A la claire fontaine, m'en allant promener
J'ai trouvé l'eau si belle...
Eh bien, je l'ai bien observée :
et je peux vous dire que,
contrairement à la belle Claudia,
elle n'est pas très belle, l'eau...
Ni belle, ni claire.
L'eau fluviale ?
Jaunâtre, brunâtre, verdâtre...
suivant les lieux et les jours.
Ou alors mousseuse, aussi mousseuse
que le fond ma douche après le shampooing...
pas ragoûtante en tout cas.
Je vous décris là les quelques rivières
que j'ai longées cet été...
au fil de mes pérégrinations
et qui n'ont pas réussi à me donner envie
de sortir mon maillot de bain.
Si vous avez suivi les actualités,
vous savez sans doute qu'il en va de même de la Seine ;
la Seine qui, malgré un nettoyage en règle,
en vue des Jeux Olympiques,
a dû finalement renoncer à accueillir
les nageurs en eau libre.
Trop sale, trop polluée, la miss parisienne...
pour qu'on y pique une tête sans risque.
On n'en finirait plus d'énumérer les choses bizarres qu'on y trouve :
Canettes, bouteilles, produits chimiques, ferraille, vieux vélos...
La baleine bleue de Steve Waring ne serait pas dépaysée.
Ouvrez bien les yeux, vous pourrez même y apercevoir
quelques particules de plastique vert :
joyeux souvenirs des pelouses synthétiques
des stades de foot qui sont,
c'est maintenant prouvé,
une catastrophe sur le plan écologique.
Au fil du temps, le gazon artificiel finit en effet
par se déliter sous les crampons de vos joueurs adulés
et termine sa vie, contre toute attente,
dans les rivières, où il va nourrir les truites,
qui, reconnaissons-le, n'ont plus, depuis longtemps,
la vivacité de celle de Schubert.
Vous vous souvenez de ce refrain que chantait Guy Béart ?
Il l'avait écrit en pensant très fort à sa fille Emmanuelle...
Sa petite fille qui, quelques années plus tard,
allait percer l'écran
avec le film "Manon des sources"...
dans lequel elle enjôlait de ses beaux yeux clairs
à la fois Ugolin et Daniel Auteuil.
Si vous avez vu le film, ou lu le livre, vous savez
que l'histoire évoquait déjà la formidable importance de l'eau..
de cette eau banale dont on ne connaît la valeur
que quand elle nous manque...
Et vous savez sans doute aussi que l'histoire finit mal,
et que le drame familial est causé par une erreur du facteur,
qui n'a pas livré à temps une lettre d'amour...
Une seule lettre vous manque et tout est dépeuplé...
Un seul autre vous manque et la vie se désséche...
Il y a longtemps que je t'aime
Jamais je ne t'oublierai...
Aurait pu fredonner le Papet, qui regretta,
mais un peu tard, d'avoir rejeté son rejeton.
Ne dites jamais "Fontaine, je ne boirai pas de ton eau."
On ne sait pas ce que la vie nous réserve.
Maintenant, par curiosité, regardez l'image suivante...
La grosse sphère bleue
c'est le volume d'eau total disponible sur cette planète.
La toute petite, à côté,
c'est le volume d'eau douce ou d'eau potable .
Parlant, non ?
On devrait afficher cette image
chez tous les marchands de piscine.
Car l'eau est notre bien le plus précieux.
Toujours renouvelée par son cycle infini,
mais non renouvelable quand ce cycle se dérègle
ou quand la pollution est trop forte.
L'eau que nous buvons aujourd'hui est la même
que celle qui était bue à la Préhistoire.
Il n'y en a pas d'autre.
Pas de deuxième stock.
Chaque verre d'eau que nous buvons maintenant
a été pissé six fois par un diplodocus,
rappelait, avec humour, Paul-Emile Victor.
Je vous laisse méditer cette affirmation
tout en espérant fort,
par ces temps de canicule,
ne pas avoir coupé net
votre élan vers le pot de citronnade !
;-)
Belle fin d'été à vous tous !
.
La Licorne
Le roman sur lequel tu nous as fait plancher est effectivement terriblement d'actualité. Tu nous le rappelles bien. Et le lien entre "L'eau vive" et "Manon des sources" est assez sympathique !
RépondreSupprimerMerci. J'aime beaucoup cette histoire...j'ai lu le livre, évidemment (avant ou après avoir vu le film, je ne sais plus trop).
SupprimerC'est le genre d'histoire terriblement humaine, terriblement émouvante, qui vous marque.
Pagnol est grandiose...mais Claude Berri et les acteurs du film aussi. Je ne saurais dire si je préfère le livre ou le film...et c'est quelque chose de rare chez moi. En général, quand j'ai vraiment aimé l'un, j'ai du mal à apprécier l'autre...
Et c'est vrai, que, quand on réécoute attentivement les paroles de la chanson de Guy Béart, le parallèle avec "Manon des sources" est frappant !
Supprimerbonjour , alors je ne sais ce qu'il s'est passé mais ton blog me mentionnait en pause. Et je redécouvre tes jeux. Alors si je me remets sérieusement au boulot je vais peut-être arriver à sortir la tête de l'eau de la claire fontaine. Bonne journée
RépondreSupprimerJ'ai effectivement fait une pause dans les publications, Lilou (de décembre à juin)...histoire de m'aérer les neurones...
SupprimerMais j'ai repris...et je serais heureuse si tu venais participer de temps en temps, car on n'est pas très nombreux(ses) ici.
Plus on est de fous...plus on écrit !
Bises.
Et, au passage, je viens de remettre le widget d'abonnement (tout en haut à droite). Si tu ne veux pas louper les articles et les consignes de jeux, tu peux t'abonner ! :-)
SupprimerMais je suis abonnée ! il faut dire que moi aussi j'ai décroché besoin aussi de prendre mes distances avec les ateliers qui foisonnent auxquels on s'inscrit et cela devient une obligation de faire un petit "quelque chose".... merci et à tout bientôt
RépondreSupprimerAucune obligation, ici...
RépondreSupprimer(sinon celle de suivre ses envies d'écrire)
Bises, Lilou...