Le jardin s'étendait
Plein de fleurs et de fruits
Devant la ferme immense
Et les enfants couraient
On entendait leurs cris
C'étaient de belles vacances
On montait l'escalier
Bancal jusqu'au logis
Où l'on faisait bombance
Près du poêle qui donnait
Sa chaleur aux jours gris
A nos âmes la confiance
Vers cinq heures il fallait
Partir à l'écurie
Pour y traire en cadence
Les seaux mousseux de lait
Nous, dans un coin, tapis,
On savourait la chance
En automne, tu sais,
les arbres croulaient de fruits
On y grimpait, tu penses
Les pommiers, les pruniers
En un après-midi
Se vidaient pour nos panses
Et puis l'air s'emplissait
D'odeur sucrée, jolie
Confiture du dimanche
Dehors on finissait
Nos jeux et nos parties
En bouillant d'impatience
Les genoux couronnés
Les ongles tout noircis
On rentrait en urgence
Pour enfin y tremper
Un doigt avant la nuit
Le goût des belles vacances !
Mais le temps a passé
Et Grand-Mère est partie
Au pays de l'absence
Tout, d'un coup, s'est vidé
La ferme fut démolie.
Où es-tu mon enfance ?
...
La Licorne
.
Un très beau poème qui me fait me rappeler quelques parfums de mon enfance, ayant grandi dans une ferme.
RépondreSupprimerOui, quelle que soit la ferme, on a un peu des souvenirs similaires...
SupprimerMoi, c'était chez ma grand-mère...