lundi 12 avril 2021

Devoir 76 : A l'île Saint-Louis...et ailleurs...

 

76ème devoir du lundi

Consigne ICI 

 


Je ne connais pas l'île Saint-Louis...

Oh, j'ai bien dû y passer une fois ou deux...après une visite à Notre-Dame...Mais je n'en ai pas vraiment de souvenirs...

Non, je ne connais pas cette île sur la Seine, ce village en plein Paris , ce petit coin de paradis... 

Je ne connais pas ce quartier paisible dans lequel vivait ce cher Georges. Pas le "grand" Georges du 14ème...non...l'autre, vous savez, celui qui portait barbiche blanche et qui, d'une voix douce, parlait de Liberté...

Je ne connais pas les Ludoviciens, qui, paraît-il, comptaient parmi les plus sympathiques et les plus conviviaux des parisiens...avant d'être envahis par les riches acheteurs étrangers.

Je ne connais pas non plus l'hôtel dans lequel passa l'auteur des Fleurs du Mal...mais je le connais, lui,  et c'est déjà pas mal...

Non, je ne connais pas bien Paris...parce que moi, ma vie, elle se passe très loin de la capitale, au milieu des forêts, des montagnes et des chamois... là où les hivers ne sont pas des "cartes postales"... là où Monsieur Haussmann n'a jamais mis les pieds... là où, pour passer de la rive droite à la rive gauche, on saute un ruisselet...

Je ne connais pas ces petites ou grandes rues... et subséquemment, je ne peux pas vous raconter ce qui, là-bas, m'a émue...ou touchée.

Mais je peux vous dire ce qui me touche, chaque jour que Dieu fait ...

Ce qui me touche et qui me "remue l'âme"...C'est un rayon de soleil qui joue sur le mur de ma cuisine ; c'est une fleurette qui pousse au pied du mur, là où je ne l'avais pas plantée ; c'est un petit oiseau inconnu qui se pose sur le rebord de ma fenêtre...ou un arbre printanier qui jette ses branches dans le bleu du ciel...

Que des choses gratuites, des choses "pas commerciales"...comme dirait Alain.

Et ça, je crois que nous sommes nombreux et nombreuses à nous en émouvoir... à l'île Saint Louis...ou ailleurs.

Parce que la vie, finalement, elle est partout. Et partout, elle est faite de choses simples. De choses naturelles...et éternelles.

Comme nous.


La Licorne

 

 


 
 
Hors-sujet , mais "Baudelairien", 
un petit poème qui m'est venu ce matin :
 

"L'Alb' atroce"

Souvent pour s'amuser, les enfants de la classe 
Prenaient le plus chétif, qui se nommait Albert
Et avec l'assistance d'une poignée de comparses 
Le couvraient, insolents, d'acides commentaires
 
A peine venait-il de quitter son dimanche
Que ces rois de l'école, arrogants et matheux
Entreprenaient, sournois, des attaques peu franches
Visant à le blesser, à le rendre miteux 

Du gars aux cheveux longs, ils n'aiment pas la gueule
Un poète de treize ans, oh... c'est comique, pas vrai ?
L'un l'agace avec art et lui déchire ses feuilles
L'autre lui vole, en riant, ses vers et ses cahiers

Tout poète est semblable à un prince des nuées
Tombé sur le sol fade de la médiocrité...
Exilé sur la Terre, au milieu des huées
Il doit lutter sans fin...juste pour exister...
 
.
 
La Licorne
 
.
 
 

Portrait de Baudelaire (1821-1867)  par Courbet





16 commentaires:

  1. « l'hôtel dans lequel vécut l'auteur des Fleurs du Mal. » Peut-on dire vraiment qu'il a vécu dans cet hôtel ? Il n'y a séjourné que durant quatre mois ! Sur toute une vie ça fait pas grand-chose… !
    Et merci d'avoir « dépassé » la consigne par ce qui te remue l'âme. J'ai hautement apprécié.

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    1. Merci pour la précision...
      Comme quoi, c'est vraiment vrai...que je ne connais pas le quartier...:-)

      Je change "vécut" par "passa"...
      ça ira ?

