lundi 27 juin 2016

Petit bonheur d'antan



 
 
 
Le jardin s'étendait
Plein de fleurs et de fruits
Devant la ferme immense
Et les enfants couraient
On entendait leurs cris
C'étaient de belles vacances

On montait l'escalier
Bancal jusqu'au logis
Où l'on faisait bombance
Près du poêle qui donnait
Sa chaleur aux jours gris
A nos âmes la confiance

Vers cinq heures il fallait
Partir à l'écurie
Pour y traire en cadence
Les seaux mousseux de lait
Nous, dans un coin, tapis,
On savourait la chance

En automne, tu sais, 
les arbres croulaient de fruits
On y grimpait, tu penses
Les pommiers, les pruniers
En un après-midi
Se vidaient pour nos panses


Et puis l'air s'emplissait
D'odeur sucrée, jolie
Confiture du dimanche
Dehors on finissait
Nos jeux et nos parties
En bouillant d'impatience

Les genoux couronnés
Les ongles tout noircis
On rentrait en urgence
Pour enfin y tremper
Un doigt avant la nuit
Le goût des belles vacances !

Mais le temps a passé
Et Grand-Mère est partie
Au pays de l'absence
Tout, d'un coup, s'est vidé
La ferme fut démolie.
Où es-tu mon enfance ?
...
 

La Licorne

.

 

vendredi 24 juin 2016

JEU 18 : "Vienne la vague"

 
Voilà, pour finir, un petit bonheur...
que j'avais, bêtement,
oublié de ramasser...
Il était tout en pleurs...le pauvre,
dans un coin de ma messagerie !
 
Je vous le partage, donc...
avec quelques jours de retard
et toutes mes excuses !
.
 
 
 
A chaque visite, d'abord le couinement grinçant de la barrière en fer,
Bruit affreux que vous connaissez, que je renonce à rendre.
C'est ensuite, souvent, le ridicule balancement d'un face-à-face
 avec quelque nigaud dans l'allée trop étroite
- Dieux, va t-il se pousser et me laisser passer,
ou craint-il de mettre un pied fautif sur l'herbe rare ?
Et le long tourbillon du manège qui tourne et chuinte :
Fillettes, fillettes, tenez-vous donc tant à tant tourner en rond ?

Grotesque, le glouglou goutte à goutte des jets d'eau étiolés,
- Horizon plat et nu, le zingue de la vasque.

Il y aura aussi l'irritant babillage des deux là-bas en face
Juste assez fort pour qu'on ne l'ignore pas,
 juste assez bas pour qu'en tendant l'oreille je n'y comprenne rien.

L'ombre maigre des statues que les pigeons maculent
- Mais que vécut vraiment l'inventeur méconnu de la pince à ressort ?
Négligera le banc qui m'est échu,
Où j'écoute transi la valse cliquetante des aiguilles à tricot des dames d'à côté
Parques domestiquées, benoites et commèreuses
Qui jamais ne se trompent d'à-l'envers-à-l'endroit.

Roussis l'été, nus l'hiver, les parterres et les platanes cuits
Savent assez, par leur pollen et leur poussière blême
Toute la vanité étroite de la vie ici-bas.
Un faux air affairé et vide à la fois,
Voilà tout le portrait de mon jardin public !
Y a-t-il endroit au monde où mieux qu’ici
– car jour après semaine j’y reviens tout de même -, je ressente,
Zut alors ! l’absence de la longue vague fraiche et saline et sereine
 qui vient, passe, repart et recommence, et qui sans y songer
 lave l’âme, les rêves et se fiche du reste ?
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mercredi 22 juin 2016

Merci !

  

Ah, mes amis...
Bravo à vous !
C'est un plaisir de vous lire, un plaisir
Délicat et et subtil
Encore plus en ce mois de juin
Follement rempli
Grandement agité
Horriblement fatigant
Il ne fallait pas trop m'en demander
Je n'étais guère disponible...
Le mois de juillet sera-t-il
Moins contraignant ?
Nul doute que
Oui !
Petits bonheurs en vue
Que j'attends impatiemment...
Rien que d'y penser
Se dessine un sourire...
Tout bientôt les vacances !
Un grand merci à vous :
Vos p'tits textes étaient délicieux !
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La Licorne
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lundi 20 juin 2016

JEU 18 : "Jusqu'à l'ivresse"

 
 
Réponse au texte de Célestine :
 
 
 
 
Ah quel étrange sac que vous nous proposez, belle dame ! 
Bourré de larmes de tendresse
Chargé de sentiments
Défoncé par les coups de cœur
Empli d'amours, de souffles, d'odeurs et de rires d'enfants
Faut-il l'ouvrir, l'emporter avec soi ou consommer sur place ? 
Gorgé de tant de délices il faut du temps à l'
Homme pour pouvoir à son tour avancer de quelques pas.
Il faut lui laisser un peu de temps, pour absorber tant de douceurs 
Jusque peut-être à ses cent ans.
 


