lundi 28 décembre 2020

JEU 62 : Dans le hameau

 



Dans le hameau …


La première fois que je l’ai vu, elle portait un chat dans ses bras, un gros matou tigré très beau et qui avait l’air câlin.

Elle n’a pas vu tout de suite que je l’observais.

C’était étrange. Une ambiance à la fois douce et glacée. Une atmosphère de décembre…

La neige tombait à gros flocons ; elle était en pantoufles, dans l’allée, avec cet énorme chat dans les bras ; ce qui m’a surpris, c’est qu’elle ne bougeait pas ; elle ne semblait pas pressée de rentrer et le chat non plus ne manifestait pas d’impatience.

Quand le réverbère s’est éteint, elle a fait demi-tour lentement et est rentrée chez elle laissant le matou sur les bûches. Pourtant il faisait vraiment froid.


Il habite en face de chez moi.

Je sais qu’il me regarde derrière sa fenêtre chaque matin quand je câline Frimousse qui préfère dormir sur le tas de bois été comme hiver.

J’aimerais bien savoir d’où il vient et pourquoi il a emménagé dans cette vieille maison qui est restée inoccupée tant d’années.

Peut-être que c’est le fils de Jeanne ?

Cela fait maintenant un mois qu’il loge ici. J’espère qu’il n’a pas froid car je ne vois aucune fumée sortir de sa cheminée.

Ils ne se parlent pas mais je sens qu’il se cherchent.

Elle, toujours un peu inquiète, ne comprend pas qu’il ait choisi ce hameau pour venir passer sa retraite.

Lui, très timide n’ose pas aller se présenter à sa vieille voisine ; il se souvient de ce qu’on disait d’elle jadis mais il veut oublier les ragots et se fondre dans le silence.

Je crois qu’ils attendent quelque chose de moi.

Oui, c’est sûrement ça.

Demain j’irai me cacher dans la cave de l’inconnu et elle sera bien obligée de traverser la route pour me récupérer chez lui…


AnnickSB





mercredi 2 décembre 2020

Jeu de décembre : Il était une deuxième fois...;-)

 


 

Le mois de novembre
a démarré très doucement...
Vous m'avez envoyé vos textes 
un peu plus tardivement que d'habitude...
.
 
Mais je ne vous en veux pas, car, à vrai dire, 
le temps passe à une vitesse "folle" ...
moi-même, je n'ai pas trouvé le temps de participer !

.

Alors, étant donné les circonstances,
j'ai décidé de vous laisser un peu plus de temps...

Nous prolongerons donc, 
si vous le voulez bien, le Jeu 62
pendant le mois de décembre...
 (consignes sous le lien)
 
Merci encore aux trois participantes de novembre
qui nous ont envoyé de "petites merveilles"
pleines de finesse, d'imagination,
et d'humour...


 Et amitiés à tou(te)s  !

.

La Licorne




samedi 28 novembre 2020

JEU 62 : La cigale, la fourmi et monsieur de La Fontaine

 

La fourmi

Monsieur le commissaire, je viens déposer plainte contre ma voisine la cigale. Quelle gale celle-là ! J’étais tranquille dans ma maisonnette, je passais comme tous les jours, un coup de balai sinon ça colle de partout, c’est bon les pucerons mais leur miellat, quelle poisse.

Tout à coup par la fenêtre j’ai vu arriver une mendiante aux ailes défraichies et pendantes, la tête du jour de l’an avec des antennes frisées comme vos moustaches. Elle criait des borborygmes à faire pâlir le capitaine Haddock.

Je l’ai reconnu aussitôt, c’est du harcèlement, Monsieur le commissaire, elle vient chaque année me réclamer des grains d’ellébore, de millet ou de n’importe quoi pour subsister. Je le sais, je l’ai déjà envoyée danser ! Tout l’été, elle chante jusqu’à plus soif nuit et jour. Enfin elle chante, elle grince comme un crincrin de l’avant-guerre de 14. C’est une drôline, elle attire les mâles et hop ! c’est parti pour un tour. Mais faire des provisions ; jamais !  Elle s’est pris un coup de balai au fesses et puis c’est tout.

