Participation au Concours de l'agenda ironique :
"Le 2 Mars 1898, Charles-Bernard Michel,
qui posait le 6 ème rail de la ligne 6 du Métro de Paris,
inventait un proverbe en s’adressant à Claude-Joseph Sainte-Barbe,
son second de sidérurgie, comme celui-ci ne plantait des rivets
qu’à 10 cm d’intervalle alors que le manuel précisait
qu’il en fallait tous les 8,5 cm.
qu’il en fallait tous les 8,5 cm.
Suivirent l’inauguration de la ligne le 1er Janvier 1900
et le déraillement du 3 Janvier 1900
mais c’est une autre histoire bien trop longue…"
Tout le monde sait, en effet, que les meilleures sont les plus courtes...
Alors, ne nous attardons pas pour rétablir la Vérité, avec un grand V,
celle qui est toujours bonne à dire, celle qui,
cachée au fond du puits, attend qu'on l'en sorte....
Le proverbe en question, le proverbe énoncé en ce jour de printemps 1898,
n'avait, je vous l'assure, rien à voir avec le mois de mars, le mois de mai
ou un quelconque mois de l'année. Il était fort différent et tenait à un détail
que tout le monde a, depuis longtemps, oublié :
ce jour-là, le poseur de rails était venu au travail avec ses deux chiens
et les avait laissé divaguer sur le quai.
Or, ces deux molosses, peu nourris le matin, à cause du départ précipité de leur maître,
ne cessèrent, tout au long du jour, de manifester bruyamment leur appétit non satisfait
par des allées et venues incessantes et de furieux jappements.
Claude-Joseph, le "second", en fut tout perturbé
et, incapable de se concentrer, se mit soudain à planter ses rivets
de façon peu orthodoxe, sans en mesurer ni l'écart, ni les conséquences.
Remarquons en passant que toute l'Histoire tient à ce genre de petits détails :
une gamelle trop peu remplie pouvant parfois,
par des enchaînements hasardeux et improbables,
aboutir à une catastrophe épouvantable causant des dizaines de morts...
Les rivets du 6ème rail de la ligne 6, donc, furent plantés de travers
et causèrent l'accident fatidique.
Quand il l'apprit, Charles-Bernard, dans un éclair de compréhension,
s'écria alors, visiblement ému :
"Les chiens aboient ... et là, quatre rames cassent !".
Un journaliste, dépêché par la Gazette parisienne, était sur place
et s'empressa de recueillir le propos...
mais le sort voulut que, par une répétition incroyable,
il n'eut lui-même que fort peu déjeuné ce matin-là...
Tenaillé par la faim (faut-il rappeler que "Ventre affamé n'a pas d'oreilles" ?),
il ne retint que le début des paroles du sieur Michel
et en déforma, assez malencontreusement, la suite.
Le lendemain, la phrase remaniée fit les gros titres des journaux :
on se posa beaucoup de questions sur cette déclaration énigmatique,
et sur cette caravane qui n'avait rien à faire là...
tellement de questions d'ailleurs que la phrase, devenue culte,
finit par s'inscrire dans la mémoire collective.
Voilà donc, mesdames et messieurs, la Vérité. La vraie. La seule.
Il fallait rendre à Charles-Bernard ce qui est à Charles-Bernard
et je suis heureuse qu'on m'ait donné l'occasion de le faire.
Les bons contes font les bons amis...
Merci.
Faim.
(euh...FIN)
La Licorne
P-S : Mais...bon...était-ce vraiment une bonne idée
de participer à ce concours ironique et bizarroïde ?
Est-ce que je ne risque pas de me mettre, sans le vouloir,
les railleurs (et les dé-railleurs) à dos... ?
L'avenir nous le dira.
Réponse entre le 23 mars et le 30 octobre...
Les chiens aboient et là, quatre rames passent...
RépondreSupprimerC'est du grand art. Bravo pour cette ironique raillerie.
Bisous célestes
¸¸.•*¨*• ☆
J'aime bien les histoires farfelues et décalées...et l'idée de "réinventer" l'origine d'un proverbe me plaisait bien...
Supprimermais les autres consignes de ce concours étaient quand même...comment dire..."spéciales" ! ;-)
Les miennes, en comparaison, me paraissent...d'un classicisme extrême...:-)
J'aime bien tes consignes, chère Annie-licorne, ne change rien, elles sont très bien.
Supprimer¸¸.•*¨*• ☆
Mais que voilà un proverbe bien transporté, très calé, et ironiquement démené.
RépondreSupprimerJ'ai apprécié.
Et bienvenue au club des agendiens ironiquement vôtre.
Plus on est de fous, plus on rit.
