Consignes ICI
- Qu'est-ce que t'es bronzé !
Tu reviens d'Petaouchné ?
- Hein ? Quoi ? - Quoicoubeh !
.
La Licorne
.
Consignes ICI
Pour l'Atelier Mil et Une :
- Que fais-tu là, petite fille, seule, au milieu de la banlieue ?
- Je vais chez ma grand-mère, qui est malade,
mais la pluie m'a arrêtée.
Je me suis mise à l'abri.
- Demeure-t-elle bien loin, ta grand-mère ?
- Oh oui, c'est par-delà les deux grandes tours,
qu'on aperçoit au bout de la rue.
- Eh bien, dit le robot, je vais y aller avec toi.
Je te porterai, cela soulagera tes petits pieds.
L'enfant, qui était fatiguée, accepta volontiers.
- Comme vous avez de grandes jambes, dit-elle.
- C'est pour mieux courir, ma belle !
- Comme vos yeux sont noirs !
- C'est pour mieux te voir !
- Comme vos seins sont durs !
- C'est pour mieux te caler, enfant pure !
- Comme vos oreilles sont étranges !
- C'est pour mieux t'entendre, mon ange !
- Comme votre voix est hachée !
- C'est pour mieux articuler !
- Comme votre corps est glacé !
- C'est pour mieux t'embrasser, mon bébé !
Et en disant ces mots,
le robot resserra son étreinte
sur la fillette...
et l'étouffa.
MORALITE :
Quand au fond des villes, il y a
Une fillette aux douces aspirations
Ne la confiez pas à Madame IA :
"Nounou" n'est pas sa vocation.
.
La Licorne
.
Suite à la proposition d'écriture de Carnets paresseux
(dont vous trouverez les consignes ICI)
je me lance dans une série
de "petits riens" de saison...
Ce seront donc
(farniente oblige)
de tout petits, petits poèmes
qui jalonneront juillet et août...
au gré de mon inspiration,
journal-hier, hebdromadaire...
ou irréguli-air...
vous verrez bien.
(ou vous ne verrez rien,
c'est possible aussi :-)
« Rien ne sert de courir… » et on connaît la suite…
On
distingue sur la photo : — un aéroplane — une piste d'envol — un homme
— un feutre — une valise — un pantalon — une cravate — une veste portée
— une veste épaulée — une paire de chaussures ; mais aucun raton
laveur…
Je cours et m'essouffle pour en tirer un récit, alors voilà :
Il était une fois,
.
Un aéroplane, qui a grand besoin de prendre l'air, quitter cette terre
irrespirable et s'en aller là-bas vers les lointains inaccessibles et
pourtant convoités.
. Une piste d'envol qui réfléchit platement :
ce genre de vol a-t-il des chances d'arriver à destination ? Tant
d'autres sont partis pour des courses lointaines et sans retour.
.
Un homme, qui court en vain, mais mieux vaut courir que s'aplatir
devant un échec évident qu'il a sous les yeux. Question de dignité.
.
Un feutre, qui joue de malchance, car il entoure une tête à la pensée
étriquée. Il se morfond d'une telle existence sans queue ni tête.
Pourtant il regorge dans son chapeau de projets faramineux, qu'il
aimerait proposer à des humains aventureux. Mais personne n'a l'idée de
venir en tirer un de ces papier-chance qu'il offre pour un envol sans
retour vers le futur.
. Une valise, celle-là ne s'abrite pas
dans une poche sous les yeux comme d'autres de ses consœurs imbéciles.
Elle est de type servante dévouée, prête à laver et repasser tout son
contenu pour plaire à l'homme qui lui fait la grâce de la porter d'une
main ferme.
. Un pantalon, qui souffre depuis trop longtemps de sa banalité, dont il ne s'accommode pas. Il rêve depuis toujours de pantalonnades
aussi burlesques que grossières, de gauloiseries de carabins et autres
joyeusetés. Mais voilà, il a été fabriqué par un tailleur mélancolique
et désespéré. C'est vraiment pas de veine.
. Une cravate, qui
peut d'ailleurs faire foulard. Une rigolote, transformiste, et qui
n'hésite pas, en secret, à s'en envoyer derrière la cravate. Elle risque
d'être déçue.
. Une veste portée, banale mais fidèle, sur
laquelle on peut compter. Pas un seul bouton ne manque. Parfois elle se
pousse un peu du col, c'est juste pour tenter de valoriser son maître.
.