 

 

La cigale

Monsieur le commissaire, je viens déposer une plainte contre ma voisine la fourmi qui m’a chassée de chez elle avec perte et fracas et surtout un bleu aux fesses.

Vous pourrez constater par vous-même, monsieur le commissaire. J’étais tranquille peinarde et j’allais à tout venant cet été faisant clin d’œil à qui voulait bien entendre mes chansons. Je ne faisais point de mal. Seulement je n’ai pas eu le temps de faire mes provisions d’hiver et me voilà SDF. Le compagnon que j’avais trouvé m’a fichue dehors.

Triste et dépitée, les ailes en berne et les antennes en bataille, je suis allée, comme chaque année, chez ma voisine la fourmi pour qu’elle m’aide à passer l’hiver. Je sais bien qu’elle refuse toujours mais on ne sait jamais. Ses placards regorgent de nourriture. Je lui ai demandé quelques grains pour subsister, ne pas mourir de faim jusqu’à la saison nouvelle. Pas moyen, elle m’a traité de pouffiasse et d’autre chose que ne n’ose pas vous répéter. Elle a osé me dire qu’après avoir chanté j’avais qu’à aller danser, que les bastringues ne manquent pas. Elle est jalouse car sur le plan mec, elle n’en a pas beaucoup.  Et C’est là que sans raison elle m’a flanqué un coup de balai en plein dans les miches.

Voilà monsieur le commissaire.

 

 

Le commissaire La Fontaine

 Encore ces deux furies. Quelles harpies ces mégères. Chaque année c’est le même refrain. Ces donzelles viennent tour à tour se plaindre l’une de l’autre… Elles me chauffent les oreilles. Elles peuvent pas se ne se kiffer !  D’accord mais elles me les brisent menu menu.

Monsieur le commissaire, elle m’a fait ci , monsieur le commissaire elle m’a fait ça ! Oh oh oh moi je suis là pour arrêter les voleurs pas pour régler les querelles de clocher. L’une veut faire danser l’autre et l’autre fait la manche sans aucun espoir. L’une remplit ses rayons de bouffe et l’autre ne pense qu’à lui piquer.

Ah bon sang mais c’est bien sûr ! Raminagrobis, à vous de jouer mon vieux !

 

Lilousoleil

 

 

 

dimanche 22 novembre 2020

JEU 62 : Le voyageur aux yeux de ciel

 





 
Nous


« Emmène-moi dans un endroit où nous ne sommes jamais allés ensemble » dis-je soudain sur un de ces coups de coeur dont j'ai le secret, alors que nous rentrions d'un déplacement coché 2 sur l'attestation dérogatoire.
Aussitôt, le soleil de mes nuits, qui ne sait rien me refuser, d'un adroit coup de volant, bifurque séance tenante sur une route secondaire. Nous débouchons effectivement dans un lieu inconnu de moi, peuplé de grands arbres et de verts pâturages.
Ce jardin idyllique entoure un long bâtiment un peu austère qui ressemble à un lieu de retraite spirituelle. C'en est un, c'est vrai, et j'aperçois des silhouettes de moines et de religieuses marchant d'un pas méditatif entre les frondaisons.
A côté d'un verger de dessin animé japonais, un bâtiment plus modeste. « Vente de pommes » est-il annoncé sur un écriteau.
Et sur le pas de la porte, un homme nous ouvre les bras.
« Je vous attendais » semblent dire ses yeux rieurs, d'un bleu pâle admirable, et emplis de bonté espiègle. La conversation s'engage, comme si nous nous connaissions de longue date.
Il se présente comme voyageur itinérant, ou vagabond par choix depuis toujours.
Oui, par choix, c'est ce qui rend le bonhomme fascinant, détonnant dans un monde calibré en froides étiquettes pour lequel il ne serait qu'un SDF.
Ses pas l'ont mené dans ce lieu, les religieux l'ont accueilli, lui offrant une place de jardinier factotum, il a saisi l'occasion de se poser pour une escale un peu plus longue.
Nous parlons herboristerie, jardinage et philosophie. Les canards chinois glissent lentement sur l'étang. Un chat dort au soleil.
 





