dimanche 10 décembre 2017

JEU 31 : Une petite page de pub




 
Mardi dernier, j’ai reçu une proposition pour une intervention pour Christmas Time,
chez un opérateur de bigophonie (que je ne citerai pas, secret d’amateuriste of course)
Cette missive m’indiquait une adresse dans Paris 10ème, rue des petites écuries,
un nom de rue qui sent bon comme une odeur de crottin, frais comme j’aime.
;
Je me présentai donc ce samedi à cette adresse.
C’était un remue-ménage capharnaümesque : un monde fou, des caméras
et des cameramans, des photographes, des cascadeurs, des reporters,
des acrobates, des pyramides d’iphones, des grimeuses, des vendeurs de hot-dog,
 des badauds affamés et des curieux frigorifiés, mais contents de participer à cette fête.
 En bref, une expérience sensitive comme j’en ai peu connu!
,
Je fus reçue par une charmante jeune femme avec une robe trapèze méga-courte
qui m’a très gentiment commenté mes attributions.
Je serai « mentor technique en animaux magiques »
pour the SCENE WITH THE HORSE.
Je me voyais déjà non pas en tête d’affiche
 mais au moins comparée à Mario voire à Bartabas.
J’ai eu tout de suite un coup de foudre pour ce canasson,
qui était d’une teinte entre ivoire et cygne, une ossature robuste et vaporeuse,
une robe moirée et bien brossée, une corne tressée sur son chanfrein….
Un pur bijou.
 
J’ai chuchoté à son intention :
 "Bonjour, Fiston ! Comment te surnommes tu ?"
Sans attendre de réponse, Miss Robe-trapèze me prévenait d’un ton froid :
« son nom est Canson du Papetier, un peu sourd, Canson n’en fait qu’à sa tête,
son comportement est digne d’un enquiquineur de première :
pour preuve trois cascadeurs avaient été mis par terre ….
d’où ma présence en tant que dresseuse.
Son museau était aussi doux que du papier de soie justement
et nous avons commencé une grande discussion (j’ai bien vu que Canson
avait un type asiatique, et je baragouine couramment japoney)
,
A un moment, un homme a crié dans un mégaphone
que c’était mon tour avec « ce fichu bourrin ».
Je me suis dit que c’était évident que The Horse se soit vexé.
 S’entendre nommer « Bourrin » çà vous siérait à vous ?
Pourtant Canson paraissait motivé et prêt à se courber en quatre
 pour tourner cette pub !
,


 
Je me suis approchée de Marco, cascadeur de son état, 
que j’avais vu faire des acrobaties, juste avant sur une fusée, 
et j’ai écouté attentivement ses consignes.
 
The Operator in chief disait : 
« On fait d’abord une maxi séquence et ensuite on zoome ! 
toi, oui toi, Miss « mentor technique en animaux magiques »  
tu dois juste faire courir The Bourrin au bon moment
 (pour ce faire j’avais hérité d’une botte de carottes à agiter sous son nez
 avec une sorte de canne à pêche géante (on ne voit rien sur ma photo-souvenir,
ce prodige fait en postprod quand même !!)
 
The Operator chief a poursuivi :
« A un moment on va mettre à fond, tous gaz dehors
et on devra donner une vision d’une course aérienne.
 Tu as tout compris ?
Excite Canson en même temps avec ta voix et avec ces carottes »
?
J’ai acquiescé et Canson du Papetier aussi
pour prouver qu’on était compagnons et partenaires.
Marco, the cascadeur, avait un air un peu démoniaque
avec son déguisement rouge et outremer en strass,
 mais je crois que c’est juste du fait de son habitude
 à chevaucher des fusées et non pas des chevaux…
 
D’un bond, Marco est monté sur Canson.
J’ai agité mes carottes comme une pom-pom women
 pour mettre Canson en route.
Cet équidé a été très coopératif jusqu’au moment
où Marco s’est déporté en arrière
(pas extraordinaire son assiette à ce monsieur)
 et c’est à ce moment que Canson a craqué :
 
ce poids du cascadeur a dû froisser une vertèbre
 à moins que ce ne soient un des feux de fusée
qui ont chambardé son imagination féconde.
Je ne vois que ça pour transformer un canasson si patient
 en furie déchaînée.
 
Canson a rué comme un Quater-Horse de rodéo
et Marco a fait un très charmant Take-off in the sky ;
notre pauvre cascadeur est tombé dans un bac d’orangers 
avec un grand craaaaaaaaaaac. 
Je me suis retrouvée aussi 4 fers on the air dans cette affaire.
?
J’ai entendu Marco reprendre ses esprits et grogner en recrachant ses dents :
« ouh, ouh, ouh donn…..moi un …..mède ! »  
Je me demandais bien ce que ce pauvre homme disait sans dents ?
un intermède ? Un Archimède ?
?
A peine je me suis redressée
et ai reconnecté mes neurones, que j’ai enfin compris.
Marco désirait un remède sur ses bosses !
j’ai essayé de rendre service en attendant nos bien aimés pompiers….
Et Canson me direz-vous ?
Je ne sais pas où ce phénomène est parti : j’ai vu sa dégaine une dernière fois,
trottinant sur nos toits de Paris comme un fantastique acrobate !
 
 
Pour voir the texte of the beginning it’s here.




5 commentaires:

  1. au trot sans rien de trop ! ça va pas être aisé d'écrire un truc aussi fou sans L ! mais j'essaie, promis... avant vingt et un jour ?

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  2. Fou ou pas fou, long ou pas long...c'est comme tu veux...l'essentiel, c'est que ça vienne du fond de toi...et que tu sois fidèle à toi-même...:-)

    Petite suggestion, cher Dodo : il reste dix jours ... tu écris une ou deux phrases par jour, et c'est tout bon !

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  3. Et bravo, bravo, bravo, Valentyne, pour ce recyc...euh...cette réécriture de "haute volée"...je me suis régalée d'un bout à l'autre...

    Après avoir lu cela, on a presque envie de repartir au bon vieux temps, au temps où, à Noël, on recevait des "Orange" ! ;-)

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    1. En me relisant, je m'aperçois que j'ai parlé un peu vite...

      Après avoir lu les journaux ce matin et consulté les articles sur la fin de la neutralité du Net...je ne suis plus bien sûre d'aimer les "Orange"...!!!

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  4. Wow, quelle imagination époustouflante. C'est génial! Bravo!
    Michelle

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