mardi 27 août 2019

JEU 49 : Le curieux bonhomme ou le bonhomme curieux ?


Le curieux bonhomme ou le bonhomme curieux?




Il se tient le dos droit et la tête fière comme on l'apprenait autrefois
Ses bras le long du corps, il a l'air hautain de défense des éternels timides
Il préfère être seul que mal accompagné; on lui parle et il écoute
Il souffre mais ne le montre pas; il dit non à  la colère et à la haine
mais il dit oui avec le coeur
il dit oui à ce qu’il aime
La vie, les mots
Il n'aime pas attendre, perdre son temps;
 il est bien quand
il est debout
Ou qu'il marche pour parcourir les paysages des villes et l'art
avec des craies de toutes les couleurs
Il s'habille et habille le monde
il dessine le visage du bonheur
.

Laura


vendredi 23 août 2019

JEU 49 : Laughing in the rain




Il dit non avec la tête,
Il dit non avec tout son corps,
avec tout son être.
Il dit NON
à ce monde qu'il ne comprend pas
à ce monde qui ne le comprend pas
Non aux habitudes, aux lâchetés,
à la cruauté ambiante,
à l'inconscience satisfaite et repue,
Non à ce qui englue, opprime,
à ce qui empêche de respirer librement...


Aujourd'hui, il dit non
pour la première fois.
Il dit non même s'il se sent seul,
même s'il est le seul à le faire...
cela n'a plus d'importance.
car il ne peut plus faire autrement
que de dire non.


 Il dit non parce qu'il a enfin trouvé
un peu de force au fond de lui,
cette force qui vous vient
parfois d'on ne sait où,
comme vient l'averse bienfaisante
qui dissout la chaleur écrasante...
et vous fait sortir de l'ombre
où vous vous teniez tapi.


Et soudain, il dit OUI
Il dit oui avec le coeur
il dit oui à ce qu’il aime
Il dit oui aux nuages, au soleil,
à la terre sous ses pieds,
à l'oiseau et à l'arbre,
il dit oui
à la beauté du monde
et à la caresse fragile de la Vie.


Il est debout
Debout sous la pluie
Debout dans la rue,
Et les larmes du ciel
tombent une à une
sur son visage,
pour le purifier, le laver
de tout ce qui n'est plus,
de tout ce qui ne va plus.




On le questionne :
que fait-il là,
arrêté, immobile,
au milieu de tous les autres
qui courent ?
Voulez-vous bien reprendre ,
monsieur, le cours de votre vie ?
Voulez-vous bien
reprendre votre place
de passant qui passe,
de travailleur qui travaille...
de fourmi dans la fourmilière ?



Alors soudain le fou rire le prend
un fou rire énorme, incroyable, démesuré
un fou rire à la mesure de la tristesse
des jours passés.
Et ce fou-rire efface tout :
les erreurs et les faux pas,
les peurs et les déchirures,
les ennuis et les pourquoi...


D'un coup, il aperçoit la vérité :
le rire est la clé de l'avenir...
Avec lui, il découvre la légèreté
qui lui manquait...
Il rit, il rit...
de plus en plus belle
à gorge déployée,
et parmi les passants,
il s'en trouve plusieurs
qui, entraînés par sa bonne humeur,
commencent, d'abord timidement,
puis plus franchement...
à faire comme lui...


Un, deux, trois, dix, vingt...
Bientôt toute la rue n'est plus
qu'un tintamarre d'éclats de joie,
qui rebondissent sur les murs et sur les trottoirs
tandis que là-haut, au-dessus d'eux,
comme une arche protectrice,
un arc-en-ciel de lumière dessine,
avec des crayons de toutes les couleurs
le visage d'un nouveau bonheur.

.

La Licorne

.



On continue...






Il semblerait que les vacances n'aient pas été propices à l'écriture...
J'étais moi-même absente une partie du mois d'août,
et puis, à mon retour, je constate
 que les participants ne se sont pas bousculés...

Je vous propose donc, exceptionnellement,
une prolongation du jeu précédent
(Jeu 49  : Recyclage littéraire)
jusqu'au 21 septembre...

Que la rentrée vous inspire !

A bientôt.


La Licorne

.

  

mardi 6 août 2019

JEU 49 : Le pianiste






Le pianiste


Il me fascine...
Il me fascine avec sa folie créatrice
avec le déchaînement déferlant
de gammes, d'arpèges, de staccatos...
Ses doigts courent légers sur le piano
il avale les triples croches et les tempos
il crée, il invente, il improvise
pose ses doigts juste sur la touche qu'il faut
Et soudain le fou-rire le prend
d'un glissement précipité
avec son pouce sur le clavier
des aigus aux graves
dans un roulement de cascade
il descend et il efface tout
les phrases musicales et les pièges
les gammes et les arpèges
il est passé maître à faire exploser les bravos
quand il joue je retiens mes sanglots
sa musique m'entraîne jusqu'au fond de l'ego
on dirait qu'une muse l'habite
Sous les sifflets des enfants prodiges
il joue debout, porté par sa musique
et la foule dit «oh oui » avec le cœur
et crie encore, encore , encore
elle bisse avec ses bravos
Quand ses doigts courent sur le piano
les sons qu'il en sort
de toutes les couleurs
réveillent le visage du bonheur

Lecrilibriste







jeudi 1 août 2019

JEU 49 : Recyclage littéraire

  
Bonjour !

Aujourd'hui je vous propose
un jeu "dans l'air du temps"...
un jeu...écolo.

Sachant que chez les grands écrivains ,
 rien n'est "à jeter"...
nous allons nous lancer
si vous le voulez bien,
dans un exercice
 de"recyclage littéraire".



Quezaco ?


C'est très simple :

On prend un texte connu, 
on en prélève certaines parties...
celles qui nous parlent,
et ensuite, on les "recycle", 
c'est-à-dire qu'on les intègre,
par un jeu de "collage", 
dans son propre texte.


Okay ?
alors passons maintenant
aux travaux pratiques :





Il dit non avec la tête
mais il dit oui avec le coeur
il dit oui à ce qu’il aime
il dit non au professeur
il est debout
on le questionne
et tous les problèmes sont posés
soudain le fou rire le prend
et il efface tout
les chiffres et les mots
les dates et les noms
les phrases et les pièges
et malgré les menaces du maître
sous les huées des enfants prodiges
avec des craies de toutes les couleurs
sur le tableau noir du malheur
il dessine le visage du bonheur


Jacques Prévert


Dans ce texte de Prévert,
vous choisirez donc  
quatre ou cinq vers
(au minimum)
et vous les intégrerez,
judicieusement, bien entendu,
dans un texte de votre cru.
 
Vous enverrez ensuite le tout,
sans emballage,
à undeuxtrois4@orange.fr

Date de péremption :
 21 août 2019

Belles vacances...
 "au vert"

...et à bientôt !

La Licorne