samedi 1 mars 2025

JEU 104 : "Le vide" - Lothar

 

Le vide

Et demain, elle aurait cru avoir vécu,
De cet homme la renaissance …
Cet homme-là plein de chaleur, venu à elle avec dignité,
Qui lui a appris ce que ce sera de pleurer vraiment.
Mais toi, tu ne peux pas être celui qu’elle adule ainsi,
Tu sembles ne rien comprendre à rien,
Tu ne sembles même pas te préoccuper
De ce que de quoi ton coeur est fait.
Alors, en toi, cet homme, elle ne le retrouve pas.
Elle ne le retrouvera plus.
Jamais.

C’est le vide là où il s’allongeait,
Le vide aussi dans vos conversations.
Le vide aussi dans vos baisers.
C’est ainsi.
Vidée, rien ne va plus, elle est en mille morceaux.

Alors,
Dans l’appartement,
En haut de l’escalier,
Tu la rejoins.
Elle, dévidée,
Comme suspendue dans le vide,
Dévidée sur façade,
Comme écrasée des vertiges du néant.
Elle chante, dévastée,
Elle dit :

« J’ai perdu tout espoir, c’est ça ce que je ressens.
Je suis glacée de honte, brisée comme nue sur le sol.
L’illusion n’est jamais la réalité. Non.
Je me suis réveillée et le ciel si bleu est si noir.

Tu arrives à peine en retard, juste à peine,
Mais je suis déjà déchirée.

Tout compte fait la voyante avait raison,
Il faut juste regarder la réalité
Et ne pas se faire aveugler par le chant des sirènes.
Mais tu coules dans mes veines, et maintenant
Ça ira, c’est juste pas de chance,
Et cela ne me manque pas tant que cela.
C’est juste que désormais il y a tant de choses
Que je ne peux plus toucher, car je suis dévastée.

C’est le vide là où il s’allongeait,
Le vide de nos conversations.
Le vide de mon inspiration
C’est ainsi.
Vidée, dévidée, rien ne va plus, je suis en mille morceaux.

Je suis glacée de honte, ligotée, suspendue nue sur le sol.
Maintenant, je suis bien réveillée et le ciel si bleu est si noir.

Tu arrives à peine en retard, juste à peine,
Mais moi je suis déchirée … »

Lothar
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———

 

Gabriel García Márquez, comme dans « Cent ans de solitude », 

utilise des figures de style que j’ai essayé de reprendre pour parties au moins  :

Prolepse, Antithèse, Synestésie, Anaphore, Comparaison et Epiphonème

Réalisme magique, Temporalité fluctuante

Narrateur distant et extérieur au récit

Adaptation libre par Lothar de la chanson Torn et du clip associé de Natalie Imbruglia 1997,

Sur la photographie vertigineuse noir et blanc de David Olkarny,  
L’art de tomber dans la solitude — avec Thu Moritha.

 


 

 

JEU 104 : "Torn ou trente ans de solitude" - Lothar

 

 

 

La chanson Torn défie le temps

Pendant plusieurs années les souvenirs ancrés, accrochés à la réalisation d’un chef d’oeuvre sur les quelques semaines d’octobre 1997 seront là. Présents. Nathalie dira alors que cette chanson est encore et toujours son amie.

Le secret d’un chef d’oeuvre réside dans une mise sous cloche réglée. Et sans faille. On ne touche pas à la Joconde. On ne touche pas à la photographie de l’afghane aux yeux verts, Sharbat Gula. On ne touche pas à Torn.

Pas à chaque fois, mais presque, quand Nathalie écoute sa première version originale, chez elle, des sons remplis de frissons et de chaleur parcourent son corps. Chaque note de guitare a un parfum de tubéreuse enivrant.

Alors, son bel appartement cossu et cosy n’est plus qu’éphémère. Tout n’est que façades de carton quand tout s’enfuit autour. Son design chaud et accueillant se fond alors dans son coeur glacé et solitaire.

Elle est de retour en mille neuf cent quatre vingt dix sept. Elle revit la musique, elle revit les paroles, elle revit ses émotions, dans son appartement ici elle revit son clip.

L’acteur britannique petit ami entrera en scène bientôt, en haut de l’escalier, le régisseurs et les accessoiristes aussi. Perturbants, tout à leur travail. Elle se sent déchirée. Déjà. Tout sera haché menu.

Comme un oiseau blessé, elle danse, chante …

Elle arrive en dragon cargo pant
Cheveux courts
Et un ange passe, un ange danse
Un ange chante
L’iconique atterrit tout brut dans nos yeux
C’est fou
Elle est belle

Elle danse comme danseraient mille morceaux
De miroir
Hachés menus par le temps
Dans le temps
Déconstruits

Prise dans la tempête de ses pensées
Elle est déchirée
Torn between dreams and reality

Il arrivera à peine en retard, juste à peine
Mais elle sera déjà déchirée
Leurs rêves ne deviendront jamais réalité
Le froid et la honte les auront mis à nus

Elle l’attend sans l’attendre
Ils se touchent sans se voir
Les mots se sont asséchés
Le ciel n’est plus bleu
Tout espoir est perdu, elle le ressent
Elle le vit, elle le danse
Haché

Terrassée

Tout s’ecroule, tout s’écroule autour …

Les années avaient passé, mais revivre la chanson demeurait une constante dans l’univers changeant de Nathalie. Alors après, comme à chaque fois, elle enjambait la balustre de son balcon, et se callait entre les deux gros blocs gris blancs carrés de la façade. Et là, solitaire, les yeux mi-clos, lovée comme dans un nid de pierres elle se perdait dans ses rêves.

….

 Lothar

 

 

Gabriel García Márquez utilise des figures de style que j’ai essayé de reprendre :

Prolepse, Antithèse, Synestésie, Anaphore, Comparaison et Epiphonème

Réalisme magique, Temporalité fluctuante

Narrateur distant et extérieur au récit, sauf dans le poème où je lui dis je t’aime




JEU 104 : "Cent ans de solitude"

 

 

- Atelier d'écriture pour le mois de mars -

 

Il s'agira ce mois-ci,

de vous laisser inspirer par cette photo :




 

ainsi que par ce titre de livre :

"Cent ans de solitude"


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Vous pouvez , au choix :

- Placer tous les mots du titre

- Prendre ce titre comme titre de votre texte

- Ou faire référence au contenu de l'oeuvre citée

(en l'imitant, le complétant, le citant, le parodiant...etc)
 
 

Envoi de votre prose 

à undeuxtrois4@orange.fr

avant le 21 mars 2025

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(je publie les textes à partir du 1er mars) 


Au plaisir de vous lire !

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La Licorne

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