Une veste épaulée, qui continue à s'interroger sur ce qu'elle fait là.
Nulle envie d'aller végéter dans je ne sais quel dressing d'un hôtel
miteux, où elle ne supportera pas d'atterrir. Mais heureusement un
espoir se dessine. L'avion a déjà décollé ! Le proprio essaye
lamentablement de courir en croyant le rattraper au vol.
. Une
paire de chaussures, des fausses jumelles d'ailleurs, qui ont eu la
chance de trouver humain à leurs pieds, une bonne pointure, d'après ce
qu'on dit. Alors elles restent fidèles, et s'il faut battre la semelle,
elles le feront avec entrain.
Et moi, pauvre Richard, auteur
désœuvré, je suis témoin désemparé de la scène. Je sors mon calepin qui
ne me quitte jamais et je griffonne :
«La vérité et la lumière sont à la portée de ceux qui désirent les connaître. » (*)
J'arriverai
bien à fourguer cette phrase dans mon prochain bouquin. Sorte
d'aphorisme éculé qui ne veut strictement rien dire d'intéressant.
Normal, je ne suis qu'un auteur qui descend à la cave chercher une
inspiration introuvable, au lieu d'être à la hauteur de mes délires.
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(*) : extrait du livre « Un » de Richard Bach.
Qu'est-ce que je fous là ?
Dans ce désert sans fin
Et cette route, où elle va ?
Aucun bus, pas de train
On s'croirait dans Hitchcock
Ah j'ai vraiment la frousse !
Me suis-je trompée d'époque ?
Ai-je la mort aux trousses ?
Est-ce que c'est mon Saint "Ex"
Qui m'attend au tournant ?
Gros noeuds dans mon cortex
Et ce foutu biplan...
Dont le moteur vrombit
Comme abeille en folie
Mince ! Le voilà qui pique
Très dangereusement
Céder à la panique ?
Il se pose doucement.
Ma parano abdique.
Un grand Prince en descend.
Il porte des lunettes
Une écharpe et des gants
Et il a sur sa tête
Un chapeau-éléphant
Il me dit : "Bien l'bonjour !
Heureux d'vous rencontrer !
Voulez-vous faire un tour
Dans mon coucou ailé ?
Je dis : "Où vous m'emmenez ?"
Il dit : "Le long du vent
Nous suivrons l'alizé...
Mais attendez, avant,
Je veux vous proposer
Mes jolis goélands
Imprimés en 3D.
Il ouvre sa valise
Elle est pleine d'oiseaux
Je découvre, ô surprise,
Mille Jonathan-robots !
"C'est un jeu enfantin
Téléguidé du ciel..."
Je dis : "Non, merci bien !
Moi, j'ai déjà deux L
Et le jeu aérien
Je l'aime "naturel"...
Je n'ai besoin de rien
D'autre que de moi-même
Pour explorer les liens
Et savoir ce que j'aime
"Attendez, me dit-il
J'ai aussi des moutons
De toutes tailles et couleurs
Pressez sur le bouton
Ou bien sur le buzzer
Ils sont tellement mignons
Allez, n'ayez pas peur
J'donne la boîte en option...
Me gonfle un peu le mec !
Je regarde son avion
Et je me dis qu'avec
J'irais dans les nuages
Loin des salamalecs
Et loin des marchandages
Je saute dans le cockpit
Et puis je mets les gaz
J'ai honte de prendre la fuite
Mais là-haut c'est l'extase
Je revis, je savoure
L'ivresse des hauteurs
Loin des bagages lourds
De mon drôle de vendeur.
Bête de le laisser là
Sa tête était sympa
Je reviendrai l'chercher
Quand il aura compris
Qu'il faut longtemps marcher
Pour trouver l'eau du puits
Que la vie est sacrée
Et les étoiles aussi
Je reviendrai l'chercher
Quand il fera plus noir
Qu'ses jouets seront cassés
Et quand le fin renard
L'aura apprivoisé !
.
LL
.
et de ce livre :
de Richard Bach
.
Comme d'habitude,
vous pouvez , au choix :
- Placer les mots du titre (trop facile !!!)
- Prendre ce titre comme titre de votre texte
- Ou faire référence au contenu de l'oeuvre citée
.
Envoi à undeuxtrois4@orange.fr
avant le 21 juillet 2025
P-S : La publication de vos textes peut,
suivant le jour où vous me l'envoyez,
être un peu retardée.
Veuillez m'en excuser...
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