Pour l'Atelier Mil et Une
Cinq heures.
Sonnerie fatidique du réveil.
Tête lourde.
Lourde.
Deux cafés serrés
pour ne pas retomber
dans le sommeil.
Une heure plus tard,
affalée sur une banquette du TER,
je regarde défiler la campagne
derrière la vitre.
Je somnole encore,
bercée par le bourdonnement
du train qui serpente...
lentement.
A six heures,
je sors de ma coquille,
en titubant.
Je descends.
Encore trois stations de métro.
L'air libre, enfin.
Je m'éclipse discrètement
et je me dirige
vers le premier banc public.
L'herbe est encore imprégnée de rosée.
J'aperçois,
dans la lueur de l'aube irisée,
une toile pleine de gouttelettes.
C'est beau.
Le temps suspend son vol,
un instant.
Et puis je me lève,
je marche vers l'usine.
Le cours tumultueux
de la semaine
va reprendre.
Combien de temps
devrai-je encore tenir ce rythme ?
30 ans ? 35 ans ? 40 ans ?
Ceux qui en décident
ne le vivent pas.
Et moi non plus...
Je ne vis pas.
.
La Licorne
.
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