Elle — Quel beau couple ! Tu ne trouves pas ?
Lui — Oh ! Pour moi tu sais, tout est relatif…
J'ai croisé ce couple lorsqu'il visitait une exposition sur la science moderne, qui était subtilement comparé avec la psychanalyse contemporaine. À l'entrée de l'expo il y avait cette photo.
Elle — Quand même, ce type a l'air vachement intelligent !
Lui — Une personne intelligente résout un problème. Une personne sage l'évite.*
Elle — Lévite ? Tu as déjà vu une personne sage s'élever dans les airs ?
Lui — Tu t'amuses à me provoquer. Je parlais d'évitement.
Elle — J'aime te titiller ! Mais tu sais bien que je t'aime infiniment.
Lui — Il n'existe que deux choses infinies, l'univers et la bêtise humaine... mais pour l'univers, je n'ai pas de certitude absolue.*
Elle — arrête de dire des bêtises ! Tu ferais mieux de m'exposer tes nouvelles théories afin que je te donne mon point de vue. Pourquoi la relativité devrait être restreinte quand il suffit de la faire générale ? Répondez mon général adoré !
On pourrait même en faire un art du chant : une sorte de mélopée mécanique qui ferait penser au cantique des quantiques.
Lui — Peut-être. Pour ma part, plus j'apprends plus je réalise que je ne sais pas.*
Elle — Tu sais, ton histoire de relativité, pour que tout le monde comprenne, et pas seulement moi, est-ce que tu pourrais l'expliquer plus simplement ?
Lui — Place ta main sur un poêle une minute et ça te semble durer une heure. Assieds-toi auprès d'un beau gars une heure et ça te semble durer une minute. C'est ça la relativité.*
Elle — À quoi vont bien pouvoir servir tes théories dans le réel de la vie ordinaire. Regarde un peu mieux comment se déroule la marche du monde autour de toi. Des conflits partout, des périls planétaires, le climat qui se détraque, la guerre à nos portes. Et en cas de conflit général, toi et moi, comment va-t-on s'organiser !
Lui — Je ne sais pas comment sera la troisième guerre mondiale, mais je sais qu'il n'y aura plus beaucoup de monde pour voir la quatrième.*
Nos visiteurs semblaient très amoureux l'un de l'autre. À l'intérieur de l'expo les voici arrêtés devant un immense tableau censé représenter l'infini de l'univers. Au centre du tableau on voyait Sigmund Freud dans un flou artistique. Le titre de l'œuvre était : « Zut ! On a encore oublié Madame Freud ». Je me suis dirigé vers le cartel en bas à gauche pour comprendre mais il n'y avait que cette indication sibylline : « Titre évident ! Non ? »
Je les ai regardés avec émotion s'éloigner, bras dessus, bras dessous. Puis elle a posé sa tête contre son épaule tandis qu'il la prenait par la taille.
J'ai eu l'impression qu'ils étaient relativement très heureux.
* Citations d'Albert Einstein . Avec un léger aménagement pour l'une d'elles.
(photo finale ajoutée par...La Licorne...et non Alain)
Placer d'aussi belles citations d'Einstein, tout en faisant converser un couple d'amoureux...il fallait le faire !
RépondreSupprimerJe ne sais pas ce qu'auraient dit les épouses respectives des deux "génies"...
mais moi, j'aime beaucoup ! :-)