Lui


Je les ai vus arriver de loin. Il faut dire que la nana, avec ses cheveux de flamme, on la verrait depuis la lune. Un petit couple bien sympathique, ils ont pris un kilo de pommes, une caisse de jus. Je me suis tout de suite senti en confiance. Je leur ai parlé de mon projet de formation sur les simples, oui vous savez bien, les herbes qui soignent. Les herbes de sorcières quoi.
Ils ne m'ont pas jugé, au contraire, ils ont eu l'air intéressés par mon parcours.
On a parlé des retraites ignaciennes, de la majesté des montagnes qui entourent les bâtiments, et du travail de la terre. Je n'avais pas vu grand monde ce matin, à part le chat qui ne parle pas. Ça m'a fait du bien de discuter avec ces gens. Ils ont l'air de s'aimer, ça se voit tout de suite.








Le chat


Non je ne dors pas. Et oui, je parle. J'observe de ma margelle. Moi aussi, je suis un voyageur, môssieur. Et je sais très bien pourquoi j'ai élu domicile ici, parmi les pommiers du cloître. Certes, si les poissons de la mare ne se laissent pas attraper facilement, les souris du grenier sont bien croquantes. Mais c'est surtout que les hommes y sont meilleurs. Ils ne s'embarrassent pas de ces futilités qui occupent le monde et la foule déchaînée, loin, là-bas. Ils connaissent la valeur des choses, et des mots bien pesés, comme des fruits.
Le père supérieur vient de temps en temps voir si le nouveau gère bien la récolte de pommes. De rares clients passent parfois la grille. C'est ce que j'aime ici : la paix. Ce matin, deux seuls sont venus troubler ma quiétude féline. Quand le gars a chargé sa caisse de pommes, la fille est venu me caresser le museau. Elle sentait bon. Tout est bien, me suis-je dit l'oeil mi-clos. Je ne dors pas, mais j'aime qu'on le croie.



Célestine

•.¸¸.•*`*•.¸¸

 

 



samedi 7 novembre 2020

JEU 62 : Terre, Mer ou Ciel


 

 

Un gamin joue dans les bois. Accroupi, il agite l’eau et gratte la boue avec une branche cassée quand trois hommes l’entourent et commencent à pérorer tour à tour.

Moi, dit le premier, j’ai toujours eu les pieds sur terre. Bien équilibré, bien planté sur mes jambes, en toutes circonstances. On m’a toujours fait confiance et toujours considéré comme quelqu’un de fiable. D’ailleurs je n’ai exercé que des métiers de confiance. On savait qu’on pouvait s’appuyer sans crainte sur moi. Mes épaules étaient suffisamment solides pour supporter un poids énorme de travail mais aussi une pression sous laquelle les autres auraient facilement cédé.
Et donc, je l’affirme haut et fort, si nous avançons de quelques pas, nous resterons bien droits, les pieds supportés par le sol que rien n’ébranlera.

Moi, dit le deuxième, j’ai passé à ma vie à naviguer sur les mers et les océans. Je ne peux m’endormir que bercé par le mouvement d’un bateau. Si on me maintient à terre, je deviens irascible à force de rester trop longtemps éveillé. Il fait trop calme, trop immobile à terre, le sommeil me fuit alors qu’à bord, en pleine tempête, quand le navire oscille, se tord en gémissant sous le vent, je dors comme un bébé. Mon élément c’est l’eau, même que je suis né sous le signe des Poissons, si ça ce n’est pas une preuve !
En foi de quoi, je t’assure mon petit que tu peux poser sans crainte le petit bateau que tu as fabriqué ce matin avec une feuille de papier blanc. Il voguera sans aucun risque de couler puisque nous sommes face à une belle étendue d’eau.

