vendredi 20 juin 2025

LE LOGOGRIPHE DE « CYRANO DE BERGERAC » - Joe Krapov


 

 

De ce barde un peu barge

Qui commit une ode à la lune

Un poil dérangée

Un autre crayon

Dressa un portrait,

Disons, arrangé !

 

Le voilà désormais,

Pour toute l’éternité,

Gentilhomme crâne,

Grand cheval qui se cabre,

Enragé qui carbure au panache

Entre cour et jardin !

 

Cette pièce,

Ce sera un carnage,

Un degré ultime,

Une tuerie

Qui bercera

Des générations de lecteurs

Et de spectateurs

Séduits par ce tonnerre qui gronde

Et engloutit son pur amour

Dans la noyade.

 

 

 

 Joe Krapov

 

 

jeudi 19 juin 2025

Tu fais souvent ce rêve...

 

Ecrit  - au départ - 

pour le Jeu 141 

 de l'atelier Mil et Une

  

 

 

Tu fais souvent ce rêve étrange et pénétrant

D'une femme inconnue, que tu aimes et qui t'aime

Et qui n'est chaque fois ni tout à fait la même

Ni tout à fait une autre, qui t'aime et te comprend

 

Tu fais souvent ce rêve en ton coeur transparent

Et ce rêve est un baume, un onguent, une crème

Un rêve dont les ondes traversent l'océan

Une musique douce dont tu reprends le thème

 

Sur le piano du temps sur le piano de l'âme

Tu joues la mélodie du désir et la gamme

Des images qui enivrent, des souvenirs brûlants

 

Poussé par la blessure d'un passé suspendu

Attiré par l'étoile qui brille au firmament

Dans le jeu du hasard te lances à corps perdu

 

Sans voir de cette époque toutes les chausse-trapes

Sans voir que les amours le plus souvent s'échappent

Et que ton univers comme une bulle fragile

Est porté par un vent volage et indocile

 

La logique du coeur n'est rien sans la lumière

Oui, la lumière sur l'ombre doit jeter sa lueur

Afin que le pouvoir des yeux de l'intérieur

Renouvelle et transforme les monstres et les chimères

 

 

 

Car la vie est un rêve étrange et pénétrant

Qui plonge dans l'inconnu, qui nous aime et qu'on aime 

La Vie est le miroir de tous nos errements

La Vie, sans cesse, nous tire vers notre accomplissement 

 

 Elle mêle savamment cruauté et douceur

Elle arrache et déchire nos parures d'illusion

Elle mêle sans pitié le pire et le meilleur

Jusqu'à ce que la nuit offre ses premiers rayons...

 

Un jour enfin tu vois que le monde est uni

Que ses failles sont nées de nos failles non aimées  

Que son étoffe est faite de nos fils d'harmonie 

Et qu'il n'y a que nous que nous pouvons changer  

 

Alors tu te rends compte que cette femme rêvée

Etait le blanc fantôme de ton passé rompu

Qu'elle était le symptôme de ton âme encagée

Avant d'être le signe d'un avenir révolu.

 

La Licorne 

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mardi 17 juin 2025

"Le réveillon de Bibi" - La Licorne

 

 Pour l'Atelier de Villejean

 

 

 

Qui c'est qui fait son premier noël aujourd'hui ?

...c'est Bibi !

Pas Bibi Fricotin, non...Bibi Benjamin.

Bébé tout neuf, je découvre pour la première fois le monde autour de moi : la neige qui virevolte, la maison illuminée, les bisous sur ma joue...C'est doux, les bisous, j'aime bien...surtout ceux de Tatie, qui est si jolie. 

Mais le monde extérieur est bizarre : qu'est-ce que c'est bruyant ! Y'a des "kling", des "klang", des "pop"... et un machin poilu qui fait 'Wouah Wouah". C'est nettement plus agité que dans le ventre de maman, où tout était calme et feutré.

 

 

 

Maman, avant, je la connaissais "de l'intérieur" et maintenant, couché dans ses bras, je la vois "de dessous", ça change tout. A la fin du repas, je la regarde croquer des feuilles de salade : ça fait "crac, croc"... 

Et puis ça fait "cric" aussi... :-)

Comment lui dire que je n'apprécie pas forcément les tétées "saveur vegan" ?

Voilà ma cousine Mirabelle qui s'approche, qui me dit "Dodo, Bibi, dodo", avec des mimiques et des intonations très en-dessous de son âge, suivie de près par papa qui se sent obligé de me donner un drôle de truc vert et jaune tout mou avant de me mettre, d'office,  derrière les barreaux. 

 

 

 

Je ne comprends pas grand-chose à tout ça... Sont bizarres les gens du bas. 

Assez déçu, je repars le plus vite possible dans le ciel d'où je viens, dans le ciel de mes rêves, là où tout est léger, facile, là où tout est possible, même prendre le thé entre Mac(a)ron et Ursula !

Mais je suis tiré de mon sommeil magique par les cris de Tatie et de Mirabelle, qui, pour une cause inconnue, se disputent allégrement... Je me mets alors à hurler aussi fort qu'elles et même plus fort qu'elles... histoire qu'elles comprennent que je ne tolérerai pas leurs caprices très longtemps.

Papa m'entend : il vient me chercher dans la chambre puis me descend au salon. Tient-il vraiment à ce que j'assiste aux prises de bec des deux excitées ? 

Non, heureusement, elles ne sont plus là. Près du grand sapin, il n'y a plus que maman. 

 

 

 

Maman qui fait jouer ses doigts sur des touches en noir et blanc et en tire des sons si beaux, si purs...que ça me réconcilie avec l'existence.

Je me rendors tout doucement sur une berceuse de Brahms, le sourire aux lèvres...

A minuit pile, ils feront bien ce qu'ils veulent...

Pour moi, à partir de maintenant, le réveillon sera sans réveil. 

 

La Licorne 

 .

 

 

 

Consignes ICI

 

Il s'agissait de faire parler Bébé

(dit "Bigorneau" ou Bibi)

pour décrire les événements 

d'un "réveillon" agité...

dont vous pouvez voir

la version "de base"

ICI

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