Pour l'Atelier de Villejean
Consigne ICI
Dire qu'il y a quelques mois, c'était un personnage de premier plan...
Tout le monde avait déjà oublié Edouard.
Le grand Doudou et sa barbe en cours de blanchiment.
Où était-il passé ? Personne ne le savait.
On
racontait qu'après avoir chaussé de petites lunettes rondes, il avait
frappé à la porte d'une célèbre Princesse qui vivait au milieu de
la forêt politicienne et y "faisait le ménage".
Je suis "Prof" avait-il annoncé, en pliant les genoux, persuadé que la Belle n'y verrait que du feu.
Malheureusement,
l'affaire ne s'était pas déroulée comme il l'avait prévu, car sous des
atours délicats, Blanche de Forteteste cachait une
âme rebelle.
- Laissez ma chevillette tranquille ! Vous vous êtes trompé d'histoire ! répliqua-t-elle sans ménagement.
Edouard était donc reparti vers d'autres horizons, plus modestes, en pleine campagne.
- Ben on est bien ici. Pourquoi aller plus haut ?
Ce qui avait fait aussitôt de la place pour d'autres ambitions.
- A mon tour ! A mon tour ! hurlait la bande de nains.
Ils étaient nombreux à chercher parrainage pour la course à la Carotte d'Or.
Petits Poucets en mal de reconnaissance, ils se haussaient de toute leur taille pour avoir l'air plus grands. Certains grimpèrent même à toute vitesse l'arbre des promotions vers une lueur d'espoir.
Rapidement, douze d'entre eux se détachèrent du lot.
Mais au bout de quelques mois, l'Ogre des Sondages, droit dans ses bottes, déclara :
"Ah, désolé ! Il ne nous reste que du huit lieues !"
Il n'en resta donc plus que huit dans la course. (normal...me direz-vous...dans une course à la carotte... sont qu'huit ! ;-))
Parmi
les douze, il y avait un grand gaillard des Pyrénées dont on disait
qu'il pouvait abattre un ours d'une seule main.On le surnommait Gulliver. Il horripilait les autres qui le trouvaient bien trop grand
pour eux. Son humeur joviale et son caractère de bon vivant leur tapait
sur les nerfs. Comment pouvait-il continuer à rire et à chanter par
les temps qui couraient ?
-
Ouais ben nous c’est Grincheux, Revêche, Bougon, Boudeur, Grognon,
Acariâtre et Rabat-joie ! Et on t’emmerde ! lui lançaient les nains
polis.
Non, aucun de nous ne s’appelle Serviable… Pourquoi ?
Un candidat prônait le Vert partout, même à l'Elysée.
- Mais enfin ? Qui veux-tu attirer avec une maison en épinard ? lui rétorquait-on.
Un autre se prenait pour le Sauveur :
- Eh oui, mon nom, je le signe à la pointe de l’épée d’un Z qui veut dire Zorro, annonçait-il fièrement à la TV...D'ailleurs, son entretien au poste de héros national se passa bien ...jusqu’à la question piège sur sa taille.
Il y avait aussi, bien sûr, quelques candidates.
La Binoclarde défendait vaillamment ceux qui "vont au charbon"...et chantait la chanson des travailleurs.
- La chanson des travailleurs ? répondait son alter ego, en lui faisant un gros "poutou", ah ouais, celle-là je la connais mais en la "mineur"...
Ayi, ayo...
La Brune citadine hésitait :
- Je "meuh " présente...Ah, je ne sais jamais : "meuh", ça prend un h ou pas ?
La première Blonde se ridiculisait en meeting...
- Tu ne serais pas un peu fatiguée, Val ?
- Ah la la, m’en parle pas ! En ce moment j’ai un boulot de dingue. Mais bon, je vais gagner, c'est sûr...je suis la plus belle ...mon miroir me l'a dit...Ben non, je ne vois pas ce que tu lui trouves de déréglé à mon miroir magique.
Quant à la deuxième Blonde, elle faisait l'unanimité :
- Oh là là, c’est le portrait de son père !
A son habitude, la sorcière endiablée attaquait férocement l'autre "extrême" :
- OK,
Grand-mère, j’ai de grandes dents mais ce n’est pas beau de se
moquer ! lui répondait son adversaire de toujours, en oubliant qu'il était plus vieux qu'elle...
L'Ex-Grand-Carotteur, lui, passablement plombé par son passé, refusait tout débat :
-
Là ! là ! Relaxez-vous ! lui soufflait son conseiller en communication,
dans quelques minutes votre phobie des corridas aura disparu.
- Comment voulez-vous que je me relaxe ! C'est la guerre ! Partout ! Regardez : Atchoum prend de l’aspirine, Dormeur des vitamines et Grincheux des antidépresseurs.
Quant à moi, impossible de dormir, je sens un brin de paille là-dessous !
- Oh
hé, si t’arrives pas à dormir, t’as qu’à prendre de la pomme
empoisonnée ! lui conseillaient les autres nains. Et le petit pois, ne le
cherche pas, il est...dans ta tête !
L'ambiance commençait à devenir très très chaude. On était sur le poing d'en venir aux mains.
C'est à ce moment-là que débarqua la reine Blanche, née Scrogneux :
- C’est pas vrai ! Je ne peux pas vous laisser seuls cinq minutes !
Arrêtez vos batailles de polochons, les enfants. C'est pas sérieux !
Voilà, j'ai remis les plumes dans l'oreiller. Que fait-on maintenant ?
Y'a plus rien dans le frigo...
Elle tendit alors un papier au Superman qu'elle avait épousé :
- Tiens, mon amour, ne
sors pas les mains vides, voilà la poubelle et la liste des courses !
Et fais gaffe, l'épicier ne prend pas les chèques en bois !
.
La Licorne
.
CONSIGNE :
Joe Krapov nous avait demandé, pour l'Atelier de Villejean, d'utiliser certaines phrases, tirées d'un livre d'Etienne Lecroart (détournement de contes) ... Dans le texte, elles sont en italique...
Toute cette histoire me rappelle vaguement quelque chose mais pour ce qui est de savoir quoi, j'hésite ! ;-)
RépondreSupprimerEn tout cas c'est bien conté et il y a pléthore de formules... magiques !
Toute ressemblance...etc, serait purement fortuite... ;-)
SupprimerBen, faut dire aussi que les "formules" en question ...incitaient à traiter ce genre de sujet !
Ceci dit, j'ai pas mal "remanié" le texte original...
RépondreSupprimer(que j'avais publié un peu précipitamment)