Quand je l'ai vu arriver, le grand ballot, avec son petit ballotin, je me suis dit, in petto, qu'il allait me refaire le coup de Brel : "J'vous ai apporté des bonbons, parce que les fleurs, c'est périssable...".
Toujours la même antienne...Cela fait des mois qu'il cherche une occasion de m'aborder, et, à chaque fois que l'on se croise dans un couloir, il fait un saut de cabri et part dans une logorrhée incompréhensible, un galimatias de mots sans suite...avant de s'excuser et de repartir, penaud, dans son bureau.
Gaëtan, c'est un peu le Gaston Lagaffe de la société : rêveur, gaffeur, légèrement fainéant, réfractaire à l'effort, roi des carabistouilles et de la poudre de perlimpinpin...
Mais voilà : c'est le neveu du patron, alors on fait tous attention de ne pas trop le froisser. Le voilà qui se dirige droit vers moi, avec la bouche en coeur et une main dans le dos, comme s'il venait de commettre un larcin.
S'il savait, le pauvre, que je me suis pacsée le mois dernier... la situation est on ne peut plus croquignolesque. Dans un borborygme inaudible, il me tend un minuscule paquet. Emballé dans du kraft, le paquet ! Faute de goût impardonnable, me dis-je, surtout pour la Saint-Valentin. Je le retourne et je découvre la petite phrase ...Je bredouille un merci tout en pensant que les vendeurs ont parfois un sacré sens de l'humour...
Et puis je reste plantée là, bien embarrassée.
J'espère une catastrophe, un tremblement de terre, une explosion...n'importe quel événement violent et disruptif qui viendrait mettre un terme à mon embarras. Mais rien ne se passe. S'égrènent alors les trente secondes les plus longues de ma vie.
"C'est gentil à vous...il ne fallait pas..." je bafouille, comme une gourde, les yeux sur mes souliers. Comment lui avouer que la surprise n'en est pas une... pour la bonne raison que le cadeau, je l'avais vu depuis la première seconde par le truchement du miroir placé derrière lui ? Et comment lui annoncer que j'ai quelqu'un dans ma vie ?
Allez, courage !
"Gaëtan, il faut que je vous dise..."
Je me décide à relever la tête : il n'est plus là.
Mince ! Il devait être aussi gêné que moi...il s'est éclipsé pour ne pas avoir à s'expliquer.
Hum...la timidité a du bon, parfois...cela me laisse le temps de trouver mes mots
et de lui envoyer un SMS.
Je vais attendre un peu pour ouvrir le paquet."C'est gentil à vous...il ne fallait pas..." je bafouille, comme une gourde, les yeux sur mes souliers. Comment lui avouer que la surprise n'en est pas une... pour la bonne raison que le cadeau, je l'avais vu depuis la première seconde par le truchement du miroir placé derrière lui ? Et comment lui annoncer que j'ai quelqu'un dans ma vie ?
Allez, courage !
"Gaëtan, il faut que je vous dise..."
Je me décide à relever la tête : il n'est plus là.
Mince ! Il devait être aussi gêné que moi...il s'est éclipsé pour ne pas avoir à s'expliquer.
Hum...la timidité a du bon, parfois...cela me laisse le temps de trouver mes mots
et de lui envoyer un SMS.
Je l'ouvrirai chez moi, ce soir....en toute discrétion.
Au toucher, je sens un truc en forme de coeur.
M'étonnerait pas qu'il soit rose bonbon...
.
La Licorne
.
Pour Mil et Une, il fallait écrire un texte en rapport avec l'image et placer le mot SMS.
Pour Mil et Une, il fallait écrire un texte en rapport avec l'image et placer le mot SMS.
j'adore, le ballot et son ballotin, et les mots présidentiels qui reprennent grâce et couleur dans cet emballage souriant et tout plein de vie :)
RépondreSupprimerOui, c'est très bien ficelé... très fluide, frais et réjouissant.
RépondreSupprimer😉
Merci à vous...
RépondreSupprimerl'image et son petit message humoristique m'ont bien aidée...à trouver une piste d'écriture...car, moi non plus, je n'étais pas très inspirée au départ !
J'avais d'abord tenté un mélange "Agenda ironique" et "Mots présidentiels" mais la mayonnaise ne prenait pas.
Peut-être parce que le Président ne me fait plus rêver ? ;-)
Pourtant, notre président vend du rêve ! :)
Supprimer