jeudi 1 décembre 2022

JEU 83 : "Esprit fort" - Adrienne

 

 

Vieux Paris - Vitrine de Noël, hiver 1947


 

- Qu'est-ce que tu regardes comme ça? les chiens en peluche?

Évidemment, ça devait arriver, vu que tous les jours il vient se planter devant cette vitrine, oui ça devait fatalement arriver que ce moqueur de Jean le voie et le tourne en ridicule.

Mais c'est plus fort que lui, et d'ailleurs c'est comme fait exprès, c'est sur le chemin entre l'école et la maison, donc deux fois par jour il passe devant et le soir il s'y arrête longuement.

Cartable à terre et mains dans les poches, le nez rougi par le froid.

- Non, répond-il, je regarde les petits soldats. Il y en a même un qui est écossais, avec un béret à pompon...
- Pfff! tu crois encore au père Noël, toi!

Il rit bien fort en s'éloignant.

D'un rire qui sonne faux.

 

Adrienne

 .

 

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3 commentaires:

  1. Combien d'entre nous sont restés, ainsi, devant une vitrine où tout était disposé avec art pour nous faire rêver. Qui une poupée! Qui un train électrique... les peluches si girondes, les livres! Ah les livres! :)
    Passe une bonne journée La Licorne
    A bientôt

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    1. Oui on l'a tous fait, et on l'a tous connu, cet émerveillement devant les vitrines pleines de jouets :-)
      Merci pour le commentaire!

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  2. C'est vrai qu'en regardant la photo, on sent le froid, l'émerveillement ...et la moquerie du deuxième garçon...toutes choses que tu as fort bien retranscrites !

    Moi, je ne rêvais pas devant les petits soldats écossais...mais devant les poupées, oui ! La paradoxe, c'est qu'aujourd'hui, devant les rayons beaucoup plus remplis, on rêve moins ...
    (enfin, avec l'inflation des prix, ça va peut-être revenir...)

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