jeudi 22 juillet 2021

Les textes de juillet (Jeu 66)

 

La consigne du jeu 66

se trouve ICI

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 Livre du mois  :


  

Voici les textes de ce mois

 (par ordre alphabétique) : 



"A la recherche du temps perdu" 

CELESTINE

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LA LICORNE

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"Les Etranges rêves de Marcel P. 3, Odette Dejeux"

 JOE KRAPOV 


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Merci aux participant(e)s...

bonne lecture

et à bientôt pour le mois d'août !

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La Licorne


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mardi 20 juillet 2021

JEU 66 : "A la recherche du temps perdu" - Célestine


 

 Consigne ICI

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Les heures sont des fleurs l’une après l’autre écloses

Dans l’éternel hymen de la nuit et du jour ;

Il faut donc les cueillir comme on cueille les roses

Et ne les donner qu’à l’amour. 

Gérard de Nerval

 

 


 

J'ai une bonne nouvelle les amis ! L'océan est toujours à sa place. Splendide. Fidèle.
J'étais à Biscarrosse, un lieu superbe, bercé entre pins et sable. Je fêtais la vie avec mon amoureux, c'était doux et frais. On avait l'impression que rien de futile n'existait plus. Que tout était essentiel. Et l'océan, face à notre fenêtre, roulait ses vagues sur le bord du monde. Les nuages jouaient avec la plage. Inconscients des délires humains. C'était beau. Comme toutes ces choses qui nous semblent éternelles : la course des étoiles, les rochers de granit rose, le vent dans les blés...et les mimiques d'un bébé. Vous avez remarqué comme c'est mignon, un bébé, avec ses petites bouilles impayables, toujours les mêmes ? Quelle que soit l'époque et l'endroit. Comme si ces bouts de choux parlaient un langage universel, que l'on va s'ingénier à leur faire oublier dès qu'ils grandiront. Mais ça, c'est une autre histoire.
Si je vous en parle, c'est que j'étais à Angers, pour une belle cousinade. J'ai aimé l'innocence de ma petite Alba. L'insouciance joyeuse de sa soeur Sibylle, qui ne sait rien encore de ce monde insensé. Leurs grands yeux de poupée m'ont rafraîchie comme une brise de matin. Mes petites-filles, mes beautés.

Auparavant, nous passâmes quelques jours magiques chez mon amie Chinou, dans la montagne noire, loin des masques, des écouvillons dans le nez et des traçages numériques. Loin de cette folie qui a saisi le monde. Dans le simple appareil d'une nature verte et sauvage, à doucement profiter des quatre-vingt-quatre mille six cents secondes de chaque journée.
Etes-vous émerveillés, vous aussi, par ce crédit renouvelé permanent, sans contrepartie ni intérêts, que nous offre la vie ? Tant que son fil n'est pas coupé, c'est le miracle quotidien. Ce fil est très fragile, quoi qu'en disent ceux qui veulent nous faire croire le contraire. On aura beau prendre toutes les précautions, on n'évitera pas notre destin de mortels. Mais c'est un fil de soie et d'or, si on l'utilise pour créer du lien, pour donner du sens, et pas pour blesser ou ligoter.

J'ai dégusté des fruits de mer à Arcachon, visité la cathédrale d'Albi, impensable forteresse de brique rouge. Mangé un soir sur le port de la Rochelle avant le rush des Francofolies.J'ai relu avec bonheur Baudelaire, Musset, Rimbaud, Apollinaire.
Les poètes du temps qui fuit. Ils me nourrissent de cette idée : je veux mourir vivante.
Je ne relirai pas Marcel. Je n'ai pas assez de temps à perdre.







dimanche 18 juillet 2021

JEU 66 : "A la recherche du temps perdu" - La Licorne

 

Consigne ICI

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L'image qui me paraît la meilleure pour faire comprendre le sens de mon oeuvre, c'est peut-être celle d'un télescope braqué sur le temps, car le télescope fait apparaître des étoiles qui sont invisibles à l’œil nu, et j'ai quant à moi tâché de faire apparaître à la conscience des phénomènes inconscients qui complètement oubliés sont quelquefois situés très loin dans le passé.

