mercredi 5 mai 2021

(1) Tant de ...

 

 

 Sur une proposition 

de l'Atelier d'écriture de Villejean

 

... à partir d'un poème de Raymond Queneau...

et d'une photo de Gilbert Garcin

 

L’interdiction

 

 

Tant d'obstacles rencontrés

Tant d'avenir barré

Tant d'occasions manquées

Tant de désirs refoulés

Tant d'interdits inculqués

 Tant d'idées abandonnées

 Tant d'élans arrêtés

Tant de rêves effacés

Tant de voyages annulés

Tant d'impossibilités 

Tant de tâches imposées

Tant de règles insensées

Tant  d'absurdité conditionnée

Tant de croyances infondées

Tant d'excuses ressassées

Tant de possibilités envolées

Tant de joies contrariées

Tant de fêtes reportées

Tant d'heures désenchantées

Tant d'attentes prolongées

Tant d'angoisses répétées

Tant de masques portés

Tant de rires étouffés

Tant de mots censurés

Tant de prétextes invoqués

Tant de peurs inventées

Tant d'existences dérobées 

Tant d'années sans liberté

Tant d'amours prohibées

Tant de gestes avortés

Tant de sentiments cachés

Tant d'amitiés  inexplorées

Tant de créations empêchées

Tant d'aventures confisquées

Tant d'enthousiasmes effilochés

Tant de temps gâché

Tant de choses inachevées

 Tant de vie gaspillée

Tant de barrières imaginées  

 

Sans jamais penser

A faire un "pas de côté" !

.

 

La Licorne


 

 

 

4 commentaires:

  1. oui c'est un peu le sentiment qu'on a, temps passé ne revient pas.

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    1. C'est surtout le sentiment qu'on s'est laissé arrêter par des choses ...pas si insurmontables que ça...ou du moins, contournables ! :-)
      (comme sur la photo)

      Bises...

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  2. J'avais choisi les poèmes pour utiliser leur structure. Il s'avère que celle-ci nous a entraîné·e·s vers des considérations assez graves. A croire que le fond et la forme, chez Queneau et chez Garcin, sont plus désespérés que joyeux : le titre du recueil est quand même "l'instant fatal".

    Heureusement l'idée du pas de côté ouvre peut-être encore une porte à la fin de ton texte ! ;-)

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    1. Il me semble que le poème de Queneau est effectivement encore plus "grave" que le mien...
      Garcin, lui, est dans une sorte de "dérision existentielle", qui hésite entre l'humour et le dramatique...

      Alors, c'est sûr que je me suis laissée influencer...

      Le suivant n'est pas plus "joyeux"...
      mais j'ai retrouvé un peu le sens de l'humour...dans le troisième.
      Patience, donc ! :-)

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