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    2. Je ne connais guère plus ! C'est Wikipédia qui m'a enseigné ! J'ai d'ailleurs découvert, comme dit heure-bleue, qu'il avait vécu dans bien des endroits, un vrai nomade…

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    3. Et moi, je suis allée chercher une vidéo sur l'île Saint-Louis , pour combler mes lacunes sur le sujet...(voir sous le premier lien du texte):-)

      Et pour clore le thème des approximations et des "rectifications", il y a une rectification qu'il faut faire d'urgence : Baudelaire n'est pas MORT il y a deux cents ans (comme dit dans la consigne), il est NE en 1821 !

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  2. Baudelaire a vécu partout dans Paris même aux Batignolles, devenu un quartier bobo, parisienne de naissance, je connais mal l'Ile Saint Louis, je connais encore un petit peu mes classiques, comme toi, je regarde pousser l'arbre de ma cour et je surveille la pie qui couve.

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    1. Pour la pie...j'avais bien vu ! :-)

      Pour les "classiques", je viens d'ajouter, sous le texte, un petit poème "à la Baudelaire"...
      Il a poussé "dans ma cour" ce matin... :-)

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  3. Tu "Baudelairises" avec talent !
    Ta méconnaissance de Paris n'a pas d'importance, ce qui importe, c'est l'amour qu'on porte aux endroits qui nous remuent l'âme.
    Où qu'il soient.
    Et tu dis très bien ce qui te trouble...

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    1. En "pastiche" et en "copie", je ne suis pas mauvaise... :-)

      J'ai essayé , effectivement, dans ce texte, d'évoquer, très rapidement, ce qui me "touchait" vraiment...
      Si mon intention atteint son but, c'est bien...


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  4. oui la nature peut être autrement émouvante qu'une façade de pierre, si belle soit-elle ;-)

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    1. J'aime l'art, j'aime les artistes, les peintres, les poètes, les chanteurs, les écrivains...j'aime aussi les lieux chargés d'histoire...
      Mais comme le dit Christian Bobin, rien de tout cela n'égale la beauté et la magie d'un simple "flocon de neige"...
      La nature, à mes yeux, est la plus grande artiste de tous les temps !

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    2. Aah. Je suis d'accord. Pour la première partie. Pour la deuxième aussi, mais, habitant en ville, ce n'est pas la même chose. J'ai surtout des motoculteurs qui tondent une pelouse inexistante...

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    3. C'est vrai que c'est plus dur en ville...
      Mais pas impossible...
      Il y a toujours une fenêtre, un arbre , un bout de ciel à contempler...

      Et aussi, luxe suprême, des parcs...:-)
      (quand ils sont ouverts)

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  5. Ton poème "à la Baudelaire" me bouleverse, car l'un de mes petits-fils a été au collège victime de harcèlements,de la part d'une bande menée par une fille, véritable harpie malfaisante. Très sensible, il a eu du mal à s'en délivrer

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    1. Pour tout te dire, je pensais, en l'écrivant, à quelqu'un de ma connaissance...

      Il devient de plus en plus difficile, dans ce monde d'être "différent"...et il semblerait aussi, que le nombre de harceleurs et de manipulateurs soit en augmentation...

      Pas seulement chez les jeunes, mais partout...
      Et pas toujours là où l'on pense...

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  6. Ah Baudelaire, mon poète fétiche depuis l'adolescence ! Il a su mettre en mot, ce que je n'arrivais pas à l'époque à exprimer.
    Ton texte et ton poète me touchent : les âmes sensibles savent voir l'essentiel dans les petites choses, voir dans les différences une richesse...dommage que les yeux de ceux qui les entourent soient de plus en plus voilés...
    Continuons à dévoiler la beauté du monde, pour percer ce voile !

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    1. Pour ma part, ce n'est pas mon poète préféré...
      mais quelques-uns de ses poèmes me bouleversent...vraiment.

      L'Albatros, Correspondances, Elévation...par exemple.
      Chefs d'oeuvre absolus...

      Il y a chez lui une "profondeur" rare...quelque chose qui est très loin de la "tiédeur" habituelle...c'est ça que j'aime !

      Et oui, continuons...continuons à regarder toutes les "magnifiques petites choses" autour de nous...les petits cadeaux de la vie...
      et continuons, quand nous le pouvons, à les partager !

      Bises très amicales.

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