Marcel Proust 

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A en juger par la jupe crayon et l'allure de la voiture, cette photo date des années cinquante. 

Les années cinquante, je ne les ai pas connues. Je ne les connais que par ce que m'en ont dit mes parents...Oh, pas grand-chose, en vérité, car ils parlaient beaucoup plus, et c'est normal, des années de guerre, des privations et des conditions de vie difficiles de l'époque. 

"On n'a pas eu de jeunesse", répétaient-ils. J'ai mis quelque temps à comprendre à quel point c'était vrai...Etre adolescent entre 39 et 45, à une époque où l'adolescence n'existait pas (il y avait l'enfance, puis le certificat d'étude, et ensuite c'était, sans transition, en tout cas dans les milieux modestes, le travail et les tâches "d'adulte"...)

Donc, les années cinquante, c'était quoi ?

Je ne sais pas trop, en fait. 

J'en ai une vague idée grâce aux films et aux vieilles revues qui traînaient chez nous. Des revues qui montraient des femmes élégantes mais un peu engoncées dans leurs vêtements...des robes serrées à la taille et des jupes toujours au-dessous du genou. 

Très importante, à l'époque, la longueur de la jupe. Je me souviens que ma mère (qui cousait ses vêtements) jugeait "au millimètre" cette fameuse "longueur autorisée", qui, d'après elle, changeait chaque année. Cette année, la mode est un tout petit peu plus longue, disait-elle...en ajustant les épingles sur l'ourlet.

Bon, le pantalon, pour les femmes, ça n'était pas possible...on n'osait pas. Quant aux trucs mini, mini, qui se démocratiseraient dix ans plus tard... ça faisait encore scandale...C'était bon pour les actrices...et les dévergondées.

Ces années-là, je les imagine à la fois austères (on ne rigolait pas avec les conventions) et enjouées (la guerre était passée, le pire était derrière). 

On avait "reconstruit le pays"...Le progrès commençait à pointer son nez...Certains avaient une voiture...Mes parents, non...Pas encore. Mais j'avais un grand-oncle, parisien et chauffeur de taxi, qui lui, promenait fièrement sa femme aux quatre coins de la France...

Quand elle montrait au retour ses photos (en tenue très élégante, car elle ne se refusait rien, la tantine), je voyais bien que les autres avaient un petit sourire ambigu, dont on ne savait trop s'il était d'admiration ou de jalousie.

Elle me les a montrées à moi aussi, ces photos. C'était vingt ans plus tard...et j'ai souri aussi.  Pose de "star" devant le capot lustré d'une belle voiture noire. Manteau de fourrure et chapeau chic...La classe.

Elle était la seule, dans la famille, à mener la "grande vie", à aller à l'opéra , à jouer au bridge...Pour mes parents, c'était ça, la "vie parisienne"...

Son mari est décédé  assez jeune. Elle a moins voyagé. Mais elle a continué à vivre à Paris...elle s'est remariée et elle est morte presque centenaire, sans enfants...avec, au coeur, la nostalgie de ses années de jeunesse.

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La Licorne

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samedi 17 juillet 2021

JEU 66 : "Les Etranges rêves de Marcel P. (3), Odette Dejeux" - Joe Krapov

 

Consigne ICI


Les Etranges rêves de Marcel P. 3, Odette Dejeux


 
(le côté un peu "osé" du texte proposé m'amène,
pour la première fois sur ce blog, à faire usage du "carré blanc"...
Vous voilà donc avertis...comme dirait Jean-Christophe ;-)


Plus il se couchait de bonne heure et plus il s’endormait tard. Plus il passait des journées vides à jouer au salonnard snobinard et plus ses rêves étaient peuplés de personnages bien vivants, bien actifs, qu’il ne connaissait ni des lèvres ni des dents et pourtant, cette fois-ci, il aurait pu.

