mardi 18 janvier 2022

JEU 72 : "Regarde-moi d'où tu es" - Laurence Delis

 



Regarde-moi d’où tu es


Regarde-moi d’où tu es, j’écoute le vent des souvenirs comme une musique lointaine, à peine murmurée à la surface liquide. J’efface la peine à coup de turbulence et d’ardeur. C’est dire que ne pas s’attarder est gage d’avancée car je perds le fil du temps jusqu’à oublier les traces qui me hantent. Regarde-moi d’où tu es, je creuse encore le sable avec mes mains d’enfant pour voir la mer s’étendre à l’horizon. Et si les promesses de demain ne seront jamais figées sur des photos, je te parle. Je te parle sans réserve, tu sais. Il est plus facile de dire l’absence dans le silence qui suit les grands départs, c’est un dialogue complice qui ne mesure pas le temps. Regarde-moi d’où tu es, je traverse l’écume comme le lit des rivières me berce. Les jours passent dissemblables et ma voix en dedans n’a de cesse de te dire les sourires esquissés ; la lumière qui se lève sans toi. Regarde-moi d’où tu es, le littoral se pare toujours d’ocres et de bleus sous les embruns du jour.







5 commentaires:

  1. J'aime beaucoup ce texte.
    Magnifique monologue à l'être cher.
    •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  2. Joli texte, blog intéressant.
    Doucement, je découvre les écrits des autres. De blog en blog, je prends plaisir à lire chacun de vous...

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    1. Bienvenue, Jonavin...
      Je suis allée jeter un coup d'oeil à ton blog : lui aussi est bien intéressant...
      Au plaisir de te lire !

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  3. Dès la phrase "J’efface la peine à coup de turbulence et d’ardeur", tu nous (re)plonges dans certain tourbillonnant "Péril jeune". Vrille chargée d'émotions que ce texte vibrant de toutes parts. J'en tremble encore. Bravo, Laurence !
    (PS : sur mon pseudo, ma contribution déposée ici-même.)

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