vendredi 30 octobre 2020

JEU 61 : La danseuse

 

 


 

Je ne veux pas de maladie !

Malgré tout ce que tu penses

Ma fierté n’est pas refroidie

Je veux juste rester dans la danse

J’entends la jeune mélodie

Mes pieds s’agitent en cadence

J’entends le bruit de l’eau qui court

Comme ce virus, là, dans mes veines

J’entends gronder l’orage lourd

Et tant pis si je te peine

L’art est long et le temps est court

Je veux danser à perdre haleine.


Photonanie

 

 

 

mercredi 28 octobre 2020

Nuage

 

Pour l'atelier "Mil et une"
 


Il a levé les yeux vers le ciel, Marcel...
et il a vu le nuage.
Un gros nuage noir et imposant qui n'en finissait plus de s'enfler
et qui recouvrait peu à peu, de son ombre grandissante, 
toutes les rues, toute la ville...

Il est resté longtemps derrière sa fenêtre à observer, Marcel.
Et à force d'attention, il a remarqué une chose :
c'est que chaque personne, dans la rue, envoyait, 
sans s'en rendre compte, 
une petite goutte grise dans les airs.
Toutes ces petites gouttes grises montaient, montaient...
et finissaient par s'agglomérer là-haut,
en une masse compacte et menaçante.
 
Il a encore regardé, Marcel.
Il a regardé les visages, les attitudes des passants...
Et il a compris que les petites gouttes étaient 
des gouttes de tristesse, d'amertume, 
de stress et de colère...
 
Il a compris que c'étaient 
les émotions négatives des gens
qui alimentaient le nuage
et qui lui donnaient de plus en plus d'ampleur, 
de plus en plus de force.
 
Il a compris que si l'on ne faisait rien, 
le nuage finirait par éclater
et par répandre une pluie méchante
sur toutes les têtes...sur toutes les vies.
Une pluie de malheur.

Alors, il a mis son béret, Marcel.
Il a mis son béret et il a pris son accordéon.
Muni de son béret et de son accordéon, 
il est descendu dans la rue,
et il a joué...
Longtemps.
Longtemps.
Toute la journée.
 
Il a joué tous les morceaux de sa jeunesse,
tous les morceaux qui lui venaient, 
toutes les musiques de son coeur.
Il a joué Moustaki et Brassens
Trenet surtout, 
parce que c'est le plus joyeux.

Au début, il a joué seul...
et puis un enfant s'est arrêté...
Puis une dame et une autre encore.
Pour écouter.
Petit à petit, les notes ont envahi la rue.
Elles se sont posées un peu partout...
Sur les trottoirs, sur les toits, sur les devantures...
Elles ont commencé à danser dans les têtes
à faire fleurir des sourires...

Et petit à petit, au fil des heures, 
il a vu les gouttes changer de couleur...
elles ont rosi...elles se sont fait plus légères...
Un rai de lumière a filtré au travers du nuage...
Les gens l'ont vu
et ont souri de plus belle...
 
A la fin de la journée, 
la ville était comme transformée.
Libérée.
Le soleil était revenu.

Alors, il a joué un dernier morceau, Marcel.
Son préféré, qu'il avait gardé pour la fin.

A ce moment-là, 
il a vu une colombe descendre du ciel.
Tout doucement, elle s'est posée sur son béret...
Mais il continué, 
comme si de rien n'était...
 
Et puis trois autres colombes sont arrivées.
Du bout de leurs pattes, du bout de leurs ailes, 
elles ont fait tinter les clochettes.
 
Il les a reconnues, Marcel.
Il les a reconnues.
C'étaient les clochettes de la paix.
.

La Licorne
.

 

 
 
 

lundi 26 octobre 2020

Devoir 54 : "Le dernier"

 
Atelier d'écriture :

 
 
Consigne :
Cette photo de Walker Evans 
semble nous dire quelque chose.
Elle me rappelle quelque chose.
Mais quoi ?
Peut-être un film...
Ou autre chose.
Si vous avez une idée, dites le lundi.
 
 

 
 
 
Sa salopette était sale, 
il ne s'était pas rasé depuis trois jours. 
Sa chemise était déchirée...
et il ne savait pas où il mangerait ce soir.
 
La ville était totalement vide, déserte.
Plus une âme qui vive.
Il comprit soudain qu'il était le dernier...
qu'il n'y avait plus que lui.
Que tous les autres avaient renoncé.
 