Elle s’appelait Odette Dejeux. Son père était le roi du bridge et il avait trouvé une martingale géniale pour gagner beaucoup d’argent à la roulette : il était chirurgien-dentiste.

C’était une blonde ravissante et à dix-neuf ans, elle avait déjà son permis de conduire et possédait sa propre voiture, une Simca Aronde 54.

Marcel P. s’étonnait beaucoup de ce qu’elle s’intéressât à lui au point de lui proposer, ce jour-là, une balade en voiture jusqu’au sommet du mont Pilate.

Il se sentait perdu dans ce cauchemar-là et comme soûlé du piapiatage insignifiant de la donzelle, tout aussi plein de vides que ses propres longues phrases.

Tantôt elle lui parlait de son grand-père qui était tombé au Chemin des Dames (cinq ans plus tôt ???), tantôt de sa tante Alphonsine qui avait triomphé au Châtelet dans le « Mikado » de Gilbert et Sullivan et dont la tournée était allée jusqu’aux Philippines. A Manille elle avait rencontré celui qui était devenu son mari, Augustin Lacrapette, un négociant richissime, tout le contraire d'un pouilleux mais barbu autant que Landru et surtout pas du tout puant comme millionnaire. Cette union faisait suite à une belle série d’échecs sentimentaux d’autant plus retentissants qu’ils étaient restés secrets, sauf pour la famille.

Odette conduisait très vite et avait tendance à se déporter sur la gauche dans les virages pendant qu’elle énumérait les ramifications de son arbre généalogique. En même temps que cela elle mâchonnait une espèce de bonbon élastique bizarre que Marcel n’avait jamais vu auparavant et avec lequel elle faisait surgir parfois, en soufflant dedans, un petit ballon rose hors de sa bouche très maquillée.

En voyant son étonnement devant cela, elle avait chantonné :

- Fraîcheur de vivre, Hollywood chewing-gum ! Mais en réalité c’est un vrai Malabar ! J’aime bien ce mot ! Pas toi, Marcel ?

- On devrait installer des ceintures de protection pour éviter les accidents dans ces voitures rapides, avait-il suggéré en retour, complètement hors sujet. La sécurité était le dada de Marcel et c’était paradoxal parce qu’il passait la majeure partie de son temps chez lui et ne sortait pour ainsi dire jamais de Paris.

Il avait d’ailleurs longtemps écarté cette idée d’un voyage en Suisse et il avait fallu que sa gouvernante, Dame Céleste A., lui annonçât tout de go qu’elle allait prendre des vacances pour qu’il se décidât à concrétiser ce projet de voyage en Suisse. Il avait ouvert des yeux en boule de loto. Comment Céleste pouvait-elle bénéficier, en 1922, de congés payés alors que ceux-ci ne seraient accordés à la populace travailleuse qu’en 1936 ?

Et cette fille qui avait fait plus de mille bornes avec son petit bolide lui vantait, entre deux récits de vie familiale, les prouesses de ses petits chevaux fiscaux, la souplesse du débrayage, les reprises du moteur, meilleures que celle d’un V8 américain.

Et justement, comme, on atteignait le sommet du Pilate et que Marcel avait décidé de s’en laver les mains de ces bizarreries, ledit moteur se mit à tousser. Odette rétrograda et emprunta un petit chemin de terre pour mettre le véhicule à l’écart de la route. Elle fit encore cent mètres en cahotant puis l’automobile stoppa, comme morte, à l’abri de tous les regards.

- Qu’est-ce qui se passe ? s’enquit le loser asthmatique.

- Ca aurait dû me tarot-der plus vite mais la jauge est à zéro !

- La jauge ? Quelle jauge ?

- Le voyant du réservoir d’essence. Il est vide. On est en panne, Marcel !

- Ah ? Et que faut-il faire dans ce cas-là ?

- Montrer qu’on est un homme !