Vous n’avez rien compris, dit enfin le troisième en secouant la tête, vous n’avez pas les yeux en face des trous voyons. L’année dernière encore, j’étais commandant de bord dans une compagnie nationale d’aviation. J’ai passé plus de la moitié de ma vie dans le ciel, à flotter parmi les nuages, à rêver à ces autres horizons que je découvrais peu à peu. Ah, j’en ai visité des pays, mais pas de ceux où on va en voiture ou même en bateau. Ceux dont je vous parle se trouvent tellement loin qu’il n’y a qu’en survolant terres et mers qu’on peut s’y rendre en un temps raisonnable.
Prépare donc tes avions en papier mon petit et n’écoute pas ces deux ignorants parce que là, ce que tu vois c’est évidemment le ciel et rien d’autre.

Le gamin partit d’un grand éclat de rire et leur dit : « moi je vois juste de la gadoue, j’adore taquiner les têtards qui s’y trouvent, former des tas de boue pour les embêter puis creuser des rigoles et regarder couler l’eau fangeuse. Tous vos palabres ne m’intéressent pas et si vous pouviez choisir une autre flaque un peu plus loin pour vous amuser, ça me ferait drôlement plaisir ! » 

 

Photonanie

 

 

dimanche 1 novembre 2020

JEU 62 : Il était trois fois...




 
Je sais que vous l'attendez tous avec impatience... :-)
Voici donc le sujet du mois  : 

 
Il s'agira de choisir un événement
et de le raconter de trois façons différentes...
 
 
Première variante :
 
Aller puiser dans trois "genres littéraires" différents 
comme par exemple
"Article de presse, fiction et poésie"
ou "correspondance, théâtre et  polar"...
ou encore 
"humour, science-fiction et documentaire"... 
 
 
 
 
 
Deuxième variante :
 
Faire raconter l'événement
par trois personnages différents...

...le but de l'exercice étant, bien sûr, 
de jouer sur les "différences de point de vue" 
 
 
 
 
 
De plus, le titre de votre production devr
comporter au moins l'un des mots suivants :
"Terre", "Ciel" ou "Mer"
 
Enfin, la longueur est limitée, 
pour chaque extrait, à 15 phrases.
 
(soit au total : 45 phrases)
 .
 
Voilà...c'est tout.

Affûtez vos TROIS crayons... ;-)
C'est à vous !

.
 
Envoi comme d'habitude
 à undeuxtrois4@orange.fr
avant le 21 novembre 2020
 
.
 
La Licorne
.

 

 

vendredi 30 octobre 2020

JEU 61 : La danseuse

 

 


 

Je ne veux pas de maladie !

Malgré tout ce que tu penses

Ma fierté n’est pas refroidie

Je veux juste rester dans la danse

J’entends la jeune mélodie

Mes pieds s’agitent en cadence

J’entends le bruit de l’eau qui court

Comme ce virus, là, dans mes veines

J’entends gronder l’orage lourd

Et tant pis si je te peine

L’art est long et le temps est court

Je veux danser à perdre haleine.


Photonanie

 

 

 

mercredi 28 octobre 2020

Nuage

 

Pour l'atelier "Mil et une"
 


Il a levé les yeux vers le ciel, Marcel...
et il a vu le nuage.
Un gros nuage noir et imposant qui n'en finissait plus de s'enfler
et qui recouvrait peu à peu, de son ombre grandissante, 
toutes les rues, toute la ville...

Il est resté longtemps derrière sa fenêtre à observer, Marcel.
Et à force d'attention, il a remarqué une chose :
c'est que chaque personne, dans la rue, envoyait, 
sans s'en rendre compte, 
une petite goutte grise dans les airs.
Toutes ces petites gouttes grises montaient, montaient...
et finissaient par s'agglomérer là-haut,
en une masse compacte et menaçante.
 
Il a encore regardé, Marcel.
Il a regardé les visages, les attitudes des passants...
Et il a compris que les petites gouttes étaient 
des gouttes de tristesse, d'amertume, 
de stress et de colère...
 
Il a compris que c'étaient 
les émotions négatives des gens
qui alimentaient le nuage
et qui lui donnaient de plus en plus d'ampleur, 
de plus en plus de force.
 
