samedi 22 septembre 2018

Agenda ironique : "Souvenirs d'antan"

 
Pour l'Agenda ironique de septembre
 
Deuxième texte sur une proposition
 d’Andrea Couturet

Une image (ci-dessous),
accompagnée des mots imposés suivants :

– meuble ;
– pinot ;
– brebis ;
– salto ;
– “Bernique !” ;
– inflammatoire ;
– Jacquemart (de Dijon) ;
– ballet.





- Dis, c'est quoi, cette photo ?
- Ma grand-tante et ses deux mômes, en 1923...à Deauville...en costume d'époque...
On a du mal à la reconnaître à cause de son bonnet de bain...sur les autres photos, c'est plus facile, elle était frisée comme un mouton...
- Hum...comme une brebis, tu veux dire...Et sans indiscrétion ...qu'est-ce qu'elle regarde ?
- Elle vient d'entendre la cloche de cinq heures, c'est l'heure du goûter, et elle cherche son troisième marmot parti à la pêche aux berniques...pour lui dire de rentrer. :-)
- La cloche ? T'es sérieux ? Hum...la cloche de cinq heures, ça me rappelle un peu  le Jacquemart que j'entendais quand j'étais petit...Il sonnait tous les quarts d'heure, juste à côté de chez moi...Tu sais que j'habitais Dijon ?
- Ouais, dijonnais d'origine, je ne risque pas d'oublier...je m'en souviens à chaque fois que la moutarde te monte au nez ! ;-)
Mais non, grand bêta, la cloche, c'était une blague, c'était juste pour te faire marcher...pour me moquer de ta ponctualité aussi  excessive et légendaire...de ton côté très "five o'clock"...
- C'est ça moque-toi...moque-toi...toi qui me connais bien, tu devrais savoir que je hais le thé et les anglais et que la seule boisson que je supporte est le pinot blanc...
Et les enfants sur la photo, ils sont toujours en vie ?
- Je crois me souvenir que l'aîné est mort pendant la guerre. La plus petite, elle, est décédée l'année dernière.
- De quoi ?
- D'un ulcère d'estomac dû à une dose excessive d'anti-inflammatoires...la pauvre était perclue d'arthrose, ce qui ne l'a pas empêchée de frôler les cent ans.
Dans sa jeunesse, elle était danseuse de ballet et elle était connue pour sa prestation dans le "Sacre du printemps"...à l'époque, on vantait dans les journaux son sublime "salto facial"...
- Et tu la voyais souvent ?
- Non, rarement...elle était toujours sur les quatre chemins...une vie d'artiste, quoi...Mais à sa mort, j'ai hérité de quelques-unes de ses  affaires...car elle savait que j'aimais restaurer les meubles anciens...
Tu vois, la table, là-bas ? Elle me vient d'elle...Si tu veux bien t'y installer...je vais te chercher une tasse de thé...;-)
Ne fais pas cette tête, je plaisante, mon vieux...je vais te servir une bière !
Et ensuite, si tu veux continuer d'assouvir ta curiosité, tu auras le droit feuilleter la fin de l'album photo...jusqu'à cinq heures...pétantes.
Mais pas plus. Parce qu'après, je dois rejoindre André qui n'est autre... que le petit-fils du troisième marmot...celui qu'on ne voit pas sur la photo... Et si tu veux tout savoir, eh bien, bon sang ne saurait mentir, il travaille dans une entreprise de pêche !

 
La Licorne 




vendredi 21 septembre 2018

Agenda ironique : "Mélodie en sous-sol"

 
Ecrit pour l'Agenda ironique du mois de septembre
 
 
Sur une proposition de Dominique Hasselmann
 
“Promenade sous terre”
 
Mots imposés :
– métropolitain ;
– pingouins ;
– brasserie “La Rotonde” ;
– salsifis ;
– “Ici l’Aube !” ;
– infinitésimal ;
– Jacques Lacan ;
– ballast.
 
