mercredi 20 octobre 2021

AI et Jeu 69 : "Attente infinie" - La Licorne

 

Pour l'Agenda ironique d'octobre

chez Carnets paresseux

 (et pour le Jeu 69 de Filigrane)

 

 



 
Attente infinie
 
(ou "De la relativité du temps")

 

...ça faisait des heures

Que  Marc-Alain, indécis, 

attendait...

Ce qu'il attendait ?

Il n'en savait rien...

"J'attends de savoir

Ce qu'il faut attendre..."

Disait-il aux passants

Qui l'interrogeaient..

.

...ça faisait des mois

Que Pam, la secrète, attendait...

Ce qu'elle attendait ?

Elle n'en disait rien !

"J'attends de trouver

Celui qui m'attend..."

Pensait-elle souvent

Quand elle s'endormait

 

 

...ça faisait des années

Que les deux écrivains en herbe,  

attendaient...

Ce qu'ils attendaient ?

Ils n'en savaient rien...

"On attend de trouver 

Le temps d'y réfléchir..."

Disaient-il aux lecteurs

Qui s'impatientaient...


 

...ça faisait des lustres

Que Dieu, le Très-Haut, 

attendait...

Ce qu'il attendait ?

Il le concevait bien...

"J'attends que l'homme

Cesse de m'attendre !"

Disait-il à ceux

Qui le révéraient...

 

 

...ça faisait des millénaires

Que l'Univers, éternel, 

attendait...

Ce qu'il attendait ?

Il le savait bien...

"J'attends le début

De la fin du temps..."

Disait-il à ceux 

Qui le contemplaient

 

 

...ça faisait un quart d'heure

Que tu m'attendais, 

sur ce fichu quai...

Ce qui t'attendait ?

Tu le sentais bien...
 
Une nouvelle histoire...
 
Un nouveau départ...
 
Le premier jour sans fard
 
D'une autre vie qui démarre

 
 
 
... et ça faisait dix secondes
 
Que moi, dans tes bras,
 
Troublée, j'attendais...
 
Ce que j'attendais ?
 
Tu le savais bien.
 
Mais tu ne disais rien...!
 
 Délice ou supplice ?

Cache tes joues rouge écrevisse !

.

 

La Licorne

 

.

 

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Consigne de Carnets paresseux, alias Dodo :


Il s'agissait  de raconter une histoire de premier jour... 

 en hommage à James Ussher, archevêque d’Armagh et Primat d’Irlande, qui, après de très savants calculs – avant qu’on se moque de lui, rappelons que Kepler et Newton ont tenté la même opération –  assigna au premier jour de la Création du monde la date du 22 octobre*.

Donc, une histoire de premier jour, de génèse, de commencement, bref, de début

avec en plus , si possible, une écrevisse  

et , obligatoirement,  -  deux vers empruntés à l’ami Norge ,  au choix entre ces quatre là :

« la porte était lourde / ça faisait des heures » ou « j’attends de savoir / ce qu’il faut attendre »

 

 

.

 

Consigne du Jeu 69 : 

 

Il fallait s'inspirer de la photo proposée et placer les mots du titre suivant : 

"La vie secrète des écrivains"

. 

 

10 commentaires:

  1. hé, mais c'est un réveil très chouette, souriant et beau ; un peu comme du Norge qui n'aurait pas lu Norge :)

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  2. Le début est un peu angoissant mais j'aime bien.
    Mais tout finit bien et j'aime bien aussi.

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    1. On peut aussi le prendre de façon...humoristique, ce texte...
      Mon but était plus d'amuser que d'angoisser... :-)

      Mais chacun le lira à sa manière...
      et c'est bien !

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  3. Bon jour,
    Très beau texte qui va crescendo de l’infiniment grand à l’infiniment petit avec maestria...
    Max-Louis

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  4. Une attente infinie qui se décline à tous les temps.
    C'est d'autant plus vrai que la notion d'attente dépend de l'idée qu'on s'en fait ;)
    Joliment tourné dans tous les cas !

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  5. Ce brutal repli du plus grand vers le plus petit m'a fait sourire; un peu comme on le fait au réveil, en ayant l'impression qu'on a fait un beau rêve sans toutefois pouvoir en rappeler autre chose que ce béat sentiment.
    Avec ça, que tu fais d'une pierre deux coups; bravo !

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  6. Plus il y a de contraintes et plus on respire la liberté de la plume !

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  7. J'vous avais lue ici aussi mais -timide- je n'osais pas croire que "mon" agenda vous tenterait.
    Lyssamara

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    1. L'agenda ironique me tente souvent, quelque soit l'hébergeur...:-)
      Le vôtre était bien ficelé...et puis, plus c'est diffcile, plus ça me stimule ! ;-)

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