"Le Goût des autres" nous a proposé, cette semaine, pour le "170ème devoir du lundi", de disserter sur la canicule qui sévit en cette fin d'été et sur les stratégies que nous développons afin d'y survivre.
Pour ce faire, il nous oriente vers la BD bien connue du "Crabe aux pinces d'or", et en particulier vers la vignette où l'on voit notre cher Tintin et le capitaine Haddock, bras dessus-dessous, traverser le désert avec, pour tout horizon, du sable, du sable et encore du sable.
Vous remarquerez , au passage, que notre prescripteur a pris le parti de recadrer l'image.
Comme, pour ma part, je préfère les versions originales et non-corrigées, je me permets de vous livrer l'illustration dans son entièreté. Observez-la bien !
Alors que nos deux héros, sous ce soleil de plomb, font triste mine et transpirent à grosses gouttes, vous pouvez constater que Milou, lui, reste souriant et fringant, tout à la joie d'avoir trouvé un os à la taille de son appétit.
La première chose qu'on peut donc en conclure, c'est que, dans un même contexte, nous n'avons pas tous les mêmes réactions. Là où certains souffrent mille morts, d'autres arrivent à trouver un peu de réconfort.
Je dois vous avouer, en toute honnêteté, que c'est mon cas. Je ne souffre pas trop de la chaleur.
Non que la température extérieure chez moi soit beaucoup plus basse que chez vous...J'ai beau vivre en altitude, je ne gagne qu'un ou deux degrés, et encore, péniblement. Et puis, comme chacun sait, plus on est haut, plus les coups de soleil sont traîtres. A l'occasion, faites une randonnée en montagne sans protéger votre nuque ou vos mollets...vous m'en direz des nouvelles.
Non, je suis comme vous, exposée à des pics de 35° et plus...et donc obligée de trouver des solutions.
Alors, curieuse, je regarde mes voisins...
Que font-ils, les bougres, par ces journées torrides ? Eh bien, je vous le dis, à peine rentrés du travail, la plupart se dépêchent de plonger...dans leur piscine .
Parce que, je ne sais pas si vous avez observé cela : les ventes de piscines individuelles ont explosé ces dix dernières années. Maintenant, dès qu'on a un bout de terrain, on a une piscine. Quant aux autres, eh bien, ils installent au coin de la maison un de ces trucs moche, mou et gonflable et jettent leurs enfants dedans, afin de nous faire oublier qu'ils l'ont acheté pour eux.
C'est là "qu'âne y cule"...bute
Les chérubins, quand je les croise deux jours plus tard, sont facilement reconnaissables : cramoisis, on peut les éplucher avec le bout du doigt. Quant aux parents, ils ne valent guère mieux.
Parce que, la crème solaire, faut en mettre vraiment beaucoup, beaucoup, pour combattre le soleil à 40°C. Et comme tout le budget familial est déjà passé dans l'achat de la piscine...
Peu convaincue, donc, par ces baignades familiales qui finissent mal, j'ai développé une autre façon de lutter contre le réchauffement climatique. Laquelle ? Ne vous impatientez pas...ça vient , ça vient. Si vous voulez connaître le "secret de la Licorne", faut être patient... ;-))
Ma technique à moi, elle est à la fois simple et assez controversée. Elle m'a valu des ennuis à plusieurs reprises, des remarques, des critiques...Mais je n'en démords pas. J'insiste. Je persiste et je signe.
Pour avoir moins chaud, je n'ai pas acheté de climatiseur ou de ventilateur. Je n'ai pas déployé beaucoup d'efforts et je n'ai presque rien dépensé. J'ai juste laissé faire la nature. La nature qui, on l'oublie trop souvent, est bien faite.
Mon secret à moi, c'est que, depuis vingt ans et plus, j'ai planté et laissé pousser une bonne dizaine d'arbres derrière chez moi. Epicéas, pommiers, pruniers, tilleul, sorbiers...Je les ai bichonnés et aujourd'hui, ils me le rendent bien, puisqu'ils m'offrent, gratuitement, ombre, fraîcheur et brumisation.
Oui, brumisation... car la magie d'un arbre, rappelons-le, c'est surtout l'évapotranspiration.
Les grands arbres, par leurs feuilles, rejettent en effet à chaque instant une énorme quantité d'eau dans l'atmosphère, ce qui contribue à abaisser significativement la température environnante. En cela, ils sont mille fois plus efficaces que les stores, parasols ou "Vitabris", qui eux, se contentent d'ombrager un peu.
Et donc, dès que je le peux, je déplie ma chaise longue, je prends un livre ou un ouvrage en cours et je me réfugie sous leur feuillage frais et accueillant, en les remerciant de tout mon coeur, de me protéger aussi bien, moi et ma demeure.