Elle avait approché son visage du sien et vite, très goulument, elle avait collé ses lèvres contre les siennes, mordillé sa moustache, passé ses deux mains dans ses cheveux brillantinés, introduit sa langue dans sa bouche et elle tournait, tournait, suave et sucrée, autour de la sienne alors que ses yeux à lui, grands et brillants comme des billes d’un flipper affolé, ne voyaient plus que les arbres penchés du chemin forestier. Marcel était comme électrisé.

Puis elle s’était écartée de lui, lui faisant cadeau de la boulette de gomme rose qu’il avait calée entre ses molaires interloquées. Elle avait ouvert la boîte à gants, en avait sorti un petit sachet carré et brillant qu’elle lui avait tendu.

- C’est un chewing-gum ? J’ai déjà celui que tu m’as laissé ! marmonna-t-il.

Elle avait éclaté de rire et répondu :

- Déchire-le !

Pendant ce temps elle s’était penchée sur le bas ventre du gars Marcel, avait débouclé sa ceinture, déboutonné sa braguette. Et maintenant sa main s’insinuait dans son caleçon, caressait…

Caressait pas grand-chose en fait !

Deux noix de cajou molles et un canari-dicule sans aucune dureté, aspérité ni turgescence.

Marcel, lui, agonisait, balbécutiait, se comportait en nonne qui geint, estomaqué par l’audace d’Odette qu’il jugeait odieuse.

- Ben alors ? C’est tout l’effet que je te fais, Marcel ?

C’est à ce moment-là qu’il avala le chewing-gum puis lâcha, exsangue :

- Je t’en prie, laisse tomber, Odette !

- Laisser tomber ? Encore eût-il fallu pour cela que l’objet fût monté et bien monté mais ce n’est pas le cas ! répondit-elle en retirant sa main.

Puis il se réveilla en nage et sortit de la chambre pour aller pisser.

***

Quand il se recoucha il se rendormit vite et retrouva la suite de son étrange rêve. Il marchait, seul, sur la route qui descendait à Lucerne, le pantalon mal reboutonné, la cravate de travers, décoiffé, un jerrycan vide dans la main droite, en direction de la station-service qui se trouvait à mi-pente.

Plus haut sur le Pilate Odette avait remis le préservatif intact dans la boîte à gants et puis elle était sortie éclater de rire à nouveau au grand soleil.

C’est la première fois qu’elle se retrouvait échec et mat avec son coup de la panne, une stratégie de séduction qu’elle avait apprise sur une plage de Belgique et qui s’était toujours révélée payante jusqu’à aujourd’hui.

A vrai dire la partie n’était que nulle. Elle était pat seulement, à ne plus pouvoir bouger de la voiture tant la panne de Marcel et la révélation qu’il lui avait faite de sa préférence pour les garçons l’avaient laissée morte de rire sur le siège conducteur de l’Aronde 54.

Elle aimait faire marcher les mecs ; aussi, parce qu’il méritait bien cela en guise de punition, de se taper un kilomètre à pied avec son jerrycan, elle attendit un quart d’heure avant de remettre le moteur en marche.

En arrivant à sa hauteur, elle ralentit, baissa la vitre du passager et lui lança :

- C’est une station Esso, Marcel ! Demande-leur de mettre un tigre dans ton moteur !

Cependant, parce qu’elle n’était pas mauvaise fille et qu’elle aimait beaucoup les contrepets, elle l’attendit à la station pour récupérer son jerrycan et redescendre le z’héros du jour à Lucerne.

- Je m’en souviendrai, de ce nain jaune ! songeait-elle. Mais qu’on ne me demande pas l’impossible : je ne cajole pas les noix des mous ! 

 

Joe Krapov 


Episodes précédents ICI et LA






lundi 12 juillet 2021

Devoir 89 : La Dame de fer

 

 

89 ème devoir du lundi 

 


La dame de fer

 

Ah, la Dame de fer ! Tout est démesuré, chez elle. 

Plus de 300 mètres de haut, 10000 tonnes de métal,  à peu près 2 500 000 rivets...et 1710 marches !!!

