C'est vendredi matin
que ces deux types en noir t'ont emmené...
Pendant plusieurs minutes,
j'ai regardé en silence
le lourd parallélépipède fermé
quitter la maison sur leurs épaules...
je les ai regardé le déposer
précautionneusement
à l'arrière de leur fourgon,
je les ai regardé le déposer
précautionneusement
à l'arrière de leur fourgon,
et c'est là j'ai réalisé
que je ne te reverrais plus.
que je ne te reverrais plus.
La tendre chaleur qui émanait de toi
n'est déjà plus qu'un souvenir.
Je réalise soudain que plus jamais,
lors des longues soirées d'hiver,
lors des longues soirées d'hiver,
je ne me rapprocherai doucement de toi
pour me réchauffer
et pour m'imprégner de ton odeur rassurante.
et pour m'imprégner de ton odeur rassurante.
Pas facile à accepter.
D'autant que tu t'es éteint d'un coup.
Sans prévenir.
Il est vrai que ces derniers temps,
j'avais remarqué que tu fumais de plus en plus..
et que tu montrais certains signes d'épuisement...
une résistance plus faible....
et que tu montrais certains signes d'épuisement...
une résistance plus faible....
mais de là à imaginer que c'était la fin...
Non.
Je n'y avais pas pensé.
Je n'étais pas prête.
Après vingt ans,
nous étions parfaitement habitués l'un à l'autre.
C'était une douce habitude, un compagnonnage...
je te connaissais dans les moindres détails...
et je savais que je pouvais compter sur toi.
et je savais que je pouvais compter sur toi.
Tu me rendais tant de services
que je ne manquais pas une occasion
de faire ton éloge et de vanter tes mérites
à ceux qui passaient à la maison.
Aujourd'hui, pour me consoler,
on me dit que tu étais déjà très âgé,
que je trouverai bien à te remplacer...
que d'autres sont bien meilleurs que toi.
C'est dur à entendre, tu sais...
Ceux qui disent cela ne te connaissaient pas,
et ils n'ont aucune idée de tout ce que tu as fait
pour moi pendant ces longues années.
Je me souviens
de tous les délicieux petits plats
que tu m'as préparé tant de fois :
poissons en papillotte, gratins en tous genres,
tartes au fromage blanc et gros gâteaux moelleux...
et j'ai la larme à l'oeil...
en même temps qu'une drôle de sensation
au creux de l'estomac...
en même temps qu'une drôle de sensation
au creux de l'estomac...
Allez, je peux bien te le dire maintenant :
je t'appréciais vraiment...
mon vieux four...
Qu'est-ce que tu vas me manquer !
.
La Licorne
.
Et bien voilà une histoire un peu chaude, mais qui ne fera certainement pas un four !
RépondreSupprimer:)
Je suis contente d'avoir enfin trouvé un moment pour l'écrire...
SupprimerLe reste du temps, j'étais, bien sûr...au moulin ! ;-)
J'admire le fait que tu puisses écrire de si belles choses sur un simple four ! Bravo !
RépondreSupprimerComme c'est "pour de vrai" (mon vieux four de plus de 20 ans a réellement flanché d'un seul coup et j'ai dû le remplacer), c'était plus facile !
Supprimer(ceci dit, je te rassure, je n'ai pas trop pleuré !)