mardi 20 juillet 2021

JEU 66 : "A la recherche du temps perdu" - Célestine


 

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Les heures sont des fleurs l’une après l’autre écloses

Dans l’éternel hymen de la nuit et du jour ;

Il faut donc les cueillir comme on cueille les roses

Et ne les donner qu’à l’amour. 

Gérard de Nerval

 

 


 

J'ai une bonne nouvelle les amis ! L'océan est toujours à sa place. Splendide. Fidèle.
J'étais à Biscarrosse, un lieu superbe, bercé entre pins et sable. Je fêtais la vie avec mon amoureux, c'était doux et frais. On avait l'impression que rien de futile n'existait plus. Que tout était essentiel. Et l'océan, face à notre fenêtre, roulait ses vagues sur le bord du monde. Les nuages jouaient avec la plage. Inconscients des délires humains. C'était beau. Comme toutes ces choses qui nous semblent éternelles : la course des étoiles, les rochers de granit rose, le vent dans les blés...et les mimiques d'un bébé. Vous avez remarqué comme c'est mignon, un bébé, avec ses petites bouilles impayables, toujours les mêmes ? Quelle que soit l'époque et l'endroit. Comme si ces bouts de choux parlaient un langage universel, que l'on va s'ingénier à leur faire oublier dès qu'ils grandiront. Mais ça, c'est une autre histoire.
Si je vous en parle, c'est que j'étais à Angers, pour une belle cousinade. J'ai aimé l'innocence de ma petite Alba. L'insouciance joyeuse de sa soeur Sibylle, qui ne sait rien encore de ce monde insensé. Leurs grands yeux de poupée m'ont rafraîchie comme une brise de matin. Mes petites-filles, mes beautés.

Auparavant, nous passâmes quelques jours magiques chez mon amie Chinou, dans la montagne noire, loin des masques, des écouvillons dans le nez et des traçages numériques. Loin de cette folie qui a saisi le monde. Dans le simple appareil d'une nature verte et sauvage, à doucement profiter des quatre-vingt-quatre mille six cents secondes de chaque journée.
Etes-vous émerveillés, vous aussi, par ce crédit renouvelé permanent, sans contrepartie ni intérêts, que nous offre la vie ? Tant que son fil n'est pas coupé, c'est le miracle quotidien. Ce fil est très fragile, quoi qu'en disent ceux qui veulent nous faire croire le contraire. On aura beau prendre toutes les précautions, on n'évitera pas notre destin de mortels. Mais c'est un fil de soie et d'or, si on l'utilise pour créer du lien, pour donner du sens, et pas pour blesser ou ligoter.

J'ai dégusté des fruits de mer à Arcachon, visité la cathédrale d'Albi, impensable forteresse de brique rouge. Mangé un soir sur le port de la Rochelle avant le rush des Francofolies.J'ai relu avec bonheur Baudelaire, Musset, Rimbaud, Apollinaire.
Les poètes du temps qui fuit. Ils me nourrissent de cette idée : je veux mourir vivante.
Je ne relirai pas Marcel. Je n'ai pas assez de temps à perdre.







2 commentaires:

  1. Ce mois-ci, j'avais choisi cette photo, en partie parce qu'elle évoquait des "départs" vers d'autres cieux...ou d'autres territoires...

    Je suis heureuse de voir qu'elle t'a inspiré ce superbe texte, qui nous donne "un peu d'air frais"...et de dépaysement.

    Bises à tes petites-filles...et à Chinou !

    Moi, ça fait 20 ans que je passe mes vacances en France : donc, rien de changé cette année. Il est beau, notre pays !

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  2. Toujours aussi belle, la prose poétique de la jeune et émerveillée grand-mère !

    Ne t'inquiète pas pour Marcel, Céleste nièce ! Je vais le lire pour toi et le réécrire de manière à ce qu'il soit lisible ! ;-)

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