"Le monde est un vaste théâtre
où chacun joue son rôle le masque sur le nez"
La Fontaine, dans ses Fables,
Nous l'a fort bien montré.
Sous forme d'archétypes
Animaliers,
Nos rôles pathétiques
Y sont habilement représentés :
Orgueil ou avarice,
Soumission ou malice,
Cruauté ou injustice,
On y retrouve tous les travers
De l'humanité ordinaire.
En contemplant la comédie
Du monde d'aujourd'hui
Je me suis dit
Que si la cour du grand roi Louis
N'était plus qu'un souvenir
Il y avait, pourtant,
Par temps de pandémie,
Beaucoup de choses à dire.
Vive le déconfinement ...
Qui nous permet de sortir !
Je suis partie, guillerette,
Rencontrer les héros
De ces fables désuètes
Et à ces chers animaux
Tous, ils m'ont confirmé
Que la période les avait bien changés !
"Quel intérêt y a-t-il donc à courir ?
M'a dit le Lièvre, dans un sourire...
Je ne sais pas si j'ai encore envie
De sans cesse m'épuiser
A vouloir être le premier...
Du mois de mars au mois de mai,
J'ai enfin profité de la vie
Et peu à peu j'ai compris
Tous les bienfaits
De la lenteur...
La tortue m'a prêté son hamac
Et depuis, je vaque
Ou je bivouaque...
En savourant mon bonheur !"
La tortue m'a prêté son hamac
Et depuis, je vaque
Ou je bivouaque...
En savourant mon bonheur !"
"Quant à moi, m'a confié Perrette,
Je ne ferai plus jamais de plans sur la comète !
J'avais fait tant de prévisions
J'avais rêvé de tant d'entreprises...
Je me voyais gagnant des millions
Je me voyais reine du show-biz...
Je me voyais gagnant des millions
Je me voyais reine du show-biz...
En trois mois, que de déceptions :
Me voici ruinée par la crise !
Adieu veaux, vaches, cochons, télés
Il ne me reste que les yeux pour pleurer !
Adieu veaux, vaches, cochons, télés
Il ne me reste que les yeux pour pleurer !
Alors, après tant de malchance
J'ai décidé de partir en vacances
Sur une plage du Portugal,
Sur une plage du Portugal,
Avec mon amie la Cigale."
La Fourmi, elle, m'a fait visiter
Son immense garde-manger :
"Moi qui suis si prévoyante
J'ai cru bien faire
Et dans les premiers jours, j'ai acheté, prudente,
Des monceaux de pâtes et de pommes de terres...
Mais des premières, j'ai tant mangé
Que j'en suis dégoûtée...
Quant aux patates entassées,
Elles se sont mises à germer !
On ne m'y reprendra plus
C'est décidé, dès demain, dans la rue,
Aux inconnus, j'les distribue !"
Le Loup m'a abordée
Avec grande amabilité
Et il n'a pas tardé
A se confier :
"Quand je suis tombé malade,
M'a-t-il avoué,
Je me suis senti bien seul...
"Bien fait pour ta gueule !"
Criaient-ils tous en cascade...
Son immense garde-manger :
"Moi qui suis si prévoyante
J'ai cru bien faire
Et dans les premiers jours, j'ai acheté, prudente,
Des monceaux de pâtes et de pommes de terres...
Mais des premières, j'ai tant mangé
Que j'en suis dégoûtée...
Quant aux patates entassées,
Elles se sont mises à germer !
On ne m'y reprendra plus
C'est décidé, dès demain, dans la rue,
Aux inconnus, j'les distribue !"
Le Loup m'a abordée
Avec grande amabilité
Et il n'a pas tardé
A se confier :
"Quand je suis tombé malade,
M'a-t-il avoué,
Je me suis senti bien seul...
"Bien fait pour ta gueule !"
Criaient-ils tous en cascade...
Je n'avais personne pour m'aider
Et je l'avais bien cherché !
Je me sentais pitoyable
Et ô combien coupable...
Jour après jour, je me rappelais
Un par un tous mes méfaits.
Et je toussais, je toussais...
Abattu par la fièvre,
Je regardais passer le Lièvre,
L'Agneau et la Brebis
Qui faisaient un détour
Pour éviter ma tanière
Alors, j'ai compris que sans amour
La vie était un enfer...
Et que nous sommes tous frères !
Qui faisaient un détour
Pour éviter ma tanière
Alors, j'ai compris que sans amour
La vie était un enfer...
Et que nous sommes tous frères !
J'ai pris une décision élémentaire
J'ai changé de régime alimentaire :
Je suis devenu comme l'âne
Je suis devenu Vegan !"
J'ai changé de régime alimentaire :
Je suis devenu comme l'âne
Je suis devenu Vegan !"
Le Pigeon, lui, m'a dit
Qu'il ne voyageait plus...
Qu'auprès de sa chérie
Il coulait des jours heureux
Et qu'il songeait de plus en plus
A lui passer la bague à la patte !
"Rester chez soi, il n'y a pas mieux...
Je vous dis merci, messieurs,
Pour cette faveur délicate :
J'ai regagné mes pénates !"
Mais le Chien, en l'entendant,
S'est enfui par la fenêtre...
Et j'ai vu, avec étonnement,
Qu'il avait ôté son collier :
"Je ne veux plus de maître,
M'a-t-il soufflé,
J'ai repris ma liberté !Je vais courir, intrépide,
Très loin de ce Stop-Covid !"
Quant au Corbeau, il ne disait rien.
Sur sa branche, il fermait son bec.
Il avait entendu les politiciens
Faire tant de salamalecs
Qu'à la fin il avait compris
Les ressorts de l'hypocrisie
Il ne croyait plus aux mirages
Encore moins aux hommages
Et devant tout ce beau langage
En vieux sage,
Il gardait son fromage.
.
La Licorne
.
Il avait entendu les politiciens
Faire tant de salamalecs
Qu'à la fin il avait compris
Les ressorts de l'hypocrisie
Il ne croyait plus aux mirages
Encore moins aux hommages
Et devant tout ce beau langage
En vieux sage,
Il gardait son fromage.
.
La Licorne
.
Vraiment très intéressante cette fable du déconfinement ; je me suis régalée en la lisant comme tu as du le faire en l'écrivant !!!
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