mardi 28 juillet 2015

En filigrane




Qui peut savoir
quelle puissance de conjuration 
recèle ce texte en filigrane, 
ce texte aimanté et invisible
qui guide inconsciemment 
le poète à travers le clair-obscur
déjà si hasardeux 
du langage écrit ?
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Julien Gracq
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2 commentaires:

  1. J'aime beaucoup!

    Ça me fait penser à un texte que j'ai écrit il y a plus de 30 ans (hum!)

    SOLEIL D'HIVER

    Dans un état paradoxal entre la création et le néant,
    je voudrais parler, pour le faire vibrer, du soleil vivant.
    Je pressens en moi sans cesse ses vibrations lentes mais insistantes,
    et encore sous le seuil de ma pensée consciente.
    Alors, je végète, je me ronge et j'attends.
    Je sens que tout peut sortir de ce trompeur néant,
    tout se presse à la sortie vers la vie.
    A quand la coulée, la source vivante d'inspiration?
    quand les mots seront-ils mûrs pour surgir?
    Est-ce moi qui érige ce mur et qui bloque ce flot fracassant, bouillonnant,
    qui frappe à la porte de mon cerveau conscient?
    Dois-je patienter, attendre qu'au fil du présent
    les mots surviennent en leur lieu, en leur temps?
    Les mots sans histoire, solitaires, restent sans effet,
    avant qu'un être humain en ait percé le coeur.
    La source vive des mots qui se sont frayé un passage vers la lumière,
    c'est un réservoir infini où l'on peut puiser. Au hasard?
    Non, il faut suivre les lois de l'intention profonde
    et c'est pour naître et vibrer, enfin libres et vivants,
    que les mots me causent tant de maux!

    Michelle
    19 avril 1983

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  2. Merci Michelle.
    C'est beau...et tes mots trouvent un fort écho en moi... :-)

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