Bon, c'est vrai, rien n'étant parfait, j'ai bien deux ou trois voisins jaloux et râleurs qui me cherchent régulièrement des noises, parce que certaines branches dépassent ou que des pommes, des cônes ou des feuilles tombent de leur côté. Le foisonnement de végétation, selon eux, fait désordre.
Je les laisse rouspéter. Leurs jurons à la "Haddock" me laissent de marbre.
Je contemple leur haie taillée au carré, leur gazon tondu à ras, leurs plantes rachitiques...et je ne les envie pas.
Ma "jungle" à moi, je l'aime. Je leur laisse leur désert impeccable et sans vie.
Et j'invite les autres, ceux qui, comme moi, aiment la nature, à venir boire un verre sous la verdure.
La Licorne
heureux ceux qui ont un jardin, et encore plus heureux ceux dont il est assez grand pour y planter des arbres :-)
RépondreSupprimerOui, c'est un bonheur et une chance.
SupprimerEt c'est surtout un choix : celui d'habiter loin de la grande ville !
Malins ceux qui ont constaté depuis longtemps que pour échapper à la chaleur, le mieux, le plus agréable et le moins stupide, est de mettre à l'ombre des arbres (les vrais, ceux des fûtaies pas les plantation de furturs arbres de Noël)
RépondreSupprimerIl y a des idées de bon sens que seuls ceux qui raisonnent depuis leurs bureaux citadins perdent de vue.
SupprimerQuand je pense à toutes ces grandes places (urbaines) minéralisées jusqu'à l'os, et devenues, à grands frais, des fournaises de 5000 m2...je pleure.
Mais où sont les vieux bancs d'antan ? ;-)
Les vieux bancs d'antan où s'asseyaient les amoureux pour se bécoter ont été dans beaucoup d'endroits supprimés.
SupprimerPourquoi ?
Dans le meilleur des cas ils sont remplacés par des bancs avec des séparations pour éviter que ces gens dépenaillés qui font pas bien dans le décor d'un Paris ne s'en servent pour dormir.
Je connais plein de petites places de Montmartre comme ça, comme la place Charles Dullin, ex Dancourt, dont on a supprimé les bancs parce que les touristes qui dorment dans les AirBnb étaient gênés par la vue de gens qui ne peuvent pas payer 300€ par nuit pour visiter la plus belle ville du monde.
Non seulement je me demande "où sont les vieux bancs d'antan" mais aussi où vont aller vivre les Parisiens qui y sont nés et ne peuvent plus louer une chambre pour y dormir.
Bref... Ça ménerve. ;-)
Oui, j'avais eu vent de cette (mauvaise) raison de supprimer les endroits où s'asseoir...
SupprimerLes sans-abris qui n'avaient déjà, par définition, rien au-dessus de leurs têtes, n'ont, maintenant, plus d'endroits où poser leurs fesses : belle mentalité !
Et nous, en cas de fatigue intempestive, nous n'avons plus qu'un droit : nous réfugier dans un café ou un magasin.
Consommation, vous avez dit "consommation" ?
Merci pour ce beau billet plein de bon-sens, sérénité, intelligence !
RépondreSupprimerBien sûr, hélas tout le monde n'a pas la chance d'habiter loin de la ville, mais beaucoup ont cette chance et ne savent pas la saisir.
Merci Praline ! Oui, les ruraux ne sont pas en reste sur le plan des "âneries" domestiques. Ils regardent la télé et copient le modèle "en vogue"...au lieu de se demander comment leurs aïeux s'y prenaient, eux...:-)
SupprimerJ'arrive !on ne doit habiter trop loin l'une de l'autre puisqu'apparemment on aurait le même voisin !
RépondreSupprimerIl y a eu il n'y a pas longtemps à la télé sur une des chaines que je regarde encore, un reportage sur justement les effets de la canicule. il ressort de ce reportage que là où on a préservé la nature, planté des arbres à la place du béton et du goudron, les degrés sont beaucoup moins nombreux. quant aux piscines, tout le monde s'y (trempe) non s'y trompe ! ça ne produit que l'illusion d'un éphémère bien être, et ça gaspille, c'est mauvais pour le climat.
Vraiment contente de t'avoir lue.
C'est certainement le même (de voisin) !
SupprimerTiens, je le vois à sa fenêtre...toi aussi ? ;-)))
A bas les moyens coûteux...
Les solutions les plus simples sont souvent les meilleures...
nous l'avons montré tout à l'heure ;-)
Bises.
Merci pour ce secret de la Licorne
RépondreSupprimer"Le Soleil sur Aubiac", un essai passionnant de Georges Borgeaud se marierait bien avec votre oasis. Essayez...
Je vais y jeter un coup d'oeil. Merci !
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