Pour l'Atelier d'écriture de Villejean
(et pour JF)
Quand Dieu lança les "dés"-"buts"
de l'Univers,
il n'avait pas de plan en tête,
ni de but.
Juste un plant.
Il planta son plant
en espérant ne pas se planter.
Puis il l'arrosa soigneusement
et s'assit pour observer.
En silence.
Le plant but, but...et rebut.
Et puis...il grandit.
Librement.
Inexorablement.
Avec plein de branches,
qui croissaient, se multipliaient,
s'épanouissaient en une magnifique fractale.
Et Dieu vit que cela était beau.
Il décida que la pousse de l'"arbre du monde" serait infinie
et que jamais il ne dirait "pouce",
car il avait envie de contempler l'expansion illimitée
et le déploiement chatoyant de l'Unité
en une myriade de branches totalement imprévues...
Il n'y avait plus de nuit,
il n'y avait plus d'ennui.
L'Univers qu'il avait "lancé" n'avait pas de sens,
il avait une essence,
et son essence était d'aller
dans tous les sens.
Chaque branche de vie faisait son expérience
et la transmettait à l'arbre entier.
Et Dieu vit que cela était bon.
Il dit alors :
"Que le hasard soit !"
Et aussitôt, le hasard fut.
Le hasard créa encore plus de variété, de diversité,
Il y eut moins d'emprise et plus de surprises.
Evidemment, ce fut vite un grand b'hasard...
Et Dieu vit que cela était drôle.
Cependant, après quelques millions de millénaires,
les branches s'emmêlèrent et s'emberlificotèrent...
en mille noeuds incohérents, ce fut l'enfer !
Dieu décida alors d'ordonner un peu le chaos :
il sortit une flûte de Pan
et joua un air entraînant,
une mélodie digne de Mozart...
pour dompter le fameux "hasard".
Au son de la flûte, les branches, telles des serpents,
se mirent à danser sur quatre temps.
Elles retrouvèrent leur place première
tout en se spiralant au rythme du mystère.
Et Dieu vit que cela était bien.
Il décida alors de jouer sans fin
pour maintenir la cadence
et empêcher du cosmos la décadence.
Il joua longtemps, longtemps
jusqu'à en oublier le temps.
Un beau jour, fatigué, il lança un contre-ut
ce qui, d'un ange, provoqua la chute.
L'humanité fit alors son apparition. Mais zut !
L'Homme sur la Terre
était sourd à la musique des sphères :
il dansait à contre-temps
Et Dieu ne trouva pas ça amusant.
Hi, hi, hi ?
Non, grand g'Hachis !
Il lança alors une note plus aiguë
Histoire de réveiller l'hurluberlu.
Je te laisse la liberté,
dit Dieu à l'écervelé,
Mais tends bien l'oreille
à cette merveille :
Cette note-là a une spécificité :
elle peut réenchanter
ton monde désorienté.
On l'appelle DS :
elle est là pour te guider.
Elle est le "LA" de l'unicité...
De ton chemin, elle est la clé.
Et maintenant, va,
tu peux enfin danser...
au son de ma flûte enchantée...
.
La Licorne
.
Moebius in coelum
Nodi infinitum