Il s'assit alors,
résigné, sous une porte cochère.
 
La caméra de l'autre côté de la rue 
se tourna dans sa direction.
Il la fixa longuement.
Dans ses yeux, 
un mélange de méfiance et de tristesse, 
avec une pointe de dureté.

Depuis dimanche, il était recherché
par les forces de l'ordre.
Dénoncé par ses voisins, 
pour non-respect des consignes.
Refus d'obtempérer.
 
Il savait que le logiciel de reconnaissance faciale 
était en train de décoder son identité...
Que dans quelques minutes, 
on allait venir le chercher, l'arrêter...
Que c'était trop tard.

Demain, il ferait la Une des journaux :
"Zacharie A., le dernier homme libre"
.

La Licorne
.



samedi 24 octobre 2020

L'embarras du choix

 

Pour l'atelier "Treize à la douzaine"

 


 

L'embarras du choix
 
Dans mon enfance, mes parents, qui ne voulaient rien m'imposer...
ont passé leur temps à me demander de faire des choix :
Pesto ou sauce tomate ?  
Violoncelle ou piano ? 
 Tricot ou pull-over ? 
 
Résultat : à force de me triturer les méninges, 
à un âge où j'aurais préféré les voir "trancher", 
je suis devenu un adulte envahi par le doute...
jamais sûr de prendre la bonne décision.
 
Je vais de dilemme en dilemme :
Cravate ou pas cravate ? 
Théâtre ou cinéma ? 
Julie ou Isabelle ?
Chaque choix est un supplice, un piège, un traquenard.  
Je me perds dans la toile de mes hésitations...
Et quand, au restaurant,  je sors mon petit carnet 
pour noter les propositions du garçon et y réfléchir...
je vois fleurir autour de moi les regards interrogateurs. 
 
Comment font-ils, tous, pour se décider à une vitesse époustouflante ? 
Alors que la simple opération matinale "veste ou blouson ?" 
me prend un bon quart d'heure...et que je ne peux m'empêcher 
d'y associer plusieurs consultations du thermomètre extérieur ?
 
Je crois que je ne le saurai jamais...
La nature humaine a des mystères secrets 
que je ne cherche plus à comprendre.
.
 
La  Licorne



 
Consigne : 
 
Il fallait placer les douze mots suivants : 
 
force, tomate, carnet, époustouflant, thermomètre, toile, 
opération, tricot, fleurir, violoncelle, traquenard, envahir

et traiter le thème du choix
 
 
 

lundi 19 octobre 2020

JEU 61 : Vaste flemme

 

 


 

Certains jours une vaste flemme
(je ne veux pas de maladie)
me transforme en vrai paresseux.
Ma fierté n'est pas refroidie.

Je rêve aux grands monotrèmes
j'entends la jeune mélodie
du vent qui chante vert et bleu
du fond de cette immense flemme

j'entends le bruit de l'eau qui court
je relis ceux qui disaient mieux,
j'entends gronder l'orage lourd.

Écrire un conte ? un poème ?
(l'art est long et le temps est court)
J'attendrai donc encore un peu.

.

Carnetsparesseux


 

vendredi 16 octobre 2020

JEU 61 : Création musicale

 

Création musicale

 



Je ne veux pas de maladie

mon tonus est bien aguerri

ma fierté n'est pas refroidie

mais ce virus m'abasourdit

et gifle mon impertinence

Des notes rompent le silence

j'écoute un chant indéfini

J'entends la jeune mélodie

d'un ado en veine d'audience

qui a écrit la poésie

et cherche l'air avec patience

J'entends le bruit de l'eau qui court

dans les rimes et les assonances

J'entends gronder l'orage lourd

du batteur fou rythmant l'ambiance

l'art est long et le temps est court

mais du temps, l'ado s'en balance

quand la passion rythme sa vie

le temps n'a plus d'importance


Lecrilibriste

 

 

 

jeudi 15 octobre 2020

JEU 61 : Terre infinie

 
Terre infinie


 

je ne veux pas de maladie
sur la Terre infinie


ma fierté n'est pas refroidie
ni les esprits qui sans bruit
sèment les graines sous la pluie


j’entends la jeune mélodie
vivifier la terre ancienne du peuple maori
et réveiller les sourires assoupis
dans les arbres prospères et le vent épanoui


j’entends le bruit de l’eau qui court
le refrain des galets dans le chant du troubadour


j’entends gronder l’orage lourd
le son de la pluie dans l’éclat du jour
les enfants plonger dans les rivières alentour


l’art est long et le temps est court
pour peindre le monde au pourtour
les oiseaux du ciel et les grandes tours
toute trace d’hommes sur la ligne ample du jour

.

