1515, c'est Marignan ?
Oui, mais pas seulement...
Le 15 mars 1515,
c'est aussi la naissance d'une sainte...
la naissance de Sainte Thérèse d'Avila.
Teresa,
fille de Don Alonso Sanchez de Cepeda,
naquit en effet, il y a 5 siècles et 5 ans,
au sud de la vieille Castille.
La date de son arrivée au monde
est facile à mémoriser,
vous en conviendrez...
Celle de sa mort le sera un peu moins.
Vous allez comprendre pourquoi.
Elle mourut le soir du 4 octobre 1582.
C'est-à-dire le dernier jour du calendrier julien.
On l'enterra le lendemain, soit le 15 octobre,
le premier jour du calendrier grégorien...
Entre les deux,
un gouffre, un vide...une faille...
10 jours perdus dans les couloirs du temps...
Mais que fit Sainte Thérèse durant ces 10 jours
qui lui furent volés,
entre sa mort et son enterrement ?
On raconte qu'au moment où elle rendit l'âme,
une douce colombe sortit de sa bouche...
On dit aussi que juste à côté de son couvent,
un vieil arbre tout sec
se mit subitement à reverdir et à refleurir...
On raconte bien des choses...
et on invoque bien des miracles...
mais moi, je crois que pendant ces 11 jours,
qui n'en faisaient finalement qu'un...
elle s'en fut tout simplement, avec ravissement
et dans une extase bien supérieure
à toutes celles qu'elle connut de son vivant,
vers le pays inconnu où les jours
ne se comptent plus,
où les heures et les secondes
ne s'écoulent plus...
et où l'on peut enfin,
oublier tous les calendriers,
qu'ils soient juliens ou grégoriens...
oublier les rois et les papes,
qu'ils se nomment
Grégoire XIII, Philippe II
François 1er ou Henri IV,
oublier les peines et les angoisses
et contempler enfin l'éternité
tout en chantant
la joie d'être au paradis...
Oui, ce soir-là, sans mystère,
elle s'envola définitivement
Toujours est-il que c'est tout de même
à cette improbable anomalie temporelle
et à la fameuse bulle
"Inter gravissimus"
de son souverain pontife
que Thérèse, née le 15 mars 1515,
dut d'être enterrée le 15...et non le 5...
où est la vérité ?
A vous de démêler les faits...
;-)
Cependant, certains m'ont rapporté que,
sur sa tombe, on aurait gravé
ces quatre quatrains
tétrasyllabiques :
Je suis Thérèse...
Dieu, me voilà
Je suis Thérèse
D'Avila
Ma vie d'ascèse
Se termina
Sous Grégoire Treize
Un jour de froid
Moi, fille Sanchez
De Cepeda
Ne vous déplaise
On m'enterra
(Belle parenthèse)
Le Quinze du mois...
J'en suis bien aise,
Le Quinze me va !
.
Remarquez au passage
que cela fait (si l'on admet
que dans le premier quatrain
deux vers sont identiques)
précisément quinze vers ! ;-)
On n'échappe pas à son destin !
La Licorne
.
La consigne de Jacou était de répondre à la question :
MAIS, OÙ DONC SONT PASSÉS CES DIX JOURS ?
(escamotés lors du réajustement calendaire)
Avec, en plus, quatre contraintes:
– Placer dans votre texte, au choix :
Henri IV, les quatre
mousquetaires,
les quatre filles du docteur March,
le lac des Quatre
Cantons,
–
Ne pas dépasser 29 phrases.
– Insérer un quatrain.
–
Saupoudrer de quelques mots comportant le suffixe tétra.
.