99 dragons : exercices de style. 67, Disparition du n° 5
Casting :
Giorgio Dalida, working class Hiro-Hito ;
Papy Moujot, paysan quasi cajarcois ;
Rachid « Wild » al Rachid, roi sans pouvoir ;
Kominbalai, dragon
***
Qu’on s’introduisît dans la pampa ou dans la toundra sans visa, pass ni PCR, ça lui faisait ni chaud ni froid à Papy Moujot, paysan quais cajarcois. Ca lui causait aucun souci. L’immigration ? L’invasion ? Pas son truc à lui, l’administratif ! On a un roi pour ça, non, mis là on n’sait plus quand pour qu’aucun Attila malfaisant n’vînt assouvir son goût du pouvoir ou nous glapir son baringouin d’au d’la du Rhin.
Nonobstant ça, c’ qui lui plaisait pas du tout au paysan, ç’qui l’ chagrinait dru, c’mardi-là, c’tait qu’un dragon pas du coin s’attaquât à son gagn’pain !
Aussi n’ tarda-t-il pas à brandir sa faux, furibard, furax rapport aux moutons qu’on lui boulottait puis il partit vomir son vitriol au grand vizir :
- Alpaguons Rachid « Wild »al Rachid ! Il y a là du travail pour son armada ! Fantassins, spadassins, haschichins, cornichons à chichon, bachi-bouzouks, soldats du souk, avatars d’assassins, au turbin !
- Qui va-là ? lui opposa-t-on aux abords du palais. Puis il fut saisi, conduit au roi qui lui ordonna la fin du barouf car sinon ça s’rait Moujot droit au gnouf.
- Non mais dis donc, roi plus sourd qu’un pot, n’ouis-tu pas du ramdam dans nos champs ? Kominbalai, dragon pas commun, y fichant bazar, crois-tu qu’on va pouvoir subir l’individu sans qu’ici, à ta cour, nul n’ait souci du charivari commis ? Roi, vassal ou locdu, chacun doit au pot commun ! A ton tour, Rachid al Rachid ! Fais-nous voir ton pouvoir, ton savoir, ton tranchoir ! Fous nous donc au saloir l’animal malfaisant !
Las ! Un pays parfait où tout s’accomplirait suivant un plan divin, faut sortir tôt du lit pour foutr’ la main d’ssus !
Voilà pourquoi, quand Rachid « Wild » al Rachid brailla :« Soldats thalasso ! Pardon, j’ai fait la liaison mal-t-à propos : Soldats z’à l’assaut ! » la maison Poulaga, la maison Soldata, oyant « dragon » « combat » « Aux fusils !», « Taïaut !», « banzaï !», « sus à King-Kong !» « bataillons ! » « sang impur dans nos sillons !» aussitôt mit adjas, bouts, fila, calta, s’carapata ! Frank zappa sur « Taratata » !
***
Par hasard passa par là un Romain qui avait pour nom Giorgio Dalida. Un gros costaud tout droit tout flamboyant sur son grand pur-sang blanc. Il arborait la croix sur son scutum brillant. On voyait à ça qu’il avait la foi. Du coup, on s’ fia à lui. Il dit qu’il pouvait, lui, raccourcir l’animal.
Il fixa son prix : pyramidal, pontifical, dur pour l’anal !
Sans solution à l’horizon car Kominbalai poussait Mamy dans l’artichaut au point qu’il commandait qu’on lui livrât la chair d’humains fort mignons, pas trop croûtons, plutôt dodus, vingt ans pas plus, - Putain ! L’Gargantua, lui, ho ! - on marchanda mais ça coûta un max. On vous dira ça plus loin.
On combattit.
Giorgio gagna. D’un coup sur son tarin il occit l’Tarascon. Kominbalai finit dans un hachis Rossini.
A la fin du combat on adopta la foi du Romain. A lui, Giorgio Dalida, ça n’rapporta pas lourd. Il n’obtint nul Oscar à Hollywood, fut omis dans l’Who’s who, n’apparut pas plus dans l’bottin mondain puis, surtout, fait paradoxal, il finit martyr, un 23 avril, l’occiput distrait du corps.
Passons sur l’humiliation. Oublions l’an 303, s’il vous plaît. Quoiqu’on ait fort appris du truc : jamais plus un rasta n’arriva pour nous brandir sa loi, nous mugir son bon vouloir ou nous bonnir son diktat : on s’arma pour ça d’un paladin sanguin : Mouammar Khadafi.
Qui a ri, par ici ? T'aurais pas dû ! Puni cagibi, Nicolas Sarkozy !
A la fin du combat on adopta la foi du Romain. A lui, Giorgio Dalida, ça n’rapporta pas lourd. Il n’obtint nul Oscar à Hollywood, fut omis dans l’Who’s who, n’apparut pas plus dans l’bottin mondain puis, surtout, fait paradoxal, il finit martyr, un 23 avril, l’occiput distrait du corps.
Passons sur l’humiliation. Oublions l’an 303, s’il vous plaît. Quoiqu’on ait fort appris du truc : jamais plus un rasta n’arriva pour nous brandir sa loi, nous mugir son bon vouloir ou nous bonnir son diktat : on s’arma pour ça d’un paladin sanguin : Mouammar Khadafi.
Qui a ri, par ici ? T'aurais pas dû ! Puni cagibi, Nicolas Sarkozy !
.
Eh bé...quel tour de force !
RépondreSupprimerJe ne parle pas du combat contre le dragon, mais de la performance du lipogramme sans "e"...
Le moins qu'on puisse dire, c'est que tu tiens la distance !
Et tout cela avec truculence, panache et humour...
Merci pour ce (bon) moment !
(et là, je ne cite pas Sarko... ;-))
LOL, dame Licorne !
Supprimer