 
 
 

Paris.
Ligne 3.
Cri-cri-cri...Cri-cri-cri...
"Ici, l'Aube !"
On les entendait dès le matin.
Cachés dans le ballast, ils chantaient là leur chanson depuis un bon siècle.
Car c'est au tout début du 20ème siècle que les petits insectes musiciens avaient été progressivement acheminés du Sud de la France jusque dans la capitale.
D'abord en quantité infinitésimale puis de plus en plus nombreux...Ils étaient arrivés incognito par l'intermédiaire de banals cageots de poivrons, tomates et salsifis...et s'étaient multipliés gaiement dans la pénombre du métropolitain, bercés tout le jour  par le frottement des trains sur les rails qui leur assurait une chaleur digne des meilleurs étés du Sud.
Chanson douce et pittoresque. Petit air de vacances en pleine ville.
Mélodie ensoleillée éclairant les jours gris.

Mais, las, une bande de pingouins sur deux pattes, déléguée par le maire, vint un jour troubler cette quiétude bienheureuse et remplacer le ballast par une matière aussi compacte qu'inhospitalière, nommée béton.
"Béton"...
"B-ton"...avait aussitôt décodé le sieur Jacques Lacan, qui, friand de mots décomposés, avait reconnu là, dans sa version anglophone, le "si " strident de la chanson des grillons..
Le fameux "si-si-si" venu des profondeurs souterraines qui accompagnait chaque semaine la première phase de sa virée du jeudi à la Brasserie de la Rotonde, lieu convivial et gastronomique, où avec d'autres habitués célèbres, il avait créé un beau jour de mai, sur une inspiration, le LPGMP, Le Premier Groupe de Métalangage Psychologique...
Un sigle assez obscur qu'il aimait traduire parfois en "Ligue de Protection des Grillons du Métro de Paris" (*), ce qui ne manquait pas d'amuser ses amis.

 
La Licorne 

 
(*) Vous ne le croirez peut-être pas, mais je n'ai pas inventé cette ligue...elle existe vraiment !
Si, si, si !
Lire ICI...
 
 

dimanche 16 septembre 2018

JEU 39 : Aphorismes amateurs

 
 


Les nuages passent sur le ciel comme des éponges et,
après avoir essuyé quelques averses,
 nous le rendent bleu immaculé.
 
La bêtise, c'est comme une tache sur le nez :
on ne la voit que chez les autres.
 
La vieillesse ne commence pas avec le premier cheveu blanc,
mais avec la première idée noire.
 
.
 
La Licorne

 

mardi 11 septembre 2018

JEU 39 : Bêtises de jadis


 
 
 
 
Qui sait, peut-être les bêtises de jadis,
ressassées au fil du temps,
attisent-elles les flammes éternelles,
projetant leurs étincelles tout droit vers le ciel.
 
 
 
 
 
 
 




samedi 1 septembre 2018

JEU 39 : Aphorismes


Les arbres jettent l'or de leurs feuilles
par les fenêtres de l'automne.
.
Sylvain Tesson


 


L'aphorisme, si bien manié par Sylvain Tesson,
vous voyez tous ce que c'est :
il s'agit d'une phrase ou d'une formule courte
- et parfois drôle -
qui énonce, en quelques mots,
soit une vérité fondamentale
soit un trait d'esprit.

Le défi va donc être, ce mois-ci, 
 d'écrire un  (ou plusieurs) aphorisme(s)
contenant au moins l'un des mots suivants :

argent, cheveux, vieillesse, ami, jadis,
flamme, travail, mensonge, ciel, bêtise

La longueur maximale sera de deux phrases.
Et ce devra être un aphorisme "de votre cru" , bien sûr...

Faites-nous rire ou réfléchir...
J'attends vos trouvailles avec une gourmande impatience !

Envoi à undeuxtrois4@orange.fr
avant le 21 septembre 2018 minuit.


La Licorne





Et, en passant, un énorme MERCI
à Valentyne et à Célestine,
nos deux talentueuses participantes
du mois d'août,
pour leurs textes
respectivement et merveilleusement
chevaleresque et romanesque...