Je n'ai pas encore ma "carte" (du club) mais je suis déjà bien heureuse de vous avoir découverts... :-)
SupprimerBienvenue chère Licorne (si j'ose dire puisque nous voilà chez vous) ! voilà une première histoire tout à fait ironique et proverbiale, l'agenda du même nom n'a plus qu'à en prendre de la graine !
RépondreSupprimerj'aime beaucoup (à part que ça me rappelle que j'ai pas encore le bout d'un morceau d'idée pour tricoter un proverbe d'ici samedi :(
Pas encore tout compris, à vrai dire , du fonctionnement habituel de l'agenda...mais je suis sûre que ça va venir...
SupprimerJ'ai mis l'autre jour le bout de ma corne chez vous et puis j'ai juste eu une envie subite de participer, que j'ai concrétisée dans l'heure qui suit...
Merci de vos encouragements !
Quelle imagination !
RépondreSupprimerJ'aime "délirer"... :-)
SupprimerWhouah ! Un conte creusé d'anecdote sûre ! Je me suis bidonnée à la lecture du fameux proverbe "Les chiens aboient ... et là, quatre rames cassent !".
RépondreSupprimerLe sixième rivet est exposé au musée de l'homme qui a vu le rivet qui a vu les chiens affamés qui ont vu la caravane passer avec la licorne en tête parait-il.
Magistrale trouvaille que celle-là, comme quoi, "rira bien au rail six qui ne déraillera pas sur une rame à la station Bienvenüe. Un grand bravo.
Signé jobougon, visiblement mon com ne passe pas sous mon pseudo.
Tu as bien saisi mon sens du "sixième degré"... :-)
SupprimerMerci Jobougon !
Ah beh si ! Il passe mais après moults tentatives !
RépondreSupprimer"Rien ne résiste à celui qui insiste" (proverbe :-) !
SupprimerBravo pour ce joli début sur l'Agenda. C'est un bon départ qui nous nous éloigne de l'entrain-train ironique tout en rapprochant les voies des auteurs.
RépondreSupprimer:-)
SupprimerMerci "Unknown" (ou Anne Onyme ?)
Chère Licorne, je n'avais pas vu votre texte, en plein milieu des commentaires sur le site de La Patte qui, normalement, devrait faire un récapitulatif de tous les textes afin que nous puissions avoir une vue d'ensemble mais le bougre doit être occupé ailleurs. En tout état de cause, j'ai beaucoup apprécié votre récit et ce proverbe à la sauce moutarde. Bravo et bienvenue dans notre club qui n'en est pas vraiment un.
RépondreSupprimerUn peu occupé, sans doute...et puis je crois que mon premier lien ne fonctionnait pas...
SupprimerMais bon, "mieux vaut tard que jamais"...
J'ai lu certains de vos textes , chère Anne, et je dois dire que je suis déjà une admiratrice...votre écriture m'inspire...:-)
A bon chien bon vote : bravo la Licorne, une première participation on ne peut plus heureuse. Je ne sais qui va vous porter la couronne et la médaille d'or mais qui s'y frotte vous félicite... A vous revoir sur le podium très bientôt...
SupprimerMerci Anne...je dois dire que je suis flattée du résultat (complètement juste et objectif, bien sûr, vu le système de vote...:-)), mais que je ne suis que très peu portée, en général, sur les compétitions...et sur les victoires...
SupprimerLa preuve : ici, sur ce blog, il n'y a, chaque mois, que des gagnants !
Et le plaisir de lire les productions des un(e)s et les autres...
J'espère donc vous (te ?) relire souvent, car, réellement, c'est un plaisir !
Amicalement.
Voici qui s'appelle prendre le cheval par les cornes !
RépondreSupprimerQuelle superbe entrée dans le monde ironique d'un groupe farfelu à [vos] souhait[s].
Et la faim qui ne justifiait pas les pauvres moyens mis à disposition de ces de[ux] railleurs aurait mérité que le s[c]andale éclatasse bien avant que Raphaël ne s'en saisisse !
Belle journée, chère Licorne !
Tu veux dire prendre le cheval par "la" corne ??? ;-)
SupprimerSi tous les farfelus du monde se donnaient la main, le monde serait moins triste (ce n'est pas encore un proverbe...mais ça pourrait le devenir !)
Merci de ton passage, Martine !
Excellente explication ;-) il y avaient des rames dans le trains ? comme dans les galères romaines? j'en apprends tous les jours ;-)
RépondreSupprimerBisesssss
:-)
SupprimerY'en a peut-être même dans mon ordi, parce que, là, en ce moment, il rame...il rame...
C'est la galère !
On se croirait dans Astérix...:-))))
Bises, Val.