Pour l'Agenda ironique de juin
chez Laurence Delis
(deuxième participation)
Premier texte ICI
L'été, la nuit, les bruits sont en fête.
Et en ce soir du 21 juin,
il ne nous restait
que les bruits de la nature
pour nous consoler
de l'interdiction de nous rassembler
pour jouer, écouter et vibrer tous ensemble
sur des musiques qui nous font du bien.
Silence dans les rues,
mais joie dans les branches...
Les oiseaux donnaient concert gratuit,
eux qui n'avaient aucun ministère
pour les contraindre à rester au nid.
Il faut dire que, depuis le début de l'année,
il s'était passé tant de choses bizarres
qu'on en arrivait à penser
que fort peu de choses
étaient vraiment impossibles.
La baguette d'un chef d'orchestre tout-puissant
avait, comme par magie,
figé l'humanité dans un long silence
et puis, chacun avait attendu, obéissant,
le signe du grand chef
pour jouer à nouveau la partition
d'une vie libre et insouciante...
Mais, comme il fallait s'y attendre,
la partition, entre-temps, avait changé :
les notes étaient devenues plus graves...
et on avait peine à retrouver
la souplesse et la légèreté de la mélodie précédente.
Les doigts et les poignets agiles s'étaient engourdis,
Et en ce soir du 21 juin,
il ne nous restait
que les bruits de la nature
pour nous consoler
de l'interdiction de nous rassembler
pour jouer, écouter et vibrer tous ensemble
sur des musiques qui nous font du bien.
Silence dans les rues,
mais joie dans les branches...
Les oiseaux donnaient concert gratuit,
eux qui n'avaient aucun ministère
pour les contraindre à rester au nid.
Il faut dire que, depuis le début de l'année,
il s'était passé tant de choses bizarres
qu'on en arrivait à penser
que fort peu de choses
étaient vraiment impossibles.
La baguette d'un chef d'orchestre tout-puissant
avait, comme par magie,
figé l'humanité dans un long silence
et puis, chacun avait attendu, obéissant,
le signe du grand chef
pour jouer à nouveau la partition
d'une vie libre et insouciante...
Mais, comme il fallait s'y attendre,
la partition, entre-temps, avait changé :
les notes étaient devenues plus graves...
et on avait peine à retrouver
la souplesse et la légèreté de la mélodie précédente.
Les doigts et les poignets agiles s'étaient engourdis,
l'esprit s'était alourdi d'une charge d'angoisse
qui rendait tout moins vif, moins spontané.
Depuis, on sentait dans l'orchestre mondial
comme une sensation étrange...
une sorte de clivage entre deux camps :
ceux qui étaient à droite, ceux qui étaient à gauche,
ceux qui avaient peur, ceux qui n'avaient pas peur,
ceux qui voulaient la sécurité, ceux qui voulaient la liberté,
ceux qui continuaient à suivre la baguette du chef
et ceux qui voulaient écouter leur coeur...
Cette sensation, au fil du temps,
s'étendit de plus en plus...
jusqu'à imprégner le paysage lui-même...
elle courut dans les maisons,
dans les champs, sur les rivières tranquilles,
et jusqu'au bout de l'horizon...
La tension devint palpable...
les deux "parties" s'écartèrent l'une de l'autre...
encore et encore...
et d'un coup, tout se sépara...
Le monde ressembla soudain
à un tableau d'Escher en noir et blanc...
Il se fit double et symétrique,
les uns ayant choisi le côté de la grisaille rassurante,
les autres le côté de la lumière aveuglante.
Chacun s'envola alors vers l'avenir
qu'il s'était imaginé.
Le nouveau soleil était-il un mirage ?
Je n'aurais su le dire...
Mais je savais que je ne pouvais plus vivre
du côté de l'obscur...
Je suis donc partie vers la lumière inconnue
et j'ai marché longtemps, longtemps...
jusqu'à épuisement...
Puis je me suis arrêtée près d'une ferme.
Il y avait là un jardin, quelques animaux
et de l'eau claire.
J'ai remarqué un lapin et quelques chèvres
qui couraient où ils voulaient.
qui couraient où ils voulaient.
Il n'y avait ni cage ni barrières
et tout semblait paisible.
Je me suis allongée dans l'herbe pour dormir.
Le ciel était d'un bleu si pur...
A ce moment-là, j'ai compris
que la vie était simple et belle.
Que nul ne pouvait m'emprisonner
ou me contraindre...
Que j'avais toujours été libre
même si on m'avait fait croire le contraire...
Que j'allais pouvoir chanter, enfin, ma propre mélodie
et que je trouverais quelqu'un pour l'écouter...
j'ai cherché ce quelqu'un ...
Il n'y avait encore personne.
Finalement, j'ai rencontré une brouette,
et j'ai pensé qu'elle me prêterait une oreille attentive...
:-)
.
:-)
.
La consigne de Laurence était la suivante :
A partir de cette citation de Lewis Carroll :
« Il venait de se passer tant de choses bizarres,
qu’elle en
arrivait à penser que fort peu de choses
étaient vraiment impossibles »
et des illustrations proposées (Escher),
imaginez
que l’impossible devienne possible.
Petite contrainte supplémentaire :
il faudra débuter votre récit avec
la phrase d’ E Allan Poe :
« L’été, la nuit les bruits sont en fête »
et le terminer avec celle de Lewis Carroll (encore lui!) :
« Finalement, j’ai rencontré une brouette,
et j’ai pensé qu’elle me
prêterait une oreille attentive. »
.
Joli texte ! Particulièrement la volonté positive que tu lui donnes. :)
RépondreSupprimerMerci pour cette nouvelle participation, La Licorne. Je suis contente de voir combien ce thème t'inspire de belles choses.