LE symbole de Paris. LE symbole du "savoir-faire" français. 

Construite à une époque où il fallait montrer ce dont le progrès était capable, à une époque où l'important était de prouver que l'on était capable "dompter la nature", que l'on était capable de grandes prouesses technologiques. 

 


Ce cher Gustave l'a fait ériger en deux ans. Quand je vois le temps qu'il me faut pour faire effectuer une réparation de plomberie, pour faire changer un simple boulon, cela me laisse songeuse !

Ce qui me laisse songeuse, aussi, c'est que si Gustave n'avait pas changé de nom, elle se serait appelée la tour "Bonickhausen"... Un léger handicap de départ, disons-le,  pour son "rayonnement" à l'étranger...

Grande et sèche, la Dame. Droite comme un A. 

Encore plus rigide que Madame Thatcher...et ça , il faut le "fer" ! 

Je sais qu'on la repeint régulièrement...et pourtant, sur le tableau de John Salminen, elle paraît un peu...rouillée. Prendrait-elle de l'âge ? Se laisserait-elle aller ?

Vous l'aurez compris, vieille ou pas, elle m'impressionne.  Mais voilà, je vous dois un aveu : je ne sais pas si je l'aime. Après tout, on peut admirer...sans aimer. 

Pour que je l'aime, que faudrait-il ? Il faudrait, tout simplement, qu'elle soit un peu moins dure, un peu moins "hautaine"...et qu'elle ne passe pas son temps à parader, au milieu d'une foule qui lui fait la cour jour et nuit.

Moi, je la rêve "à taille humaine"...je la rêve adoucie, avec les pieds entourés de lierre, fleurie de haut en bas...Et aussi un peu plus discrète...avec des moments de calme, des moments où elle ne serait qu'à moi...où je pourrais être la seule à la contempler, en toute intimité.

 


Non, c'est vrai...je ne peux pas dire que je "l'aime".

Et pourtant, j'aime les endroits d'où l'on peut "embrasser" tout le paysage...Je peux rester des heures en haut d'une colline ou d'une montagne...à contempler sans fin le panorama...J'aime cela et j'aime aussi cette sensation d'avoir gravi la pente à la sueur de mon front et à la force de mes mollets.

J'aime arriver en altitude et me dire que ce plaisir de dominer le paysage, je l'ai bien mérité ! Mais quand l'escalade s'est faite par ascenseur, excusez-moi, ça n'a pas du tout la même saveur.

Cela me rappelle ma visite, à la fin des années 90, du World Trade Center, à New York. Je me souviens encore de l'impression étrange que j'avais éprouvée, dans l'ascenseur supersonique, à voir défiler à toute vitesse les chiffres lumineux indiquant les étages...Là, pendant quelques secondes, j'ai compris ce qu'avaient dû ressentir les premiers astronautes quand leur fusée décollait...un curieux mélange de crainte et d'incrédulité. 

Et puis, une fois en haut, il y avait eu ce vertige absolu devant une hauteur un peu trop inhumaine pour être vraiment appréhendée. 

Alors, me direz-vous, si tu ne supportes pas les ascenseurs, tu n'as qu'à prendre l'escalier. Certes, certes...Mais comment dire ? Je ne me vois pas sortir ma gourde toutes les 50 marches, ni refaire les lacets de mes chaussures...juste pour masquer le fait qu'à mon âge, je m'essouffle un peu trop vite.  Aucune excuse pour souffler, donc. Même pas celle de cueillir quelques fleurs ou de m'arrêter pour suivre un vol d'oiseau à la jumelle...Cela n'a pas la même saveur, je vous dis.  

Mais je l'admire, la Dame. Je l'admire et parfois même, je la trouve belle.

Belle dans son habit de lumière. Belle, quand, la nuit, la tour "FL" brunâtre devient Fée Lumineuse.  Comme le jour du réveillon de l'an 2000, où je me souviens de l'avoir vue briller de tous ses feux...dans une débauche pyrotechnique, qui m'avait laissé des étincelles dans les yeux. 