Képi enfoncé jusqu'aux oreilles, le garde champêtre suit des yeux
Le délinquant, ivre de cette consommation abusive de plaisirs
Manquant à chaque instant de perdre l'équilibre
Niant cependant toute consommation de substance illicite
Oubliant pourtant jusqu'à son nom.
Peut-il, lui, le garde, imaginer un instant
Qu'un tel sac existe....en tous cas dans son quotidien.
Radouci d'avoir ainsi réfléchi, le garde apaisé 
Se souvient d'un temps pas si lointain que ca.
Tout était frais et tendre. Le temps de l'enfance peut-être
Un bonheur pouvait en cacher un autre
Vous ne pouvez faire un mètre sans tomber sur l'un d'eux. 
Whisky d'Irlande, tu m'as bien eu. Vieilli dans ton vieux fût aux couleurs de
Xérès. Tu m'as fait délirer à la seule évocation de ce pays béni.
Yacks,
Zèbres vous êtes tout à coup devenus roses et vous dansez sur le mur du salon...
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Julien Sorel
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dimanche 19 juin 2016

JEU 18 : "A Copenhague"



A Copenhague tout semble simple et tranquille, autant
Batifoler dans les rues aux édifices harmonieux et
Couleur brique paraît relever d’un plaisir des yeux
Dont nul ne songe à s’éloigner sans nostalgie
Et grande envie d’en renouveler le spectacle, autant
Faire usage des divers modes de transport
Garantit des moments de pur bonheur mais loin de toute
Hystérie comme celles des prétendus supporters de l’Euro
Il est même très plaisant d’utiliser des escaliers roulants pour
Joyeusement atteindre le hall d’accès aux rames de métro
kaléidoscopiques, rames dont l’arrivée est annoncée par
Le doux chuintement des roues glissant sur les rails
Même par tous temps l’accès à ce métro est agréable
Non, pas d’odeur contrariante, une douce ambiance
Où chacun peut trouver place pour atteindre
Place de l’hôtel de ville, Christiansavhn, Tivoli et
Quantité d’autres lieux plaisants de découvertes,
Rencontres, dégustations en tous genres
Sans jamais craindre le contact avec une population
Très affable , dont le langage est accessible en
Utilisant l’écrit plus qu’à l’écoute du simple
Vocable en raison de syllabes légèrement mangées
Ah, quel bonheur , quels plaisirs ainsi partagés !
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Petrus




JEU 18 : "A la claire fontaine"



 
 
 
A la claire fontaine 
Boire de l'eau glacée 
Chanter il y a longtemps que je t'aime...
 
***
Dormir huit heures d'affilée 
Etre réveillée par des chants d'oiseaux 
Faire de beaux rêves...
 
***
Gagner en âge comme en sagesse 
Heureuse de ce qu'on est 
Incurable optimiste..
.
***
 
Jeux chez Asphodèle ou le Hibou, 
Krapoveries, Défis du samedi, 
Lakevio, La Licorne, Impromptus, 
Mil-et-une, A 1000
 
***
Gagner en âge comme en sagesse 
Heureuse de ce qu'on est 
Incurable optimiste..
.
***
 
Jeux chez Asphodèle ou le Hibou, 
Krapoveries, Défis mains ...
Non on ne s'ennuie pas: 
 
On écrit et on lit 
Pour tous les blogamis.
Que demander de mieux?
Rien! 
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samedi 18 juin 2016

JEU 18 : "L'oiseau volage"



Appeler l'inspiration
Brouillonner quelques mots
Crayonner une ligne ou deux
Dans l'espoir d'accrocher une idée
Enthousiasmante...
Folâtrer en imagination
Gambader sur les chemins du rêve
Hésiter, chercher encore
Inspecter les recoins oubliés
Juste au cas où on y aurait
Laissé les mots qui nous manquent...
 
