d’être posée. Au fond, par quel truchement disruptif peut-on affirmer sans ambages que je suis née dans l’esprit croquignolesque et notablement humain de l’aut’e zigue alias Andrea Machin ?

– (même jeu) " Il n’est pas de destin qui ne se surmonte par le mépris "  .

– C’est vrai, quoi. Tout le monde est persuadé qu’Edmond Dantès a séjourné au Château d’If alors que tout le monde a oublié que Mirabeau y a été emprisonné. C’est tout de même ballot, non ? Qu’est-ce que cela signifie ? (elle se tourne vers Madeleine) Eh, vieille branche, d’après toi, qu’est-ce qui fait l’ipséité d’Edmond Dantès, de Leonard de Vinci ou d’Emma Bovary ? Pourquoi les humains pensent-ils que ces personnages ont réellement existé ?
– (regard à la Bette Davis). Eh bien, on peut dire que tu pratiques le saut de cabri avec aisance ! Tu en as fini avec ton abrutissante logorrhée? Quel galimatias ! C’est toi qu’on devrait placer sur orbite ! (un temps) Qu’est-ce que tu veux que je te dise ?
– Ah ! Tu bottes en couche !
– Point du tout. A la fin de l’envoi, je louche. Où en étais-je ? Ah oui, eh bien, relis tes classiques ou consulte des spécialistes ! Ils sont légion. Le professeur Tournesol, Hercule Poirot, Umberto Eco pourront éclairer ta caverne. George Orwell, George Sand ou même Georges Vinteuil dont la biographie vient de sortir (*)…
– Mieux ! Un agent-double, Cyrano de Bergerac !

– Écoute, on ne va pas faire la liste de tout le gratin dauphinois et de Navarre… (un temps) Entre nous, ne penses-tu pas que, quelle que soit notre nature – chimérique, infrangible ou historique, nous sommes toutes et tous des personnages en quête d’auteur ?
– # platonversusdumbledore ! Réagissez !

– (avec gravité) Fruit d’un accident absurde – qu’il est convenu d’appeler le BigEt-en-même-temps-Bang, modèle cosmo-logico-économique controversé – d’un phénomène insondable, l’évolution, l’être humain est pétri de paradoxes, capable du meilleur comme du pire.
– Mesdames et Messieurs, c’était la minute philo de Madeleine. Ah ah ah ! Tu as trouvé ça toute seule ?! Attention, roulement de tambour… (elle imite la voix doucereuse de Madeleine avec l’intonation de Sarah Bernhardt) : L’Homme sait qu’il va mourir mais il se conduit comme s’il l’ignorait.
– Pauvre nodocéphale. Écoute plutôt. « Ce monde en lui-même n’est pas raisonnable, c’est tout ce qu’on peut en dire. Mais ce qui est absurde, c’est la confrontation de cet irrationnel et de ce désir éperdu de clarté dont l’appel résonne au plus profond de l’Homme. » (elle relit lentement la phrase).
– Oui, enfin… faut pas raconter des cracks. Ce n’est pas parce qu’il nous faut imaginer Sisyphe heureux qu’Antoine Roquentin n’aura plus jamais la nausée. Ça, c’est de la pipe.
– Pour toutes réclamations, leonie@carabistouilles. Crois-moi, l’être humain est gorgé de ressources. Aie confiance. Un esprit éclairé découvrira bientôt le moyen d’envoyer des nettoyeurs chargés de réduire en poussière d’étoile la pollution orbitale. C’est une question de temps, d’audace et de maïeutique.
– Pendant ce temps-là, la danse macabre kafkaïenne des fainéants, flibustiers et autres réfractaires a encore de beaux jours devant elle.






Madeleine et Léo 2019


N.B. Les passages cités en bleu sont extraits du Mythe de Sisyphe d’Albert Camus, 1942.(*) La vraie vie de Vinteuil, Jérôme Bastianelli, Grasset, 2019.






vendredi 8 février 2019

Escapade printanière



Les trente élèves et leurs correspondants venaient de partir, entre deux fous rires, pour la grande foire régionale qui battait son plein ce samedi. Elle les avait regardés s'éloigner pendant de longues minutes, infiniment soulagée de ne pas avoir à les accompagner. A vrai dire, elle n'avait jamais compris cette frénésie commerciale, cette boulimie de sorties. Qu'allaient-ils faire, tous ces jeunes de quinze ans, au milieu de stands vétustes qui vendaient du vin, des piscines ou des boiseries ? Mystère.

Pour elle, le week-end, c'était la pause sacrée. Le moment de respirer enfin, de s'offrir du temps libre, sans aucune contrainte...et surtout sans penser au collège.
Allongée sur l'herbe, les doigts de pieds en éventail...juste occupée à observer les fourmis , à écouter les oiseaux, un livre à la main...cela suffisait à son bonheur.
Mais ce n'était pas, bien sûr, ce qu'elle avait dit à ses collègues...elle avait dû inventer une excuse...une pseudo manifestation au centre-ville...il y en avait tellement, des manifs,  ces derniers temps, qu'elle n'avait même pas dû préciser quelles étaient ses revendications...on l'avait crue sur parole.

