Désordres, désirs et soupirs
Digne, la duègne darda sans sourire ses yeux sur ce sieur, se disant prétendument de Diane, le promis.
" Ce dandy guindé semble assez sot. M'amuser à son insu sera diantrement distrayant." se souhaita la surannée et distinguée duègne.
- Monsieur souhaite sans tarder s'entretenir au salon avec sa promise. Sachez que je me dois d'en dire deux mots au duc, sa seigneurie, dont duchesse Diane, descendante est. Le duc dîne et se délasse, faisant somme instamment. Vous devrez donc durablement attendre, la fin de la digestive et ducale sieste, céans sur ce siège.
Susurrant, souriante et savourant ses mots, sur ce, tourne le dos à Didier, désemparé, traits dramatiquement déformés du visage.
" Diplodocus déplumé, salive de sorcière ensachée, à faire débander un doryphore doré débauché, au diable idiote de gros dindon."
- Didier, doux adoré, que sont ces deux yeux, devenus diamants durs. A les regarder, de défaillir, dois-je redouter?"
- Diane, divine, déridez-vous. Perdu dans un dédale, disons-le, d'idées absurdes, je divaguais. Vous souriez si soudain, délicat délice pour mon coeur, sitôt sauvagement assailli de saugrenues et insoutenables estampes.
- Son sujet en serais-je?
- Votre duègne décida, de vous, me faire languir.
- Ma duègne, dites-vous. Ah, la sotte sournoise, se sachant seule, assumant services, servantes et serviteurs jusqu'à ce soir, suppléant à mon père, de retour tardif dans la soirée.
- Scélérate, s'est jouée de moi!
- Comment donc, Didier, daignez de me renseigner sur son inconduite, supputant sa basse imposture ?
- Elle me fit accroire une sieste salvatrice post dînatoire, du duc, votre père.
- A peine ai-je le dos détourné, qu'à la débauche, Diane, vous vous empressez!
- Duègne, dois-je vous dire, que vous voilà surprise, stupidement, sans conteste, à outrepasser soi-disant ordres.
- Fi, donc demoiselle, décence et dignité, de vous, dois prendre garde. Ci-devant damoiseau, d'un empressement suspect surgissant ainsi, à mon insu. Surseor à mon devoir, dussé-je, duchesse, sans être coupable, danger déjà dans la place, vous faire courir?
- Diantre duègne, de quel danger, discourrez-vous là? Je ne vois que sensible sieur Didier, désirant assidûment courtiser sa promise.
- Monsieur le duc, déjà de retour!
- De ma fille et de Didier, à s'embrasser empressés, sachez service assuré par mes soins, sous surveillance d'un débonnaire oeil, le mien. Simagrées sermonnés en la chose sont singeries nuisibles détestables, dévotions détournant la candeur de nos deux bienheureux tourtereaux. Discours déplacé, duègne, délaissez votre fardeau de dévote, duègne. Disposez, disparaissez dans d'autre endroit de cette demeure, en vos appartements.
Tournant jupons et noirceur d'âme, dissimulée en savantes, sèches salutation et révérence, une duègne décontenancée, douloureusement se retira, restant toutefois sur sa défensive, ruminant de sanglantes représailles.
Didier, Diane savouraient sans souci ces secondes sacrées, silences et soupirs scandés, abandons désirés, délices devinés en tendres découvertes.
Le duc soupait, se délectant d'une daube, songeant, souriant, aux deux tourtereaux, soupirant sous son toit ducal, tandis qu'une duègne déchue, dans des draps désespérément désertés, se morfondait.
Diantre ! Fichtre !
RépondreSupprimerQuelle aisance dans l'allitération et quel beau plongeon dans le passé, au temps des damoiselles pas forcément vertueuses surveillées de près par des duègnes plus ou moins sympathiques...
Heureusement pour nous, l'amour triomphe toujours...
Une belle performance,Jacou !
Bravo !
Bel exploit, jacou !
RépondreSupprimerBravo pour cette histoire délicieusement surannée.
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