Je devais déménager
La grande maison familiale,
Depuis des générations, habitée.
De la cave jusqu'au grenier,
Tout trier, classer.
Je découvrais,
Un parchemin, un tant soit peu malmené,
Que je parvins à déchiffrer.
Chargé de menaces, sur nous, le ciel s'avançait,
Et de son courroux n'allait point nous épargner.
Nous embarquâmes cinq cents; la nef remplie à ras.
Tant de monde, soudain, quel était ce miracle?
Les moindres recoins avaient servi d'habitacle.
Autant, n'en avais pensé avoir recueilli.
Par de stupéfiantes images, fus assailli.
Les animaux, par paire, étaient montés.
Les animaux, par paire, étaient montés.
Et voilà que trios, ils descendaient.
De ce mystère, j'en tirais supposées conclusions.
Durant la traversée, nombreuses copulations,
De jour comme de nuit, avaient dû s'accomplir.
Aujourd'hui, je contemplais les fruits de ces désirs.
Par précaution, j'inscrivis les nouveaux venus.
A l'origine, chat ne fait pas chien, cela est connu.
Volontaire stratagème de la nature,
Habilement, se chargeant de cette sinécure,
Evitant fatales consanguinités,
Et trop conséquentes difformités.
Ainsi, caracolant, poneys d'Australie,
Côtoyaient cochons d'Inde, chiens de prairie.
La grue du Canada, prenant son envol,
Aussitôt ses pattes posées sur le nouveau sol.
Suivaient promptement un léopard des neiges,
Un chevalier solitaire, arborant grand plumage,
Accompagnés d'un tigre de Sibérie,
Sitôt, d'un fier berger allemand, suivi.
Des cales ventrues de l'arche, ininterrompu,
Un flux d'êtres vivants, inédits et incongrus,
Livrait curieuses variétés animales.
L'affaire, pardi, s'avérait peu banale.
S'il fallait encore que j'en fusse convaincu,
Par ma foi, notais-je un canard branchu,
Un urubu à tête rouge, une veuve noire,
Un gorfou sauteur, un guillemot à miroir,
Un courlis corlieu, un ratufa indica,
Un trombidion soyeux et un caracara.
Le jour avait accompli sa révolution,
Puis plusieurs s'étaient écoulés en succession,
D'autres créatures en nombre, apparaissaient,
Nos hôtes, leur temps migratoire, avaient bien usé.
Vaillamment, chacun se mettant sitôt en chemin,
Par delà les monts et les plaines, vers leur destin.
Voici, que du dernier, le patronyme inscrivis.
Il me dit s'appeler diable de Tasmanie.
Devais-je y voir, céans, mauvais présage?
Je n'ai pu lire la suite de ce récit,
les pages semblant avoir été déchiquetées.
les pages semblant avoir été déchiquetées.
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Eh oui : un vrai problème que la promiscuité dans l'arche... :-)
RépondreSupprimerDe quoi susciter quelques croisements étonnants...et imprévus !
Je trouve ton texte très très bien écrit, Jacou.
Vraiment.
Et j'ai bien ri.
Merci.
Merci à toi pour la présentation, qui valorise le texte. :)
RépondreSupprimerJe fais du mieux que je peux...
SupprimerJ'aime bien ça, illustrer les textes.
Mais si vous avez une image précise en tête,
vous pouvez aussi la proposer...:-)