Mademoiselle Charmier s'était immédiatement proposée pour la remplacer et je crois qu'elle n'était pas mécontente, au fond, de saisir l'occasion de passer l'après-midi en compagnie du prof de maths à la petite barbichette bien taillée.
Tout était donc pour le mieux dans le meilleur des mondes. La journée s'annonçait ensoleillée, le grand parc, de l'autre côté de la ville, étalait son vert printemps...et elle venait de commencer un roman  palpitant. Le temps de se procurer une tenue de camouflage (grand chapeau de paille et lunettes noires)...et elle s'en irait fringante et insouciante ...à la foire aux papillons .

La Licorne


Pour l'atelier "Treize à la douzaine" d'Annick SB

Il fallait placer les douze mots suivants :

1  correspondant
2  piscine
3  vétuste
4  sacré
5  revendication
6  boulimie
7  élève
8  pause
9  boiserie
10  éventail
11  fourmi
12  respirer

 et le 13ème pour le thème : foire


lundi 4 février 2019

JEU 43 : Lettre à Victor


  Lettre à Victor


Ah, mon brave Totor, si tu voyais ta France, dans quel galimatias elle se débat…

 Ce siècle a dix neuf-ans, l’âge des fleurs et du printemps, et pourtant il s’enlise dans une sorte d’hiver social interminable et noir. Tous les dés sont pipés, les arcanes du Pouvoir et de la Finance l’ont définitivement ficelé comme une paupiette.


 Du coup, le citoyen lambda, et même l’alpha ou l’oméga, ne comprennent plus grand-chose dans ce grand flou artistiquement entretenu, dans la logorrhée lénifiante des politiques de bâbord comme de tribord. La coque prend l’eau. Et ce n’est pas la poudre de perlimpinpin de leurs promesses élimées, qui changera la donne. Qui fera oublier leurs larcins et leurs arnaques.

Tiens, ce matin par exemple, c’est ballot, j’étais partie à petits sauts de cabri, au vent aigre de janvier mais le cœur au chaud, ayant troqué la nuisette à fines bretelles contre la veste en mouton retourné et l’écharpe en cachemire. Je pensais musarder au marché, échanger quelques calembredaines croquignolesques avec les marchands de primeurs. M’acheter un petit poulet fermier rôti dans sa peau,  que je savourais déjà in petto, en salivant.

 Ah ça, pour du poulet, j’en ai vu…des dizaines, des centaines de poulets en batteries à chaque carrefour.


Ce que j’ai vu, c’est un centre-ville déserté, décimé, barricadé frileusement, derrière des cordons de gens en armes, et des planches en contreplaqué. Ça m’a mise à l’envers. Au trente-sixième dessous.  J’ai frémi. On aurait dit le tréfonds de la Roumanie du temps du Rideau de Fer.

Tu ne reconnaîtrais plus ton pays, mon vieil Hugo. Où est passée sa tradition de  contestation subversive et éclairée, héritée en droite ligne des Lumières ? Que deviennent les acquis sociaux et les libertés individuelles, passées au tarabiscot de la loi du Marché ? Et le droit de manifester ? Quelles carabistouilles va-t-on encore nous faire avaler, comme des fèves amères, en montant soigneusement des pans entiers de la population les uns contre les autres ? En traitant les citoyens de fainéants et de réfractaires ? En brouillant les cartes jusqu’à ce que l’on ne sache plus qui se bat contre quoi ? En assommant, par le truchement du gant de boxe sécuritaire et paternaliste, la petite puce de la Liberté.

Je t’affole peut-être inutilement, toi qui repose en paix au panthéon avec Simone Veil, Zola, Jaurès et quelques autres… je trouve simplement que c’est grave ce qui se passe. C’est disruptif, oui, mais avec notre histoire de peuple libre. Et le pire, c’est que personne ne s’en aperçoit, ou presque.




 •.¸¸.•*`*•.¸¸

vendredi 1 février 2019

JEU 43 : Expressions macroniennes



 
 
Croquignol, un des "pieds Nickelés"...
a donné naissance à l'adjectif "croquignolesque"...




L'hymne national et l'horoscope
ne semblent pas vous avoir inspirés...
plus que ça.
Je reviens donc à un jeu plus "classique"
(du moins dans sa forme) :
le texte avec mots imposés. 

Mais attention : 
les mots à placer ont  un point commun :
ils font tous partie du vocabulaire
assez particulier et légèrement rétro parfois, 
de notre cher Président.

Voici donc un florilège 
les plus remarquées :

croquignolesque, 
poudre de perlimpinpin, 
galimatias, truchement, larcin, 
ballot, saut de cabri,
fainéants, réfractaires, 
logorrhée, antienne, in petto,
disruptif, carabistouilles ...

A vous de mixer le tout
dans un texte qui nous réjouira...
et "en même temps"  nous surprendra. ;-)
Je vous en sens parfaitement  capables !

Le thème est libre.

Envoi à undeuxtrois4@orange.fr
avant le 21 février 2019

La Licorne
.

(Pour une fois, je lance le jeu avec un peu d'avance...
ça vous donne  un peu de temps pour réfléchir...
mais je ne publierai rien avant le 1er)