Il a compris que si l'on ne faisait rien, 
le nuage finirait par éclater
et par répandre une pluie méchante
sur toutes les têtes...sur toutes les vies.
Une pluie de malheur.

Alors, il a mis son béret, Marcel.
Il a mis son béret et il a pris son accordéon.
Muni de son béret et de son accordéon, 
il est descendu dans la rue,
et il a joué...
Longtemps.
Longtemps.
Toute la journée.
 
Il a joué tous les morceaux de sa jeunesse,
tous les morceaux qui lui venaient, 
toutes les musiques de son coeur.
Il a joué Moustaki et Brassens
Trenet surtout, 
parce que c'est le plus joyeux.

Au début, il a joué seul...
et puis un enfant s'est arrêté...
Puis une dame et une autre encore.
Pour écouter.
Petit à petit, les notes ont envahi la rue.
Elles se sont posées un peu partout...
Sur les trottoirs, sur les toits, sur les devantures...
Elles ont commencé à danser dans les têtes
à faire fleurir des sourires...

Et petit à petit, au fil des heures, 
il a vu les gouttes changer de couleur...
elles ont rosi...elles se sont fait plus légères...
Un rai de lumière a filtré au travers du nuage...
Les gens l'ont vu
et ont souri de plus belle...
 
A la fin de la journée, 
la ville était comme transformée.
Libérée.
Le soleil était revenu.

Alors, il a joué un dernier morceau, Marcel.
Son préféré, qu'il avait gardé pour la fin.

A ce moment-là, 
il a vu une colombe descendre du ciel.
Tout doucement, elle s'est posée sur son béret...
Mais il continué, 
comme si de rien n'était...
 
Et puis trois autres colombes sont arrivées.
Du bout de leurs pattes, du bout de leurs ailes, 
elles ont fait tinter les clochettes.
 
Il les a reconnues, Marcel.
Il les a reconnues.
C'étaient les clochettes de la paix.
.

La Licorne
.

 

 
 
 

lundi 26 octobre 2020

Devoir 54 : "Le dernier"

 
Atelier d'écriture :

 
 
Consigne :
Cette photo de Walker Evans 
semble nous dire quelque chose.
Elle me rappelle quelque chose.
Mais quoi ?
Peut-être un film...
Ou autre chose.
Si vous avez une idée, dites le lundi.
 
 

 
 
 
Sa salopette était sale, 
il ne s'était pas rasé depuis trois jours. 
Sa chemise était déchirée...
et il ne savait pas où il mangerait ce soir.
 
La ville était totalement vide, déserte.
Plus une âme qui vive.
Il comprit soudain qu'il était le dernier...
qu'il n'y avait plus que lui.
Que tous les autres avaient renoncé.
 
Il s'assit alors,
résigné, sous une porte cochère.
 
La caméra de l'autre côté de la rue 
se tourna dans sa direction.
Il la fixa longuement.
Dans ses yeux, 
un mélange de méfiance et de tristesse, 
avec une pointe de dureté.

Depuis dimanche, il était recherché
par les forces de l'ordre.
Dénoncé par ses voisins, 
pour non-respect des consignes.
Refus d'obtempérer.
 
Il savait que le logiciel de reconnaissance faciale 
était en train de décoder son identité...
Que dans quelques minutes, 
on allait venir le chercher, l'arrêter...
Que c'était trop tard.

Demain, il ferait la Une des journaux :
"Zacharie A., le dernier homme libre"
.

La Licorne
.



samedi 24 octobre 2020

L'embarras du choix

 

Pour l'atelier "Treize à la douzaine"

 


 

L'embarras du choix
 
Dans mon enfance, mes parents, qui ne voulaient rien m'imposer...
ont passé leur temps à me demander de faire des choix :
Pesto ou sauce tomate ?  
Violoncelle ou piano ? 
 Tricot ou pull-over ? 
 
Résultat : à force de me triturer les méninges, 
à un âge où j'aurais préféré les voir "trancher", 
je suis devenu un adulte envahi par le doute...
jamais sûr de prendre la bonne décision.
 