Belle...oui, si belle parfois que Garou aurait pu, s'il n'y avait pas eu anachronisme, dire d'elle que "c'est un mot inventé pour elle"...

Hum...Notre-Dame de Paris, le World Trade Center...pourquoi diable est-ce que je ne pense, en regardant ce tableau, qu'à des monuments "écroulés"...? Peut-être parce que la "démesure" n'a qu'un temps... et qu'au fond de nous, on sait que tout ce qui est un peu "démesuré"  finit un jour par s'effondrer ?

La Tour de Pise...la Tour de Babel...et même la Tour du Tarot...la simple évocation d'une "tour" amène à cette peur inconsciente : la possibilité d'une chute.

Oh, pas tout de suite...bien sûr. Elle m'a l'air encore vaillante, solide...bien campée sur ses pieds...et surtout bien entretenue. 

Mais quand même, ça ne vous passe pas par la tête, à vous, en passant dans une rue adjacente...qu'à 130 ans passés, elle pourrait faire un petit "malaise vagal" ? ;-)

 

La Licorne 

 


 

 

 

lundi 5 juillet 2021

Devoir 88 : Bonne ou mauvaise nouvelle ?

 

88ème devoir du lundi 

(atelier d'écriture chez "Le goût des autres")

 


 

Il avait hésité à la recontacter. Cela faisait un an qu'ils ne s'étaient pas vus. Il ne voyait d'ailleurs guère d'intérêt à renouer avec cette jeune fille pour laquelle il avait eu un béguin passager. Elle était fraîche, elle était jolie... Plutôt élégante avec sa coupe à la garçonne et ses robes bien coupées. Mais passé le cap des premiers rendez-vous et de l'idéalisation des débuts, elle s'était révélée assez quelconque. Le genre "midinette" qui vous fait tourner la tête par ses poses, mais qui ne tient pas une conversation plus de dix minutes. 

Alors, pourquoi avait-il pris son téléphone et lui avait-il demandé de le retrouver à 14h devant le café de la plage?  Il ne le lui dirait pas. Elle n'apprécierait pas. Il se contenterait de la regarder et de l'écouter attentivement. Il mettrait son beau costume, celui qu'elle aimait. Il lui dirait des choses agréables. Et puis, après avoir flirté quelques heures, il la quitterait définitivement. Il n'y avait rien d'autre à faire. 

Hier, son éditeur lui avait demandé d'étoffer un peu la dernière partie de son livre. Il la trouvait un peu faible.

- Le début est bon mais la scène de la rupture est trop fade. Elle manque de détails, refaites-moi quelque chose de plus fouillé et de plus réaliste, avait-il dit.

Ce soir, ce serait fait. Sans peine. La nouvelle serait bonne, il en était persuadé. Et le livre serait enfin édité.

 

 La Licorne

 


jeudi 1 juillet 2021

JEU 66 : "A la recherche du temps perdu"

 
- Atelier d'écriture pour le mois de juillet -
 

 
Il s'agit de créer un texte 
directement inspiré de cette image :
 


 
 

Titre associé :

"A la recherche du temps perdu"

de Marcel Proust (*)

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Concernant le titre de livre , 

vous pouvez , au choix :


- Tout simplement, placer les mots de ce titre dans votre texte

(dans l'ordre que vous voulez)

- Ou faire en sorte que ce titre de livre soit aussi le titre de votre texte

(et donc le choisir comme fil conducteur de votre création)

- Ou , troisième et dernière possibilité, 

faire référence, tout au long du texte, à l'oeuvre citée

(en l'imitant, en la complétant, en la citant, en la détournant...etc)

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Envoi à undeuxtrois4@orange.fr

avant le 21 juillet 2021

(la date du mail faisant foi ;-)

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Je vous souhaite une belle inspiration...

et un beau mois de juillet..

 .

 

La Licorne

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(*) Rappelons au passage que ce 10 juillet,  

cela fera juste 150 ans que cet auteur vit le jour...