Magie du verbe, où es-tu ? 
Ne nous abandonne pas ! 
Oiseau volage
Posé sur la page vierge
Quand le vent t'amène
Rien n'est plus beau...
Sans toi la vie se vide
Ton chant, merveille cristalline, est
Un bonheur simple sans cesse renouvelé
Vite, vite, reviens !
.
La Licorne
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lundi 13 juin 2016

JEU 18 : "Le ciel azuré et céleste"

 
Dessin de Célestine

 
 
A toi, la Céleste !
Belle et joyeuse
Comblée et sublime
Douce et affectueuse
Envers toi, je m'incline
Fier et épanoui
Gai et transporté
Heureux et rêveur
Ivre de ton souffle
Je t'adore et je t'apprécie
Loyale et affable
Mille fleurs azurées
Ne peuvent donner
Ombrage à toi, la tulipe
Panache et allure
Quiètude et franchise
Raffinée dans ta verve
Sans autre vœu sinon
Tes mots sublimes et doux
Un à un épandus et joyeux
Vagabondant parmi les étoiles
.
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dimanche 12 juin 2016

JEU 18 : "Le bonheur est dans le sac"

 
  

Acte I.
Ici 

- Bonjour Pierre ! Aujourd’hui nous vendons… le sac à petits bonheurs !
- C’est très bien, ça, Maryse, mais qu’est-ce que c’est exactement ?
- Déjà, c’est un objet, vous en conviendrez, un objet charmant !
- Eh oui, Maryse, évidemment, ce n’est pas un moulin à vent !
- Franchement Pierre, vous êtes trop drôle !
- Généralement, c’est effectivement ce que l’on me dit ! Alors, cet objet du jour ?
- Ha ha ! Moi on me dit que je suis blonde, mais je le vois bien que je suis blonde !…
- Il y a des gens étranges, Maryse… mais nos téléspectateurs aimeraient savoir !
- J’y viens, Pierre. Le sac à petits bonheurs est donc un sac, comme tous les sacs…
- Logique !
- Mais à l’intérieur, vous y placez délicatement tous vos petits bonheurs du jour.
- Non ? Je pensais qu’on y mettait des boulons et des clés de douze…
- Oh, Pierre ! Si vous m’interrompez tout le temps !
- Promis je vous laisse parler, Maryse !  Alors ce sac ?
- Que voulez-vous savoir, Pierre ?
- Redonnez-nous son prix, par exemple…pour nos amis téléspectateurs.
- Si vous voulez, Pierre.
- Totalement, Maryse, totalement !
- Un article que vous acquerrez pour la modique somme de…
- Vite, dites-nous, Maryse ! On n’en peut plus !
- Wouais ben, voilà, vous m’avez interrompu, j’ai plus envie de le dire ! Je m’en vais ! 
- Ah ben ça alors, Maryse !
  
 



 

 Acte II.
Là-bas
 
Ô le sac à petits bonheurs, aubaine des jours qui filent comme des trains.
Pour le remplir de la rosée du matin, et des nuages
Qui caracolent au-dessus des monts, là-bas, à l’horizon ouest…Je veux
Rougir tomate et rosir bonbon, en caressant
ta peau tiède au réveil
Saisir la note bleue du bout des doigts en écoutant un air de flûte
Trembler en regardant la pluie étoiler les landes, et le givre emprisonner dans
Une gangue glacée et translucide les fils électriques.
Voir le ciel devenir orange, ou violet sous l’orage.
Alors ouvre avec moi le petit sac à bonheurs, le sac à petites joies douces, gorgé de bière sombre
Brandis ton diamant à découper les nectars de l’instant.
Cramponne-toi aux ailes du vent des falaises, la cueillette est ébouriffante,
Désirs fous, parfums, odeurs de bruyère, couleurs éclatées rouge sang des fleurs,
Elans, soupirs, frémissements.
Flammes qui dansent devant l’âtre sur un long tapis de laine des moutons noirs,
un tapis volant qui
Gravite, comme un vaisseau des corps célestes enlacés
Hé, toi qui sens le souffle des choses,
Indicible, ineffable, dans ton petit sac à bonheurs
J’ajouterais baisers et caresses un petit coin de parapluie
La langueur des vagues océanes sur une verte plage d’Irlande
Mêlées aux sons troublants des Uilleann pipes.
N’entends-tu pas le long sanglot des cerfs qui brament
et mon coeur qui ne désemplit pas ?
Oh…le petit sac à bonheur…
 
 
Textes de Célestine
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