Je vais de dilemme en dilemme :
Cravate ou pas cravate ? 
Théâtre ou cinéma ? 
Julie ou Isabelle ?
Chaque choix est un supplice, un piège, un traquenard.  
Je me perds dans la toile de mes hésitations...
Et quand, au restaurant,  je sors mon petit carnet 
pour noter les propositions du garçon et y réfléchir...
je vois fleurir autour de moi les regards interrogateurs. 
 
Comment font-ils, tous, pour se décider à une vitesse époustouflante ? 
Alors que la simple opération matinale "veste ou blouson ?" 
me prend un bon quart d'heure...et que je ne peux m'empêcher 
d'y associer plusieurs consultations du thermomètre extérieur ?
 
Je crois que je ne le saurai jamais...
La nature humaine a des mystères secrets 
que je ne cherche plus à comprendre.
.
 
La  Licorne



 
Consigne : 
 
Il fallait placer les douze mots suivants : 
 
force, tomate, carnet, époustouflant, thermomètre, toile, 
opération, tricot, fleurir, violoncelle, traquenard, envahir

et traiter le thème du choix
 
 
 

lundi 19 octobre 2020

JEU 61 : Vaste flemme

 

 


 

Certains jours une vaste flemme
(je ne veux pas de maladie)
me transforme en vrai paresseux.
Ma fierté n'est pas refroidie.

Je rêve aux grands monotrèmes
j'entends la jeune mélodie
du vent qui chante vert et bleu
du fond de cette immense flemme

j'entends le bruit de l'eau qui court
je relis ceux qui disaient mieux,
j'entends gronder l'orage lourd.

Écrire un conte ? un poème ?
(l'art est long et le temps est court)
J'attendrai donc encore un peu.

.

Carnetsparesseux


 

vendredi 16 octobre 2020

JEU 61 : Création musicale

 

Création musicale

 



Je ne veux pas de maladie

mon tonus est bien aguerri

ma fierté n'est pas refroidie

mais ce virus m'abasourdit

et gifle mon impertinence

Des notes rompent le silence

j'écoute un chant indéfini

J'entends la jeune mélodie

d'un ado en veine d'audience

qui a écrit la poésie

et cherche l'air avec patience

J'entends le bruit de l'eau qui court

dans les rimes et les assonances

J'entends gronder l'orage lourd

du batteur fou rythmant l'ambiance

l'art est long et le temps est court

mais du temps, l'ado s'en balance

quand la passion rythme sa vie

le temps n'a plus d'importance


Lecrilibriste

 

 

 

jeudi 15 octobre 2020

JEU 61 : Terre infinie

 
Terre infinie


 

je ne veux pas de maladie
sur la Terre infinie


ma fierté n'est pas refroidie
ni les esprits qui sans bruit
sèment les graines sous la pluie


j’entends la jeune mélodie
vivifier la terre ancienne du peuple maori
et réveiller les sourires assoupis
dans les arbres prospères et le vent épanoui


j’entends le bruit de l’eau qui court
le refrain des galets dans le chant du troubadour


j’entends gronder l’orage lourd
le son de la pluie dans l’éclat du jour
les enfants plonger dans les rivières alentour


l’art est long et le temps est court
pour peindre le monde au pourtour
les oiseaux du ciel et les grandes tours
toute trace d’hommes sur la ligne ample du jour

.

Laurence Delis
 
.




lundi 12 octobre 2020

JEU 61 : Espoir


 


 

...Je ne veux pas de maladie

Je veux vivre longtemps ma vie

Aimer jusqu'au bout mes amis  

 
Ma fierté n'est pas refroidie

Avec ou sans masque, je "suis"

Je ne serai pas asservie


J'entends la jeune mélodie

Celle qui me montre l'ère qui suit

Et elle me chante un air inouï

 
J'entends le bruit de l'eau qui court

Tout au long de mon parcours

La rivière vive de l'amour


J'entends gronder l'orage lourd

Il rôde dans les alentours

Pour mieux réveiller les coeurs sourds

 
L'art est long et le temps est court

Je sens venir la fin du jour 

Et j'attends de l'aube le retour ...