Laurence Delis
 
.




lundi 12 octobre 2020

JEU 61 : Espoir


 


 

...Je ne veux pas de maladie

Je veux vivre longtemps ma vie

Aimer jusqu'au bout mes amis  

 
Ma fierté n'est pas refroidie

Avec ou sans masque, je "suis"

Je ne serai pas asservie


J'entends la jeune mélodie

Celle qui me montre l'ère qui suit

Et elle me chante un air inouï

 
J'entends le bruit de l'eau qui court

Tout au long de mon parcours

La rivière vive de l'amour


J'entends gronder l'orage lourd

Il rôde dans les alentours

Pour mieux réveiller les coeurs sourds

 
L'art est long et le temps est court

Je sens venir la fin du jour 

Et j'attends de l'aube le retour ...

.

La Licorne

.

 

 

dimanche 4 octobre 2020

Hommage

 

Pour l'atelier "Treize à la douzaine"

 


D'aussi longtemps que je m'en souvienne, dans sa tête format melon, ça a toujours été un feu d'artifice...Avide de tout comprendre, elle a une idée par seconde et elle pose une ribambelle de questions, au point d'épuiser sa mère, qui peine à suivre le rythme de ce petit bout de femme à l'entrain forcené...

Ses réflexions, il faut le dire, ne sont pas banales...A six ans, elle se promène partout avec sa mappemonde, comme d'autres se promènent avec un médaillon...et elle évoque la liberté et la démocratie, au moment où d'autres pensent à jouer à la poupée ou à faire du tissage de perles...

Son entourage, un peu craintif, lui conseille de penser à des choses de son âge...elle répond par des remarques d'une lucidité ravageuse sur l'état du monde. Aucun risque de la voir se taire  : la seule façon de lui fermer la bouche, c'est de lui demander de manger sa soupe ! 

Vous l'avez reconnue : Elle s'appelle Mafalda...

Son "papa" argentin, celui qui l'a créée et qui assurait le "remplissage" de son cerveau en ébullition... vient de décéder le 30 septembre, à l'âge de 88 ans. Il s'appelait Quino.

 

La Licorne

 

Il fallait placer les douze mots suivants :

1 melon
2 tissage
3 ribambelle
4 entrain
5 forcené
6  fermer
7 avide
8 remplissage
9 comprendre
10 craintif
11 médaillon
12 risque

et le 13ème pour le thème : artifice

 

 


 

 

jeudi 1 octobre 2020

JEU 61 : Poème sandwich nouvelle version

 
 

 
 Bonjour à tou(te)s !
 
Aujourd'hui, pour le mois d'octobre, 
je vous propose une nouvelle version 
du jeu du "poème sandwich",
jeu auquel nous nous sommes 
déjà "frottés" deux fois...
 
Cette fois, nous prendrons comme point de départ
un extrait poétique de Charles Cros :


(...............)

...Je ne veux pas de maladie,
Ma fierté n'est pas refroidie,
J'entends la jeune mélodie.

J'entends le bruit de l'eau qui court,
J'entends gronder l'orage lourd,
L'art est long et le temps est court.
 
(.................)
 
 
A partir de cet extrait, vous pourrez :
 
- soit  inventer le début et la fin du poème
(une ou plusieurs strophes avant, 
une ou plusieurs strophes après...)

- soit ajouter des vers "entre les vers"
 

 ................................
 
Je ne veux pas de maladie
.............................

Ma fierté n'est pas refroidie
......................................
 
J'entends la jeune mélodie
.....................................
 
J'entends le bruit de l'eau qui court 
...............................................
 
J'entends gronder l'orage lourd
.................................................
 
L'art est long et le temps est court
...........................................
 
 
Voilà...
ce n'est pas compliqué...
 
 

 
Et pour ceux que cet extrait 
n'inspirerait pas particulièrement, 
je vous laisse aussi la possibilité 
d'appliquer le même procédé
à un poème de votre choix... 
 
 
Il suffira juste de nous donner les références 
de l'extrait que vous avez choisi...
(titre et auteur)


Envoi avant le 21 octobre 2020
à undeuxtrois4@orange.fr
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Bonne inspiration poétique
et à bientôt !
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La Licorne
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