J’entends une mouche voler, ou deux peut-être et le bruit du radiateur, qui, quoique fermé depuis le printemps, sonne comme un gong.
Le silence est vivant.
Ma mère, elle, est morte ; depuis trois ans ; elle n’ira plus jamais à son cours de gymnastique, ne finira pas le roman de Kundera emprunté à la bibliothèque, ne repassera plus sa blouse, ne piquera plus de crise …
Ses nerfs ont lâché et le cœur aussi …
J’entends une mouche voler, ou deux peut-être et le bruit des feuilles dans les arbres me caresse l’esprit.
Ma mère détestait les mouches.
Les souvenirs vont et viennent, se balancent, hésitent, tandis que paupières closes, je songe à tout ce que je voudrais écrire en commençant ce journal.
Les vacances sont propices au repos et aux confidences.
Je ne crains pas les moqueries ; l’autodérision est mon bouclier.
Je ne crains pas les moqueries mais il parait qu’ « il n y a que la vérité qui fâche » et je ne voudrais pas me fâcher ni avec elle, ni avec vous, alors j’ai choisi un cahier à spirales !
Ecrire l’intime est chose délicate, souvent, toujours…
Je me livre.
Je me délivre.
J’ai choisi un cahier de Travaux Pratiques.
Ce n’est pas pour tricher, non, mais pour marquer une pause régulière dans ce qui sera écrit, digéré, livré.
Le silence est vivant ; la feuille de dessin sera son refuge.
...
...
Parfois la page sera déchirée et je sentirai comme un regret qui ne veut pas se partager ; je poserai alors le papier froissé sur le rebord de la fenêtre.
Le vent qui soufflera l’emportera doucement au loin ou le laissera frémir de solitude.
Le fardeau sera couché sur la feuille, pas à pas, mot à mot, lentement…
Le silence vivra…
Tes mots caressent comme la bise fraîche du matin...
RépondreSupprimerJacques
Merci beaucoup ...
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