Villa nuit
Les nuées accroupies dans leur vide agadir
les passants ravalés de quotidiens labeurs
la rue peut bruire encore et le jour s’évanouir
la porte est enfin close et m’entr’ouvre le cœur :
L’étalon vespéral a ses oranges rais
coulant par les lacets relâchés des artères
ou douchant ceux noués sous l’humble lampadaire…
Le cœur à m’en parer, j’y vais mon solidaire
avec un pied à taire et l’autre à murmurer
L’occident accoudé au vieux zinc des toitures
s’est rangé des bois durs dont l’hiver s’est épris…
De lancer là-dessus mon chant de Mal-Appris
je n’escompte pas tant qu’y faire des marris
à moins de redorer leur terrain d’aventure
L’écot (peu scrupuleux des nubiles espoirs)
dévolu aux trottoirs en ramas épineux
les embrassant, tout un, pour fatras prodigieux
arraché au regard d’un goulot désastreux
j’en ferai mon logis – si ! j’en ai le pouvoir !
Et, d’une chambre l’autre, un trésor se faisant
je bâtirai ce lieu où le soir prend appui
quand le soufflet du jour est retombé sans bruit
et que l’amer à boire a le goût du cassis
tant ! que les vierges murs se parfument de zan
Là,
naît désordre doté de pulsars à volonté
orchestrant les ahans d’intimes arabesques
accouchant le présent de gourmandises dantesques
le destin, le néant, en une même fresque
de plaisirs déployés à loisir pour tout loyer
Lèvres closes, l’entrée filtrera les ennuis
Dès lors, le corridor applaudira toujours
autant pour les vilains que les fringants atours
qui pourront, à l’envi, s’accorder au séjour
et clameront en chœur l’hymne de ce logis :
“C’est beau, une Villa-Nuit !”
Les nues revigorées d’un rougeoyant soupir
le mâtin quotidien promené de bonne heure
le ruban citadin prompt à s’enorgueillir
là, vit l’anamorphose où je reste à demeure
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