.

La Licorne

.

 

 

dimanche 4 octobre 2020

Hommage

 

Pour l'atelier "Treize à la douzaine"

 


D'aussi longtemps que je m'en souvienne, dans sa tête format melon, ça a toujours été un feu d'artifice...Avide de tout comprendre, elle a une idée par seconde et elle pose une ribambelle de questions, au point d'épuiser sa mère, qui peine à suivre le rythme de ce petit bout de femme à l'entrain forcené...

Ses réflexions, il faut le dire, ne sont pas banales...A six ans, elle se promène partout avec sa mappemonde, comme d'autres se promènent avec un médaillon...et elle évoque la liberté et la démocratie, au moment où d'autres pensent à jouer à la poupée ou à faire du tissage de perles...

Son entourage, un peu craintif, lui conseille de penser à des choses de son âge...elle répond par des remarques d'une lucidité ravageuse sur l'état du monde. Aucun risque de la voir se taire  : la seule façon de lui fermer la bouche, c'est de lui demander de manger sa soupe ! 

Vous l'avez reconnue : Elle s'appelle Mafalda...

Son "papa" argentin, celui qui l'a créée et qui assurait le "remplissage" de son cerveau en ébullition... vient de décéder le 30 septembre, à l'âge de 88 ans. Il s'appelait Quino.

 

La Licorne

 

Il fallait placer les douze mots suivants :

1 melon
2 tissage
3 ribambelle
4 entrain
5 forcené
6  fermer
7 avide
8 remplissage
9 comprendre
10 craintif
11 médaillon
12 risque

et le 13ème pour le thème : artifice

 

 


 

 

jeudi 1 octobre 2020

JEU 61 : Poème sandwich nouvelle version

 
 

 
 Bonjour à tou(te)s !
 
Aujourd'hui, pour le mois d'octobre, 
je vous propose une nouvelle version 
du jeu du "poème sandwich",
jeu auquel nous nous sommes 
déjà "frottés" deux fois...
 
Cette fois, nous prendrons comme point de départ
un extrait poétique de Charles Cros :


(...............)

...Je ne veux pas de maladie,
Ma fierté n'est pas refroidie,
J'entends la jeune mélodie.

J'entends le bruit de l'eau qui court,
J'entends gronder l'orage lourd,
L'art est long et le temps est court.
 
(.................)
 
 
A partir de cet extrait, vous pourrez :
 
- soit  inventer le début et la fin du poème
(une ou plusieurs strophes avant, 
une ou plusieurs strophes après...)

- soit ajouter des vers "entre les vers"
 

 ................................
 
Je ne veux pas de maladie
.............................

Ma fierté n'est pas refroidie
......................................
 
J'entends la jeune mélodie
.....................................
 
J'entends le bruit de l'eau qui court 
...............................................
 
J'entends gronder l'orage lourd
.................................................
 
L'art est long et le temps est court
...........................................
 
 
Voilà...
ce n'est pas compliqué...
 
 

 
Et pour ceux que cet extrait 
n'inspirerait pas particulièrement, 
je vous laisse aussi la possibilité 
d'appliquer le même procédé
à un poème de votre choix... 
 
 
Il suffira juste de nous donner les références 
de l'extrait que vous avez choisi...
(titre et auteur)


Envoi avant le 21 octobre 2020
à undeuxtrois4@orange.fr
.
 
 
 

 
 
 
Bonne inspiration poétique
et à bientôt !
.

La Licorne
.



mercredi 30 septembre 2020

Merci !


 

 Merci à toutes les petites "fées" 

qui sont venus semer leurs mots magiques

sur ce blog au mois de septembre !

Vous lire fut un plaisir et un "enchantement" ... :)


Je vous dis à bientôt ...pour le prochain défi

et j'espère qu'après ce  mois très "féminin", 

quelques "magiciens de la plume"

(avis aux messieurs) 

viendront nous rejoindre  ! :-)

La Licorne

.